Burkina/ Rapport annuel 2022 de la Cour des comptes : 25 acteurs politiques doivent plus de 100 millions au Trésor public
Dans le chapitre 3 du rapport annuel 2022 de la Cour des comptes, la section 4 du paragraphe 4 relate le contrôle de l’utilisation des subventions de l’Etat pour les campagnes électorales et les activités hors campagnes électorales en 2020 et 2021. 125 acteurs politiques ont bénéficié du financement de l’Etat cette année là pour les présidentielles et les législatives, lequel financement s’élevait à 1 280 000 000 fcfa. Après contrôle de la Cour, plusieurs irrégularités ont été relevées et des sanctions prononcées. Au titre de ces dernières, plus de 25 acteurs politiques doivent plus de 100 millions fcfa au Trésor public.
A l’issue du contrôle de la Cour des comptes sur les rapports financiers reçus et des pièces justificatives produites par les partis et formations politiques et candidats, plusieurs sanctions ont été prononcées contre certains acteurs, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur. A ce titre, trois candidats sont concernés par des décisions de remboursement dont le montant global à reverser est évalué à 43 481 922 fcfa. Il s’agit de Tahirou Barry et Ablassé Ouédraogo qui doivent 21 538 461 fcfa, et de Pascal Do Sessouma, qui doit rembourser 600 000 fcfa.
22 partis ou formations politiques sont aussi concernés par la décision de remboursement. Le montant total qu’ils doivent reverser au Trésor public correspond au montant des dépenses non justifiées. Ce montant là s’élève à 62 612 964 fcfa. Des partis ou formations politiques concernés, on note entre autres : l’Alliance de démocrates du Burkina (ADB), la Convention nationale pour le progrès, le Front commun pour le développement (FCD), Le Faso Autrement, le Mouvement pour le Burkina du futur (MBF), le Mouvement Sens, le Mouvement pour le renouveau démocratique (MRD), le Parti socialiste Burkina (PS Burkina), le Rassemblement des mains blanches (RMB).
Notons que toujours au titre des sanctions, deux candidats se sont vus exclus du financement public. Il s’agit de Tahirou Barry et Ablassé Ouédraogo. Le premier a, des dires du premier président de la Cour des comptes, Latin Poda, fait un recours contre cette décision. Le second lui, n’a toujours pas réagi aux conclusions du rapport.
Les partis, formations politiques et regroupements d’indépendants exclus sont eux, au nombre de 20. Il s’agit entre autres de la Coalition pour la république parti progressiste (CORP), du Parti socialiste Burkina (PS Burkina), du Rassemblement patriotique pour l’intégrité (RPI), le Mouvement Sens, l’Union des forces centristes (UFC). Trois autres ont perdu leurs droits au prochain financement. Il s’agit du Mouvement du peuple pour la démocratie (MPD), de la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA) et de la Nouvelle vision (NOVI).
Selon le premier président de la Cour des comptes, Latin Poda, son institution a exécuté ses tâches conformément à sa mission. Pour ce qui est de la suite à réserver au rapport, "tout dépend du président".
Erwan Compaoré
Lefaso.net