Burkina/Entrepreneuriat féminin : De la communication d’entreprise à la vente des perles de hanche
Le port des perles de hanche communément appelées « baya » ne fait pas l’unanimité chez les femmes comme chez les hommes ! Si pour certaines personnes elles ne représentent qu’un simple accessoire de beauté, pour d’autres, elles sont bien au contraire des instruments mystiques d’envoutement et qui attirent des génies. Et pourtant, malgré ces critiques, bon nombre de personnes se tournent vers ce domaine d’entreprenariat. C’est le cas de Oummou Dalya Djamila Traoré, entrepreneure dans ce domaine. Lefaso.net s’est entretenu avec elle pour en savoir plus sur son activité ainsi que les critiques qu’elle pourrait recevoir à cause de son activité.
Après l’obtention de sa licence en marketing et communication d’entreprise, Oummou Dalya Djamila Traoré a décidé de se tourner vers l’entreprenariat. Depuis maintenant une année, elle s’est lancée dans la confection de perles de hanche et de pied. Malgré les préjugés négatifs qui tournent autour de ce type de bijoux, Dalya a quand même décidé de suivre sa passion et de se lancer sans prêter attention à ce qui se raconte sur les baya.
« Cela fait une année que je me suis lancée dans la vente de tout ce qui est perlage pour la gente féminine c’est-à-dire les chaînes de pieds et de reins. Je me suis lancée car je suis passionnée par tout ce qui est coquetterie féminine ; cela m’attire beaucoup. Donc j’ai voulu faire profiter de mon savoir-faire à la gente féminine », explique-t-elle.
« Chichis de dames » qui est le nom de son entreprise met donc à la disposition des clients et clientes, en plus des chaînes de reins et de pieds, de l’encens.
« Au début de mon activité, certaines personnes se sont dit que j’ai une licence en communication d’entreprise, pourquoi se mettre à confectionner des chaînes autour de reins ? Déjà que ça dévalorise, pourquoi se lancer dans cela ? D’autres se sont dit que je ne vais pas aller loin. Je dirai que c’est plus ces retours négatifs qui m’ont permis de me propulser de me dire que je suis passionnée par ce que je fais et c’est grâce à cela que j’arrive à leur prouver le contraire », a-t-elle expliqué.
Comme toute activité et surtout pour celle-là, les préjugés ne doivent pas être omis car il n’en manque pas. Plusieurs personnes pensent que les chaînes autour des reins ne sont pas bien, dévalorisent la gente féminine. Certaines personnes pensent que ce sont les filles légères qui les utilisent.
Mais comme réponse à toutes ces pensées négatives, Dalya a opté de ne pas en tenir compte et essaye même d’amener ces personnes qui dévalorisent les chaînes de reins à plutôt voir leur aspect positif et beauté.
« Certaines personnes m’approchent et me demandent est-ce vrai que les bayas attirent les génies ? Moi je ne veux pas utiliser parce qu’on dit que... Moi j’essaie de les amener à plus voir l’aspect beauté. Certaines personnes je les invite même à venir et je confectionne devant elles pour qu’elles voient que je n’utilise rien qui puisse nuire à l’homme lors de mes confections », déclare-t-elle.
Heureusement pour elle, elle a pu compter sur le soutien de sa famille et surtout de son papa afin de toujours rester forte. « Mon père et moi sommes assez proches donc avant de lancer mon activité, je lui ai fait part de mon idée. Je lui ai dit : c’est vrai que j’ai fait l’université et tout mais tu sais, je suis passionnée par les perles. Qu’est-ce que tu en penses ? Et il m’a demandé en retour : tu aimes ce que tu fais ? J’ai dit oui et c’est là qu’il me répond qu’il est de tout cœur avec moi. Il m’a soutenu et continue de le faire. Il y a des moments où il m’aide même à enfiler les perles. Il est content de savoir que j’aime ce que je fais. En plus de lui, toute ma famille me soutient et m’accompagne. Et c’est tout ce que je souhaitais car même si je trébuche, eux ils sont là pour me relever », raconte-t-elle.
Comme conseils à celles qui souhaitent porter ces bijoux mais à cause des préjugés sont toujours réticentes, elle les invite à assumer leur choix, qu’elles portent les bayas pour leur propre plaisir d’abord et c’est ainsi qu’elles pourront faire face aux critiques.
« Une cliente m’a appelé pour dire que lorsque qu’elle porte ses perles, certaines personnes ont des préjugés sur elle donc comme moi qui suis dans le domaine, quels conseils j’ai à lui donner ? Je lui ai fait savoir qu’elle porte d’abord les chaînes de reins pour elle, pour son propre plaisir. Ne regarde pas l’avis des autres. Fais le d’abord pour toi avant de le faire pour une autre personne. Donc le conseil que je peux donner c’est de d’abord porter les perles pour se faire plaisir parce que tant que cela ne te fait pas plaisir et que certaines personnes à l’extérieur te parlent bien évidemment que tu vas te sentir complexé tu ne seras pas dans ta peau », souligne-t-elle. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net