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Chantiers routiers du Sud-Ouest : La Nationale 12 à la loupe du ministre Lingani

Publié le lundi 22 mars 2004 à 07h21min

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Le ministre en charge des Infrastructures, M. Hyppolite Lingani a visité les 18 et 19 mars 2004, les chantiers routiers du Sud-Ouest du Burkina Faso en compagnie des bailleurs de fonds et des chefs de mission des bureaux de contrôle. L’objectif de la tournée était de mesurer l’état d’avancement et de finition des travaux.

"Je suis venu voir si la construction, le bitumage des routes du Sud-Ouest du pays répondent aux normes prescrites et aux besoins socioéconomiques des populations". Tel est l’objectif du périple de deux jours que M. Hyppolite Lingani, ministre en charge des Infrastructures a effectué les 18 et 19 mars 2004 sur les chantiers de la Nationale 12, Pâ-Frontière de Côte d’Ivoire et Djipologo-Ouessa.

La construction et le bitumage de ces deux axes s’inscrivent dans le souci de désenclavement de la région du Sud-Ouest et de rapprochement de la localité de Bobo-Dioulasso aux ports du Ghana. Les travaux lancés, il y a quelques années, ont connu ces derniers temps un balbutiement dans certaines réalisations. Si l’axe Pâ-Dano-Diébougou-Gaoua-Frontière de Côte d’Ivoire, la Nationale 12, long de 231 km est entré dans sa phase de finition et des derniers ouvrages, celui de Djipologo-Ouessa d’une distance de 44 km n’est qu’à l’étape de terrassement. Ce qui a amené les parties prenantes à prolonger le délai de réception qui s’étend désormais jusqu’à juillet 2004. La visite du ministre Lingani visait à rappeler aux entreprises Oumarou Kanazoé et Colas ainsi qu’aux bureaux de contrôle des travaux, les missions et les engagements qui sont les leurs. Le gouvernement a entre temps choisi d’aménager des infrastructures socioéconomiques pour le bien-être et l’épanouissement des populations riveraines.

Des travaux sous haute surveillance technique

Sur la Nationale 12, l’axe Pâ-Frontière de la Côte d’Ivoire, les débats techniques se menaient à chaque 10 au 15 km. D’un côté, le ministre Hyppolite Lingani entouré de ses collaborateurs, M. Stanislas Béré, directeur général des routes (DGR) et M. Adama Sawadogo, directeur de la Construction et de la reconstruction (DCR), de l’autre, les responsables de l’entreprise Oumarou Kanazoé et ceux du bureau de contrôle des travaux, Dar al Handasha. A chaque étape, c’était le langage des plans topographiques et des cartes techniques. La mission, confiera l’un des responsables du ministère, a également pour but de confronter la théorie à la réalité sur le chantier. Tantôt, c’est le niveau de la couche de revêtement de la chaussée qui est posé, tantôt, l’intérêt revient sur la construction des déversoirs ou autres caniveaux. Face à la moindre imperfection, le ministre n’a cessé de donner des instructions à l’entreprise Oumarou Kanazoé et au bureau de contrôle pour des réfections ou des reprises en vue de parfaire les travaux. "En tant que technicien, je me dois d’apporter ma contribution afin que la route qui sera construite dure le plus longtemps possible et profite véritablement aux populations", a soutenu M. Lingani.

Le chef du service de gestion des contrats de l’entreprise OK, M. Jean Ouédraogo a rassuré que toutes les mesures sont prises pour garantir un travail de qualité sur la Nationale 12. Les recommandations du bureau de contrôle, a-t-il ajouté, ont conduit son entreprise à prendre les précautions techniques et topographiques nécessaires à toute réalisation. Celui-ci promet de respecter le délai de réception de l’ouvrage. "Il vaut mieux pour une entreprise de s’assurer d’abord de la qualité d’un ouvrage avant de la réaliser. Sinon, le bureau de contrôle demandera sa reprise. Ce qui est préjudiciable pour l’opérateur des travaux routiers. C’est pourquoi une étude préalable dans les laboratoires est nécessaire pour garantir la qualité du sol et du béton et assurer la pérennité de la route", a clamé Maurice Yared, le chef de mission du bureau de contrôle, Dar al Handasha, basé en Egypte. Il a fallu reprendre entièrement la construction du pont Panoro dont la première réalisation avait été démolie par la pluie.

