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Burkina : « Notre pays a besoin d’unité et requiert une capacité de vue qui va au-delà des intérêts individuels », estime le président du CISAG

Publié le jeudi 29 février 2024 à 21h35min

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Burkina : « Notre pays a besoin d’unité et requiert une capacité de vue qui va au-delà des intérêts individuels », estime le président du CISAG

Le président du Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG), Issiaka Ouédraogo, était face à la presse ce jeudi 29 février 2024, à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, les échanges ont porté sur les questions sécuritaires, les réformes politiques et socioéconomiques.

Depuis sa dernière rencontre en avril 2023, le CISAG continue de travailler dans l’intérêt du pays. Pour son président Issiaka Ouédraogo qui avait été réquisitionné, les événements actuels que vit le Burkina Faso, lui donnent l’occasion de démontrer son attachement à la paix, à la cohésion sociale et l’unité, ainsi qu’au vivre ensemble de tous les Burkinabè.

Sur la question sécuritaire qui demeure une priorité pour les Burkinabè comme cela est ressorti dans les conclusions des rencontres régionales menées par l’Assemblée législative de transition, les lignes ont bougé, selon lui. M. Ouédraogo a, de ce fait, salué les efforts consentis par les autorités de la transition pour relever le défi de la lutte contre l’hydre terroriste. Entre autres actions fortes, il a énuméré la diversification des partenariats en vue de l’acquisition de nouveaux équipements, le recrutement des hommes au profit des FDS à travers la création de nouvelles unités combattantes, en passant par le recrutement et par la formation des VDP.

En application du décret portant mobilisation générale, adopté par les autorités de transition, il a rappelé qu’en 2023, son responsable chargé des relations publiques et lui ont été réquisitionnés, de force certes, mais fiers d’être allés sur le terrain. Car, dit-il, « notre perception à l’époque et notre perception aujourd’hui n’est pas la même dans la mesure où nous avons touché du doigt les réalités de la lutte qui se mène sur le terrain. Quand on tenait notre conférence de presse en avril passé, le Burkina n’avait pas cinq bataillons d’intervention. Aujourd’hui, je puis vous dire que nous sommes à plus de 20 bataillons qui sont opérationnels sur le terrain. Les choses ont véritablement changé sur le plan sécuritaire. Nous ne le disons pas pour faire plaisir à quelqu’un. Nous ne connaissons pas le président Ibrahim Traoré. Il n’est pas notre camarade. On soutient simplement la transition qui est un processus. Qui soutient un processus, doit obligatoirement soutenir les acteurs de ce processus s’il trouve en eux des personnes s’incères et responsables ».

« Celui qui pense que nous sommes en train de rouler pour le régime, qu’il parte constater les réalités au front », dixit le président du CISAG, Issiaka Ouédraogo

Au-delà de l’amélioration de la situation sécuritaire constatée sur le terrain, le CISAG s’est également réjoui de l’adoption du projet de revalorisation de la prise en charge des VDP, laquelle revalorisation sera faite sur la base de nouvelles perceptions opérées sur les salaires des fonctionnaires du public et du privé. Toutefois, estime-t-il, « il importe que nous soyons conscients et que nous gardons à l’esprit qu’aucun sacrifice n’est de trop pour sauver notre pays. Car, l’ennemi ploie sous les coups, mais n’a pas renoncé à son entreprise satanique de déstabilisation. Comme en témoignent les attaques récentes contre des civils des diverses communautés religieuses ».

Partant du constat que personne ne gagne dans la déstabilisation du Burkina Faso, le président du CISAG appelle à une synergie d’action pour, dit-il, éviter une confrontation entre fils et filles de la même patrie. Et comme affirme un dicton bien connu, « quand la pluie vous bat, il faut éviter de vous battre entre vous ».

De l’appréciation du CISAG, la guerre coûte extrêmement cher tant sur le plan humain, moral que financier. Néanmoins, elle sera gagnée grâce aux efforts individuels et collectifs. « Le Burkina Faso s’affirme de plus en plus sur le plan de sa souveraineté assumée, en tandem avec d’autres pays du Sahel qui nous manifestent leur soutien. C’est le cas du Mali, et du Niger. C’est de bonne guerre. Car, c’est ensemble et dans une vraie unité d’intelligence et d’action, que nous réussirons à reformer qualitativement notre espace sous régional », a indiqué M. Ouédraogo.

