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Burkina / Éducation : Les sciences et techniques, des séries que les filles ne redoutent plus

Publié le lundi 10 juin 2024 à 21h53min

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Burkina / Éducation : Les sciences et techniques, des séries que les filles ne redoutent plus

Dans les établissements d’enseignement secondaire, le constat est que les filles sont plus nombreuses à choisir les séries littéraires plutôt que scientifiques ou techniques. Face aux stéréotypes et à la peur, elles écartaient très tôt les mathématiques et les sciences de leur choix d’orientation. Pourtant, certaines sont les têtes de peloton dans leurs classes avec les meilleures moyennes.

Le tableau de bord de l’enseignement supérieur 2019/2020 indiquait une faible représentation des filles dans les filières scientifiques et techniques dans les universités. Ces chiffres étaient, peut-être, la conséquence de l’orientation massive des filles dans les filières littéraires. Ces dernières sont exposées à la peur et aux blocages face aux matières techniques et scientifiques. Ces stéréotypes tendent à s’effacer peu à peu, au regard des performances de certaines élèves dans plusieurs établissements scolaires de Ouagadougou.

Leslie Zagré a reçu une moto lors de la journée de l’excellence organisée par son établissement

Au lycée Marien-N’Gouabi par exemple, la meilleure élève est en classe de seconde C. Depuis toute petite, Leslie Zagré a toujours voulu suivre les pas de son père en devenant médecin. Ce dernier était d’ailleurs son répétiteur depuis le primaire. « Mais après l’obtention de mon BEPC, je me suis découvert une passion pour le domaine de l’aviation. Pourtant, il faut faire un baccalauréat série C pour pouvoir faire des études d’aviation », a justifié la lycéenne, qui a obtenu la moyenne annuelle de 16,57/20. Malgré cette performance, la jeune fille fait savoir qu’elle a eu de grandes difficultés à se retrouver à la rentrée, en raison du changement de cycle. Leslie a aussi puisé le courage de travailler dans le parcours de ses devancières qui l’on beaucoup conseillée. « J’ai une aînée en classe de première C qui, malgré le nombre de garçons avec elle, a aussi les meilleures moyennes », confie-t-elle.

Sadiatou Bamogo, en classe de terminale D, fait partie des meilleures dans les matières scientifiques au lycée Wend-Puiré de Saaba. Elle a été deuxième au classement annuel avec une moyenne de 11,44/20. Elle dit avoir choisi de faire une série scientifique parce qu’il y a une diversité de filières et d’accès à des domaines d’études. Les difficultés à faire des études scientifiques ou techniques, selon elle, sont dues à certains facteurs. « Les mathématiques et les autres matières scientifiques sont difficiles pour les femmes à cause des stéréotypes sur le genre, la méconnaissance des métiers liés aux mathématiques et l’absence de modèles féminins », a-t-elle déclaré.

Selon Sadiatou Bamogo en classe terminale D au lycée Wend-Puiré de Saaba, c’est l’absence de plusieurs modèles féminins en sciences qui découragent les filles

Dans les filières techniques également…

Marie Régine Ornela Kabré, en classe de 1re en comptabilité au CEFISE Benaja, a obtenu une moyenne annuelle de 16,58/20 cette année. La jeune élève affirme que son année scolaire a été un peu difficile, surtout au début de l’année. « Au début de l’année scolaire, la comptabilité avait changé de phase et était comme une nouvelle matière à mes yeux. Mais au fil du temps, j’ai compris que c’était toujours la même comptabilité », a confessé l’élève. Selon elle, c’est la peur qui freine les filles. « Le message que j’ai à donner à ces filles est d’oublier ce que pensent les gens et de faire ce que leur cœur leur demande de faire. Se donner à fond dans la filière où elles savent qu’elles s’en sortiront », conseille la jeune Marie Régine Ornela.
Nadège Compaoré, elle, est en comptabilité dans le même lycée. Avec une moyenne générale de 15,36/20, elle rêve de devenir experte comptable. Elle affirme qu’il n’y a aucune matière facile. « C’est la compréhension de chacun qui fait la différence », insiste-t-elle.

Nadège Compaoré souhaite devenir expert comptable

Amener les filles à croire en elles

Selon Sadiatou Bamogo, il faut arrêter de limiter les filles et les femmes avec les idées préconçues. « Le message que j’ai pour les filles, est de ne pas se laisser décourager par les gens qui disent qu’une femme ne peut pas faire une série scientifique. Il faut motiver les filles à étudier les sciences et à croire en elles », pense-t-elle, ajoutant néanmoins que toutes filières sont importantes. « Mais il ne faut pas se limiter à cause de ce que disent les gens », poursuit l’élève. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Farida Thiombiano
Lefaso.net

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Messages

  • OH- LA-LA !
    Ne dites plus jamais ça car les filles voltaïques qui sont les "mamies" de ces burkinabé de 2024 ont été les brillantes mathématiciennes et scientifiques "précurseures" de leurs arrières petites filles, de leurs petites filles et de leurs filles ! Et je voudrais rendre un vibrant hommage à mes soeurs aînées Thérèse Sorgho/Malgoubri ; Véro Kyelem/ NIkyèma ;à mes condisciples feue DR (MD) Fatoumata Traoré ; ; (MD) Dr Madeleine Sanou/Sanou mention AB au Baccalauréat juin 1965 et toutes mes petites chéries ("M’ Dollées") victorieuses de l’anathème des déplacements iniques ,intérieurs et extérieurs colorisme sont à l’aise avec Euclide,Pythagore,Thalès et bien évidemment Henri Poincaré. La nation burkinabé doit leur offrir les conditions favorables de leur épanouissement dans ces disciplines scientifiques qui consolident l’humanisme africain. Vivent les femmes scientifiques burkinabé.
    Mons-en-Baroeul le 11 juin 2024 jgtaoko

  • Il faut raisonner en taux de fille qui ne redoutent plus les séries scientifiques et techniques (Nbre de fille qui ne redoutent / nombre de filles au second cycle). Vous verrez qu’il y a peut être une régression. Actuellement les filles scolarisées sont nombreuses . Il est donc normale qu’on en trouve de plus en plus dans les séries scientifiques et techniques.

  • Il faut raisonné en taux de fille qui ne redoutent plus (Nbre de fille qui ne redoutent / nombre de filles au second cycle)
    . vous verrez qu’il y a peut être une régression. Actuellement les filles scolarisées sont nombreuses . Il est donc normale qu’on en trouve de plus en plus dans les séries scientifiques et techniques.

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