Outre les derniers travaux sur les grands ouvrages (ponts, caniveaux, aménagements urbains), la Nationale 12 est bitumée de Pâ à la frontière de la Côte d’Ivoire.

Le ministre Hyppolite Lingani s’est également appesanti sur la construction et le bitumage de la voie Djipologo-Ouessa. Les travaux confiés à l’entreprise Colas et financés entre autres par l’Union européenne (UE) connaissent leur phase optimale de réalisation. L’on procède à l’essai du bitumage entre Dissin et Ouessa.

Un important stock de bitume est entreposé à Dissin.
Les responsables de Colas promettent aussi d’être dans les délais. Le chef de la délégation de l’UE, S.E Mme Sari Suomalainen qui accompagnait le ministre sur cet axe a relevé que toutes les dispositions ont été prises pour éviter le scénario du tronçon Boromo-Bobo-Dioulasso : "Je suis impressionnée par les réalisations que j’ai vues lors de cette visite", a-t-elle déclaré.

Désenclaver et répondre aux besoins socio-économiques

La construction et le bitumage des axes routiers du Sud-Ouest répondent à une double ambition : désenclaver la région et participer à l’épanouissement des populations. Pour le ministre en charge des Infrastructures, les habitants doivent sentir un impact positif de la route sur leur développement. C’est ainsi que des aménagements allant de la construction de caniveaux, de voies d’accès dans certaines villes à la réalisation de retenues d’eau ou de barrages sont entrepris tout au long de la Nationale 12. Les villes de Diébougou et de Gaoua verront les voies d’accès à la gare routière, au haut-commissariat et au centre hospitalier aménagées. Ces réalisations annexes viendront résoudre les questions de la circulation urbaine. D’autres infrastructures telles que le barrage de Bapla (7 millions de m3) s’inscrivent dans une dynamique de lutte contre la pauvreté. "Il appartient aux populations de tirer le plus grand profit de la route et des réalisations y afférentes", a souligné le ministre Lingani.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM

Le pont de la Bougouriba, un travail de titan

La construction du pont sur le fleuve Bougouriba serait pour le désenclavement du Sud-Ouest du Burkina Faso ce que fut celle du canal de Suez en Egypte pour la navigation sur la Mer Méditerranée. L’ouvrage serait le plus grand et le plus imposant du pays : 125 mètres de long et 10 mètres de haut. Il est constitué de 9 pilicas (2 culets et 7 piles) dont le béton utilisé pour l’édification de chacun est l’équivalent d’un bâtiment de type R+2. Pour sa partie horizontale où sera mis le bitume, l’infrastructure nécessite 36 poutres de 15 tonnes chacune. Désormais, la réalité de la construction et du bitumage de l’axe Pâ-Frontière de la Côte d’Ivoire se joue sur le fleuve de la Bougouriba.

La construction de ce joyau du génie civil mobilise sur le chantier une bonne partie de l’armada de l’entreprise Oumarou Kanazoé et de son savoir-faire.

Chaque phase de cette réalisation fait l’objet d’une étude minutieuse pour le choix des matériaux et la préparation du béton. Tout est calculé au millimètre près pour garantir la durabilité de l’ouvrage. Le ministre Hyppolite Lingani a recommandé au bureau de contrôle et à l’entreprise OK la plus grande attention pour la dernière bataille pour que le désenclavement du Sud-Ouest soit une réussite totale.

Seulement, l’ancien pont est menacé de démolition.

J.E.S.P
Sidwaya

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