Le président du CISAG, lors des interviews

Se penchant sur les débats autour de la recente modification constitutionnelle, le CISAG a félicité les parties prenantes pour l’esprit de propositions qui a animé l’espace public. Dans la même lancée, il a positivement apprécié la production des richesses au Burkina Faso. Plusieurs initiatives ont été entreprises pour créer les conditions d’une économie moins dépendante de l’extérieur et qui génère de la plus-value.

S’appuyant sur les estimations officielles, il a relevé qu’en 2024, la production d’or est de l’ordre de 61 tonnes, en augmentation de 9%, pour la douzaine de mines en exploitation, en plus des neuf mines en construction. « En mettant en lien tous ces éléments avec la reconquête du territoire national, il n‘est pas exagéré de dire que l’espoir est permis », dira M. Ouédraogo qui, au passage, s’est réjoui de la convocation prochaine par le Conseil supérieur de la communication, des États généraux de la communication et des médias.

Vue des journalistes

Par la suite, les journalistes ont soulevé des préoccupations auxquelles il a apporté des éléments de réponses.
Répondant à une question d’un journaliste, M. Ouédraogo a rassuré que Dr Daouda Diallo et Dr Ablassé Ouédraogo, tous deux réquisitionnés, se portent très bien. « Dr Daouda Diallo en plus d’être un combattant, il est médecin sur le terrain. Il le fait de manière volontaire. Il est chargé de soigner les malades et les blessés sur le terrain. Il le fait avec amour pour son pays ».

Les hommes de médias ont répondu à l’invitation

Avant d’expliquer les circonstances dans lesquelles Dr Ablassé Ouédraogo et Dr Daouda Diallo sont apparu dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Il a laissé entendre qu’il en est l’initiateur. « Je n’ai été mandaté par personne, même pas les militaires. On a envoyé la vidéo pour faire taire certaines personnes qui disaient que les photos ont été truqués. Vous avez vu Dr Ablassé Ouédraogo ? Il n’a mal nulle part. Les gens ont dit au début, qu’il est malade, voilà pourquoi il s’agenouille pour faire les tirs. Est-ce que Ablassé Ouédraogo à son âge peut avoir les mêmes commodités que moi ? Soyons sérieux », a martelé le président du CISAG.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er mars à 08:03, par ahah En réponse à : Burkina : « Notre pays a besoin d’unité et requiert une capacité de vue qui va au-delà des intérêts individuels », estime le président du CISAG

    Il n’y a pas de honte à rouler pour le régime. Il ne faut juste pas prendre les gens pour des cons.

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  • Le 1er mars à 10:05, par kwiliga En réponse à : Burkina : « Notre pays a besoin d’unité et requiert une capacité de vue qui va au-delà des intérêts individuels », estime le président du CISAG

    L’auto-critique se disait en Union soviétique samokritika.
    L’autocritique ne garantit pas la réhabilitation politique. Souvent, ceux qui étaient acculés à une telle issue se retrouvaient renvoyés du Parti, souvent déchus de leurs droits civiques et dans certains cas exécutés. Les purges de Moscou, dans la seconde moitié des années 1930, en sont un exemple célèbre : les condamnés devaient faire leur autocritique publique, en avouant toutes sortes de crimes et en s’accusant d’avoir voulu nuire à l’URSS ou au Parti, ce qui ne les empêchait pas d’être pour la plupart condamnés à mort.

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  • Le 1er mars à 10:35, par HA En réponse à : Burkina : « Notre pays a besoin d’unité et requiert une capacité de vue qui va au-delà des intérêts individuels », estime le président du CISAG

    C’était la presse seulement qui était présente ? Issaka Ouédraogo prend-il la responsabilité de la diffusion des photos et vidéo leur concernant, prises et filmés par les militaires ? Je vois jusqu’à quel point c’est grave. Il y a une loi qui a été votée par le gouvernement de Roch pour interdire les militaires de diffuser les informations concernant les opérations militaires. Ce qui veut dire que Issaka Ouedraogo a pris des informations des militaires et a ordonné sa diffusion, c’est grave !

