LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Ouagadougou/Vente de casques de moto : Par conviction et pour le business

Publié le lundi 19 février 2024 à 21h45min

PARTAGER :                          
Ouagadougou/Vente de casques de moto : Par conviction et pour le business

La route tue. Au regard du taux élevé de cas d’accidents au Burkina Faso, il est demandé aux motocyclistes de porter le casque. Pour s’autonomiser, des jeunes ont pour activité principale, la vente de casques de moto. Ils disent pratiquer ce travail avant tout par conviction.

Ouagadougou le lundi 19 février 2024. Il est 9h passé de 30 minutes. Au quartier Cissin, non loin du palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre-Guingané, un vendeur ambulant a installé sa marchandise. De teint ébène, Moustapha Sawadogo est assis sur un banc. Il attend patiemment de potentiels clients. Ses casques sont placés dans un tricycle. Cela fait plus de quatre ans que ce jeune homme d’une vingtaine d’années commercialise des casques de moto. Après un décrochage scolaire en classe de 5e, il a jeté son dévolu sur la vente de pièces détachées. Après cette expérience, il a opté pour cette activité pour deux raisons : contribuer à son échelle à sauver des vies et avoir une source de revenu.

« Tout le monde va mourir un jour. Il y a tellement d’accidents de la route au Burkina Faso. C’est pourquoi, mon souhait est que les motocyclistes portent le casque pour préserver leur vie. Je souhaite qu’ils vivent longtemps jusqu’à ce que Dieu décide de les rappeler à lui », a-t-il justifié.

Moustapha Sawadogo a conseillé aux motocyclistes d’acheter le casque

Chez Moustapha Sawadogo, les prix des casques varient en fonction de la qualité des marques qu’il propose. Ils sont vendus entre 12 500 et 42 500 FCFA. Comme bénéfice, il peut gagner entre 1000, 2000 et 3000 FCFA sur chaque casque. En fonction des semaines, il parvient à vendre à 8, 9 ou 10 clients. Pour permettre à un maximum de personnes de se procurer ses casques, le vendeur accepte que certains clients achètent par tranche. Il affirme que cette activité lui a permis de se prendre en charge et encore mieux, de soutenir financièrement ses proches.

Néanmoins, Moustapha Sawadogo a fait remarquer que la clientèle se fait rare depuis un moment. Sans doute à cause de la morosité économique a-t-il supposé.

Du prêt-à-porter à la vente de casques

Non loin du cimetière de Gounghin, un autre vendeur de casques est installé depuis peu. Après avoir abandonné les bancs en classe de 4e, Souleymane Sakandé a quitté son Sapouy natal (province du Ziro, région du Centre-ouest) pour Ouagadougou. Il a expliqué qu’auparavant, il a été dans la vente de vêtements prêt-à-porter. Après une mésentente avec son associé, il a fait le choix de l’exode rural. Une fois en ville, son frère et lui ont décidé de s’associer pour ouvrir un business. Ils ont opté pour la vente de casques. « Je vends les casques surtout pour les élèves. Il y a beaucoup d’accidents de circulation », a-t-il dit.

Souleymane Sakandé est un novice dans la vente de casques

« Par jour je peux vendre deux ou trois casques. Les prix varient de 10 000 à 20 000 FCFA. La principale difficulté se trouve au niveau de la clientèle. Elle se plaint des prix en disant que les casques sont beaucoup trop coûteux. Et pourtant, les prix dépendent de la qualité des casques. Les gens achètent des motocyclettes à un million de FCFA. Mais, ils refusent de payer un casque à 30 000 FCFA, ce qui n’est pas normal », a souligné, peiné, Souleymane Sakandé. Il a invité la clientèle à faire preuve de compréhension et à se procurer des casques pour se protéger.

SB
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 19 février à 17:10, par Ludwick En réponse à : Ouagadougou/Vente de casques de moto : Par conviction et pour le business

    Du bon business surtout si cela permet de protéger la tête. Les gens oublient tout le temps qu’ils n’ont qu’une seule tête , un seul cerveau qui est le moteur de tout, donc il faut investir pour bien la protéger peu importe le prix...

    Répondre à ce message

  • Le 19 février à 17:35, par jp En réponse à : Ouagadougou/Vente de casques de moto : Par conviction et pour le business

    Quand quelqu’un achète une moto à un million et plus et n’est pas capable d’acheter un casque, c’est un inconscient ! Un casque sauve une vie et coûte au maximum 30 à 40.000 F pour les plus cher ! et ceux qui refusent de payer sont prêt par contre à s’acheter jusqu’à 3 Phones de dernière génération à cout de centaines de milliers de F. Plusieurs centaines de morts et milliers d’handicapés à vie sont évitable chaque année au Burkina Faso à cause des accidents des deux roues sans port du casque. Les pertes monétaires s’expriment en centaine de milliards de F CFA par an !

    Répondre à ce message

    • Le 20 février à 08:40, par Tintin En réponse à : Ouagadougou/Vente de casques de moto : Par conviction et pour le business

      Bien dit JP et surtout que le premier reflexe de qulequ’un qui achete un smartphone c’est de payer un incassable et quand il achete une moto ,incapable de payer un "incassable "pour proteger sa tete et donc sa vie.Je suis presentement au Benin precisement à Cotonou et je suis emerveillé de voir que tout le monde ,je dis bien tout le monde a un casque.Les beninois portent tous le casque pas parce qu’ils sont plus riches que nous .Quand je regarde les marques de leurs motos ,elles sont moins cheres que les notres . Pourquoi nous aussi ne pouvons pas etre discipliné ?

      Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique