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Burkina : Le CSC et les patrons de presse parlent fiscalité des médias

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Publié le lundi 13 mai 2024 à 21h57min

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Burkina : Le CSC et les patrons de presse parlent fiscalité des médias

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a tenu une rencontre avec les organisations professionnelles des médias et les patrons de presse, ce lundi 13 mai 2024. L’objectif était d’échanger pour trouver des pistes de solutions, au sujet de la fiscalité des entreprises de presse. Le plaidoyer principal mené par le CSC auprès des autorités, est que plus aucune maison de presse ne ferme pour cause d’impayé. Et pour parvenir à cela, son président, Idrissa Ouédraogo, a souhaité que ce cadre d’échange soit le lieu pour faire des propositions concrètes, afin d’éviter la fermeture.

En rencontrant le ministre des finances pour mieux comprendre à quel moment on estime qu’un media doit être fermé pour impayé d’impôts, le président du CSC dit avoir été informé qu’avant cette prise de décision ultime, plusieurs démarches ont auparavant été faites, mais sans succès. « Vous m’excuserez l’expression, mais il est ressorti qu’il y a quand même des brebis galeuses ; que de manière bénévole, des promoteurs cherchent à contourner la loi ou à se jouer des services de l’Etat. Il est ressorti qu’ils (parlant des services des impôts) durcissent le ton lorsqu’ils n’ont pas d’autres solutions, en dehors de la répression ; que les promoteurs trouvent des voies et moyens pour échapper au fisc. En échangeant avec quelques-uns, on s’est rendu compte que ce n’est pas forcément la majorité, mais on reconnaît qu’il y a des situations indélicates », a-t-il avoué.

« Nous souhaitons que les médias soient vraiment de bonne foi pour qu’on puisse gérer cette situation », Idrissa Ouédraogo

Toutefois, au regard du rôle important que joue la presse dans la société, surtout en cette période de crise où elle sert de levier important pour lutter contre le terrorisme, l’approche du CSC auprès du ministère des Finances, était de trouver des solutions pour que jamais plus, une maison de presse ne ferme pour question d’impôt. Des pistes de solution auxquelles ils sont parvenus, figurent en premier lieu, la gestion des urgences, ce, au plus tard d’ici la fin de l’année, pour permettre aux entreprises de continuer à fonctionner. En sus, que les textes soient revus car ils sont, par endroits, contradictoires.

Une vue des patrons de presse présents pour cette rencontre

Avec les patrons de presse ce matin, l’objectif était de proposer des solutions pour que le CSC, en tant que médiateur, puisse les transmettre à l’autorité compétente. Ont entre autres été proposées par les patrons, la remise à plat des pénalités ; une compensation du paiement des impôts par la dette intérieure ; le paiement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) après que l’Etat ait payé sa facture ; et par-dessus tout, que l’Etat paie les millions qu’il doit aux entreprises. « Du côté de Wat FM par exemple que je gère, on était obligé de faire des restructurations et mettre une bonne partie du personnel en chômage technique. En faisant ça, vous vous dites qu’à un moment, vous allez les rappeler parce que vous savez ce qu’ils pèsent dans la valeur travail et au sujet du résultat que vous visez. Mais après trois mois, vous vous voyez dans l’incapacité de les rappeler et êtes obligés de les laisser. Ça, on l’a fait. Est-ce qu’on va pouvoir continuer comme ça ? », a questionné Geoffroy Vaha, directeur général adjoint du groupe 2TGP.

Une photo de famille réunissant tous les acteurs présents à ce cadre d’échanges

Notons que la rencontre du jour n’a pas permis d’épuiser entièrement le débat. Et pour que les préoccupations des maisons de presse soient prises en compte, Idrissa Ouédraogo a souhaité qu’un comité soit créé pour recueillir toutes les propositions. Les faîtières auront donc à charge de s’organiser dans les jours à venir pour la cause, afin que le plaidoyer puisse être porté auprès des autorités. « Il faut que l’on profite de la perche tendue pour bien poser le débat et faire des propositions pérennes. Il y a déjà quelques solutions qui ont été proposées par des experts fiscaux, sur la base des expériences vécues ailleurs. On doit profiter mettre cela sur la table, vu qu’on a maintenant l’oreille attentive des autorités. Il faut qu’on sache bien cerner les problèmes et avoir un très bon plaidoyer. Sinon, tel que c’est parti, beaucoup vont fermer ! » a assuré le conseiller au CSC et ancien directeur de publication de l’Economiste du Faso, Abdoulaye Tao.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Messages

  • Je crois qu’il faut poser le vrai diagnostic. L’économie traditionnelle de la presse et des médias est impactée négativement par le développement des TIC, et plus particulièrement des RÉSEAUX SOCIAUX qui permettent d’accéder à l’information plus VITE, à MOINDRE COÛT et de manière plus INTERACTIVE. Même la presse en ligne n’est pas à l’abri et c’est le PROBLÈME. Pour survivre, presque partout dans le MONDE, la presse est passée sous le contrôle de grandes fortunes qui la maintient sous perfusion et en contrepartie la contrôle. Beaucoup d’entreprises au Burkina sont dans le même cas que la presse, malgré les sommes importantes que l’Etat leur doit, ils sont tenus de payer leurs impôts, et NORMALEMENT la COMPENSATION n’est pas permise. Si d’aventure une FAVEUR est faite à la presse, comment traiter le cas des autres entreprises en difficulté ? L’information est elle plus importante que l’éducation, la santé ou quelque autre secteur d’activité ? Ensuite si l’Etat accorde cette FAVEUR, comment la presse pourrait elle conserver son INDÉPENDANCE ? Cette faveur deviendra un LEVIER qui pourrait être utilisé pour orienter ou tout au moins influencer certaines lignes éditoriales. Enfin est-ce que tous les médias sont viables ? N’y a-t-il pas trop de TITRES ? La GESTION est elle confiée à des personnes compétentes ? Beaucoup d’autres questions se posent. En tout cas si la PRESSE tient à son INDÉPENDANCE, il faudra trouver autre chose qu’un statut fiscal particulier, parce que si les difficultés persistent après cela que fera t on ?

  • Je pense que ces organes de presse ne mérite aucun geste de la part de l’état. Par peur ils refusent de faire leur travail. Donc qu’ils meurent éconiquement c’est le dernier de mes soucis.

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