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Fait divers : Le prix à payer. . .

Publié le mardi 17 février 2004 à 08h27min

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Alice est l’épouse de Serge. Un de ces couples comme il y en a tant à Ouagadougou, pour qui le manger et le boire s’acquièrent au jour le jour au prix d’un effort continu. Un couple qui comme les autres nourrissait l’espoir de lendemains meilleurs. Ce vœux en ce qui concerne Serge finit un jour par se réaliser.

Grâce à des amis bien placés, il obtint du travail dans un pays d’Afrique centrale. Quelques temps avant son départ, Alice qui n’avait pas de travail rémunéré, lui demanda l’autorisation d’ouvrir un petit restaurant, question de s’occuper et surtout d’apporter ainsi sa contribution à l’équilibre financier de la famille. Refus catégorique de Serge qui expliqua qu’il lui enverrait suffisamment d’argent pour la préserver du besoin et lui éviter ce genre d’activités où si l’on n’y prend garde, sa femme risquait de se retrouver à faire le commerce de ses produits et de ses charmes en même temps.

Selon lui, le tentateur se trouve à l’affût derrière ces activités exercées par les femmes surtout lorsqu’elles sont seules. Madame insista. Il refusa et partit pour rejoindre son poste. Comme promis, il envoyait régulièrement des mandats à sa femme et à leur fille unique, des sommes d’argent en comparaison desquels son salaire, lorsqu’il était à Ouaga passerait pour un perdiem de la fonction publique.

Un peu plus d’un an plus tard, Serge obtint un congé et descendit un après-midi à Ouaga sans prévenir. Chez lui, il ne trouva que sa fille qui lui dit que sa mère était à son restaurant d’où elle ne rentrerait que tard dans la soirée. En effet, Alice arriva à 22 heures passées. Elle fut froidement accueillie par son époux qui passa la nuit dans le divan sur lequel il était couché.

Toute la première semaine de sa présence à Ouaga se passa ainsi. Les supplications d’Alice n’y firent rien. Elle arrêta d’aller au restaurant. Serge resta sur sa position. A la deuxième semaine, il lui annonça qu’il se rendait au village pour une semaine. Il y fit en réalité deux semaines. Lorsqu’il en revint, son mutisme était tombé. Il se remit à parler à Alice, et ce fut pour lui demander les motifs de la querelle qui l’avait opposé à sa sœur pendant son absence.

Alice fut bien obligée d’avouer que sa belle-sœur avait tenté de s’opposer à l’ouverture du restaurant et qu’elles se sont fortement chamaillées à ce propos. Serge l’écouta mais ne fit pas de commentaires. Le samedi suivant, il disparut durant trois jours et lorsqu’il revint chez lui, c’était pour faire ses bagages deux jours plus tard pour rejoindre son poste en Afrique centrale. Quelques semaines après son départ, la petite sœur de Serge vint trouver Alice comme pour faire la paix avec elle.

Au cours de la conversation, faisant mine de se souvenir subitement de quelque chose, elle sortit une enveloppe de son sac à main et la tendit à Alice en précisant perfidement que c’était les photos du mariage de Serge. Alice, les mains tremblantes ouvrit l’enveloppe et sur les photos vit son mari aux bras d’une personne qu’elle connaissait suffisamment pour savoir que c’était la jeune fille qui lui servait de secrétaire alors qu’il travaillait ici à Ouagadougou.

C’est à peine si elle entendait l’autre lui dire que les nouveaux mariés avaient pris l’avion ensemble. A ces mots, Alice crut qu’elle allait s’évanouir. La belle-sœur en profita pour ramasser les photos et s’en alla. Elle avait accompli sa mission de vengeance. Elle laissait derrière elle une femme brisée. Ainsi donc ses deux semaines au village, son absence durant les trois jours après son retour avaient été consacrés à préparer et à faire ce mariage !

c’est vrai qu’elle lui avait désobéi en ouvrant le restaurant, mais la punition n’est-elle pas exagérée ? Ce n’est visiblement pas l’avis de Serge qui, par cet acte, semble lui dire que comme on fait son lit, on se couche car pour lui, Alice a gâté ce qui est bien en voulant mieux. A moins que Serge n’ait profité de la faute de sa femme pour faire ce dont il avait toujours rêvé : prendre une autre femme. Sait-on jamais !

Sacré Chédou OUEDRAOGO
Sidwaya

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