    Voici un pays où les règles ne sont pas respectées ou sont appliquées en fonction de la tête du client !

    Les règles du système définissent son étendue, ses limites, ses degrés de liberté. Tu ne tueras point. Tout le monde a le droit à la liberté d’expression. Les contrats doivent être honorés. Le président a un mandat de quatre ans et ne peut en exercer plus de deux. Si vous êtes surpris en train de braquer une banque, vous allez en prison.

    Mikhaïl Gorbatchev est arrivé au pouvoir en Union soviétique, a ouvert les flux d’informations (glasnost) et a modifié les règles économiques (perestroïka), et l’Union soviétique a connu des changements considérables.

    Les constitutions sont les exemples les plus solides de règles sociales. Les lois physiques telles que la deuxième loi de la thermodynamique sont des règles absolues (l’entropie augmente toujours pour les systèmes isolés), que nous les comprenions ou non, que nous les aimions ou non. Les lois, les sanctions, les incitations et les accords sociaux informels sont des règles de plus en plus faibles.

    Pour démontrer le pouvoir des règles, supposons que les élèves notent les enseignants ou les uns les autres. Supposons que les postes soient attribués aux professeurs en fonction de leur capacité à résoudre des problèmes du monde réel, plutôt qu’à publier des articles universitaires. Supposons qu’une classe soit notée en tant que groupe plutôt qu’en tant qu’individus.

    En essayant d’imaginer des règles restructurées et quel serait notre comportement en vertu de celles-ci, nous comprenons le pouvoir des règles. Ce sont des points de levier élevés. Le pouvoir sur les règles est un véritable pouvoir. C’est pourquoi la Cour suprême, qui interprète et définit la Constitution – les règles de rédaction des règles – a encore plus de pouvoir que l’assemblée nationale. Si vous voulez comprendre les dysfonctionnements les plus profonds des systèmes, faites attention aux règles et à qui a le pouvoir sur elles.

    C’est pourquoi nous avons la nouvelle loi de conscription au Burkina Faso avec des règles conçues par les groupes militaires, gérées par les groupes militaires, au profit des groupes militaires. Ses règles excluent presque toute rétroaction de tout autre secteur de la société .La plupart de ses réunions sont fermées même à la presse (pas de flux d’informations, pas de retour d’information). C’est une recette pour déclencher les boucles du « du succès vers ceux qui ont le succès », jusqu’à ce qu’elles génèrent d’énormes accumulations de pouvoir et d’énormes systèmes de planification centralisés qui s’autodétruiront eux-mêmes.

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  • Le 1er mars à 20:38, par Alpha2025 En réponse à : Burkina : « Notre pays a besoin d’unité et requiert une capacité de vue qui va au-delà des intérêts individuels », estime le président du CISAG

    Notre pays à besoin d’unité. Pendant ce temps, Maître Kyelem affirme devant l’ALT qu’il n’est pas là pour rassembler les Burkinabè. Nos autorités croient-elles en ce besoin d’unité ? Par ailleurs je suis choqué par ce que le président du CISAG affirme quand aux trois réquisitionnés qu’il a photographié. Si Dr Diallo est médecin, il soignera partout où il se trouve, tant qu’il peut le faire. Cela ne change rien quand à ses convictions. Quand à Ablassé OUEDRAOGO, je ne vois pas l’intérêt d’avoir ce M. au front. Il faut mobiliser des moyens pour assurer sa sécurité, donc il diminue l’efficacité du combat, ensuite, cela ne va pas le transformer en soutien du régime. C’est un enlèvement tout à fait improductif, sauf qu’il contribue à museler pour quelques temps, les voix discordantes. Mais les voix discordantes ne se t’auront pas indéfiniment. Tôt ou tard elles donneront de la voix. Tout ça pour ça ? Cela en valait il peine ?

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