LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

DEDOUGOU : 12 mois avec sursis pour une exciseuse

Publié le jeudi 12 février 2004 à 07h13min

PARTAGER :                          

Le tribunal correctionnel de Dédougou avait au rôle du 4 février
un dossier d’excision. Au terme du procès, une exciseuse de 60
ans et veuve a été condamnée à 12 mois de prison avec
sursis pour avoir excisé huit fillettes courant janvier 2004 dans
la province des Banwa.

Malgré les multiples campagnes de sensibilisation et les
différentes sanctions des autorités judiciaires à l’encontre des
exciseuses, celles-ci continuent sans crainte leur métier.
Pour avoir excisé huit fillettes à raison de 1750 F CFA par enfant
dans les villages de Gouli et Sia dans la province des Banwa,
Mariam Koné a écopé d’une peine d’emprisonnement de 12
mois avec sursis.

Relatant les faits, la prévenue a justifié son
acte par des besoins d’argent. Elle a déclaré avoir abandonné
cette pratique depuis plus de 10 ans avant de recommencer. La
douzaine de témoins (personnes ayant fait exciser leurs
enfants) ont dit avoir été déjà informés de l’interdiction de
l’excision. Seulement, ont-elles dit, certaines fillettes
présentaient des signes de maladie dont le traitement passait
par l’excision. Elles étaient obligées d’enfreindre la loi en se
tournant vers les conseils des vieilles.

Toutefois, elles ont pris
l’engagement non seulement de ne plus faire exciser les
enfants et surtout de dénoncer toutes celles qui viendraient à
pratiquer l’excision. Du reste, le Procureur du Faso et le
président du Tribunal n’ont pas été avares en conseils et en
observations. Ils ont en outre sommé les témoins de faire un
compte rendu fidèle du procès à trois autres témoins qui n’ont
pu se présenter au tribunal pour des raisons diverses.

Ce procès qu’on peut qualifier d’éducatif a été riche en
enseignement car plusieurs personnes présentes dans la salle
d’audience disaient ignorer que les parents des fillettes
excisées étaient passibles d’emprisonnement.

Par Serge COULIBALY
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Offre de formation sur la conception sécurisée des applications