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Burkina : La tuberculose demeure un problème de santé prioritaire

Publié le jeudi 23 mai 2024 à 17h04min

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Burkina : La tuberculose demeure un problème de santé prioritaire

Le mercredi 22 mai 2024 s’est tenue à Ouagadougou, une journée d’orientation de la presse sur la lutte contre la tuberculose. Cette activité organisée par le Programme national de lutte contre la tuberculose, a été l’occasion d’outiller les journalistes sur cette maladie qui touche annuellement près de 10 000 personnes au Burkina Faso.

La tuberculose fait partie des dix principales causes de décès dans le monde. Selon les chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la santé en 2023, 10,6 millions de personnes ont développé la tuberculose avec une prédominance masculine et 1,3 millions de personnes en sont mortes.

Sur les 10,6 millions de cas estimés, les personnes chez qui la tuberculose a été diagnostiquée pour la première fois s’élevaient à 7,5 millions. Il s’agit du nombre le plus élevé en un an depuis que l’OMS a commencé à surveiller la tuberculose dans le monde en 1995.

Une vue des participants à la rencontre

Au Burkina Faso, l’estimation du nombre de nouveaux cas à dépister est de 9 900 cas soit 44 cas pour 100 000 habitants par an. Malheureusement sur ce nombre de cas à dépister par an, en 2022, le pays a dépisté 8 613 cas incidents avec une incidence de 37,9 cas pour 100 000 habitants soit une couverture de 87%. Il y a donc un gap de 13%, soit 1300 cas manquants ou 1 cas sur 8.

Si le pays veut parvenir à l’horizon 2030 à l’élimination de la maladie, il est important de redoubler d’efforts pour dépister ceux qui passent par les mailles du filet. Ce qui passe par une intensification de la communication afin de mieux faire connaître la maladie. Et c’est ce à quoi répond cette journée d’orientation de la presse sur la lutte contre la tuberculose. Elle a été initiée pour permettre aux femmes et hommes de savoir ce qu’est la tuberculose et comment se fait la lutte contre cette maladie au Burkina Faso. Dr Clarisse Bougouma, coordonnatrice du programme de lutte contre les maladies tropicales négligées souligne en effet que pour venir à bout de la tuberculose, il faut prendre en compte l’aspect multidimensionnel de la lutte.

Dr Ardiata Traoré souligne que la tuberculose est une maladie dont on guéri pour peu que le malade suive rigoureusement son traitement.

La tuberculose, qu’est-ce que c’est ?

Selon Dr Ardiata Traoré/Ouédraogo, la tuberculose est une maladie infectieuse, contagieuse, mais curable, à transmission essentiellement interhumaine par voie aérienne. C’est à dire que lorsqu’un patient ayant une tuberculose pulmonaire tousse, parle, chante, rit, éternue, il émet de fines gouttelettes de salive qui peuvent rester en suspension dans l’air pendant plusieurs heures. La contamination se produit lorsqu’une personne inhale ces gouttelettes. Elle souligne que les facteurs de risque de la tuberculose sont le diabète, l’alcoolisme, le VIH, la malnutrition et le tabagisme.

Signes de la tuberculose

Les signes de la tuberculose sont nombreux. On peut citer la toux persistante de plus de deux semaines, la dyspnée (difficultés respiratoires), la douleur thoracique, les expectorations muco purulentes et l’hémoptysie (avoir du sang dans les crachats).

Selon Dr Traoré, certains groupes de populations sont plus à risque d’attraper la tuberculose. Il s’agit des personnes en contact avec un malade de tuberculose, des personnes vivant avec le VIH, les populations en milieu carcéral, les enfants, les personnes âgées de 65 ans et plus, les orpailleurs, les populations déplacées internes, les migrants et réfugiés, les diabétiques et les cas de Covid-19.

Quand on fait partie de ce groupe de personnes, devant tout signe pouvant faire penser à la tuberculose, il faut se rendre immédiatement dans le centre de santé le plus proche et éviter à tout prix l’automédication. Selon les chiffres du Programme national de lutte contre la tuberculose, la proportion de patients de tuberculose vivant avec le VIH sous traitement est passée de 95,6% en 2019 à 97,7% en 2023.

Organisation de la prise en charge de la tuberculose

Il existe au Burkina Faso, 111 Centres de diagnostic et de traitement où sont pris en charge les malades de la tuberculose. Dans ces centres sont menées des activités de prévention, de détection des cas et de soutien aux patients. Il est à noter que la tuberculose est une maladie dont on guérit pour peu que le malade suive rigoureusement son traitement. Le traitement de la tuberculose simple dure six mois. Il est entièrement gratuit aussi bien pour les examens de diagnostic, pour certains examens de suivi que pour les médicaments. Durant la première phase du traitement, le patient est tenu de se rendre chaque jour au centre de traitement pour prendre ses médicaments sous la surveillance de l’agent de santé. Le traitement préventif est lui aussi gratuit.

Photo de famille.

Toujours dans le cadre de la prise en charge de la tuberculose, un appui nutritionnel d’une valeur de 44 500 F CFA est remis aux malades souffrant à la fois de tuberculose et de VIH, aux prisonniers et à ceux ayant une tuberculose multi résistante, ainsi que des kits d’hygiène comprenant savon, bavette, seau, nattes, bouilloires et couverture. Il y a également un appui au déplacement à hauteur de 500 FCFA par jour pour ceux souffrant d’une tuberculose multi résistante et de 5 000 FCFA par mois pour les personnes souffrant de tuberculose et VIH.

Les personnes vulnérables, les plus à risque de faire la tuberculose doivent recourir à des mesures de prévention de la maladie. Pour ce faire, elles doivent porter un cache-nez, s’alimenter correctement, recourir le plus tôt possible à un centre de santé devant un signe faisant penser à la tuberculose.

En ce qui concerne les malades, pour éviter de propager les germes de la tuberculose, le malade doit porter un cache-nez, tousser ou éternuer dans un mouchoir, dormir dans une maison aérée, cracher dans un pot puis enterrer son contenu.

Justine Bonkoungou
Photo : Bonaventure Paré
Lefaso.net

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Messages

  • Une.fois les retombées économiques de la.fonction publique hospitaliere constatées on n a plus vu aucune pour l amelioration des conditions de.vie des malades.Hum .meilleure santé aux malades de la tuberculose.

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