Musique/Entrepreneuriat : « Il faut toujours avoir un moyen de subsistance pour ne pas sombrer dans la mendicité », Frère Malkhom
Icône du rap burkinabè, en 2023, frère Malkhom décide de se lancer dans l’entrepreneuriat. De son vrai nom Salifou Ouédraogo, après 20 ans de carrière musicale, l’artiste veut explorer d’autres horizons en mettant en pause sa passion, qui est la musique. Pour le début de cette nouvelle aventure, il a ouvert un "garbadrome", restaurant où l’on vend principalement de l’attieké. Comment se porte le business de Frère Malkhom ? Où en est-il avec sa carrière musicale ?
Il est 11h. Le soleil bat son plein. Les clients de l’artiste commencent à envahir son garbadrome. Pour satisfaire sa clientèle, Frère Malkhom met la main à la pâte. Il découpe le poisson pour être frit. Il attache l’attieké dans des sachets pour ses clients qui désirent emporter leur garba. L’artiste sert certains clients. On peut dire que le nouvel entrepreneur est au four et au moulin.
Au garbadrome, l’ex membre du groupe Faso Kombat ôte sa casquette d’artiste et porte celle de l’entrepreneur. Il donne l’exemple à ses collaborateurs. Quand son livreur est occupé, il livre lui-même les commandes.
Pour lui, être artiste ne doit pas empêcher de faire autre chose. « Il y a des périodes à tout. Il y a des moments où la musique, quel que soit ton talent, va prendre un coup, ça va ralentir un peu. Il faut toujours avoir un moyen de subsistance pour ne pas sombrer dans la mendicité. Mon objectif, c’est de travailler pour garder ma dignité et faire ma musique sans pression », a souligné l’artiste.
Pour le moment, l’artiste rend grâce à Dieu parce qu’il arrive à s’en sortir et à faire face à ses dépenses. Cependant, il ne manque pas d’évoquer les difficultés de l’entrepreneuriat. « Il y a des moments où ça marche bien. Il y a des jours où ça ne marche pas trop. Mais c’est la vie réelle qui est comme ça », a noté l’entrepreneur.
Il invite les entrepreneurs à investir dans les métiers qu’ils aiment et qu’ils peuvent faire eux-mêmes. « J’aime la restauration. Mon père était cuisinier, peut-être que c’est ce qui fait que j’aime la restauration », a fait savoir frère Malkhom. Le rappeur dit qu’il a en projet d’ouvrir d’autres garbadromes d’ici-là. « Je ne compte pas m’arrêter là. J’ambitionne d’ouvrir d’autres garbadromes d’ici là ». Frère Malkhom travaille avec sept personnes dont quatre permanents.
Concernant sa carrière musicale, le rappeur a notifié que c’est lui-même qui a délibérément mis une pause à sa musique pour essayer autres choses. « C’est moi même qui ai ralenti ma carrière musicale. J’ai refusé toutes les interviews qui m’ont été demandées. C’est moi même qui ai mis ma carrière en stand-by. C’est un choix. D’ici la fin de l’année, je vais reprendre ma carrière », a dit le rappeur en riant aux éclats.
Client fidèle de Petit Adjamé, nom du garbadrome de Frère Malkhom, Ousmane Bamogo alias Kérékékankoukan du groupe Gombo.com dit apprécier le garba de son confrère artiste parce que c’est bien fait et l’hygiène y est respectée. Et aussi l’accueil y est.
« Frère Malkhom c’est un combattant. Il a plein de visions. Cela ne m’étonne pas qu’il ait envie d’embrasser d’autres branches de la vie. Je trouve que c’est un bel exemple pour tous les artistes. Parce qu’on sait que travailler dans un seul domaine ne nourrit toujours pas son homme. Donc, il faut diversifier ce qu’on fait », a indiqué l’humoriste.
Rama Diallo
LeFaso.net