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Journée mondiale de la radio : « Nous allons exploiter les potentialités du numérique pour trouver nos auditeurs partout où ils sont », Prosper Da, directeur de radio Burkina

Publié le mardi 13 février 2024 à 21h30min

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Journée mondiale de la radio : « Nous allons exploiter les potentialités du numérique pour trouver nos auditeurs partout où ils sont », Prosper Da, directeur de radio Burkina

Le monde entier célèbre ce 13 février la journée mondiale de la radio sous le thème : « Célébrer le riche passé de la radio, sa pertinence toujours actuelle et son avenir prometteur ». A l’occasion de cette journée, le directeur de la radio nationale du Burkina, Prosper Da, depuis octobre 2023, évoque les nouveaux défis du média. Il entend dématérialiser d’ici au 65e anniversaire de la radio. Le journaliste en parle dans cette interview qu’il nous a accordé ce 13 février 2024, dans les locaux de radio nationale.

Lefaso.net : Comment se porte la radio nationale du Burkina ?

Prosper Da : C’est ici que j’ai fait mes premiers pas en tant que jeune journaliste reporter. Nous avons traversé l’ère du Nagra avec la bande. Puis, nous avons évolué vers le semi-numérique avec le meta. Aujourd’hui, nous connaissons la radio dans un environnement numérique avec le travail qui est facilité. Je peux dire que la radio nationale a pu se mettre dans la marche de cette évolution pour ne pas se laisser distancer. Aujourd’hui, la radio se porte tant bien que mal.

Nous avons des défis en termes de couverture du territoire. Cela est plus ou moins inhérent à l’actualité du pays qui traverse une crise. La politique de déploiement est en cours. En termes de Fréquences en modulation (FM), on est sur une trentaine de provinces actuellement avec une couverture estimée à plus de 70%.

Comment la RTB-radio s’adapte au changement digital ?

Aujourd’hui, la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) se retrouve sur des plateformes numériques. Avec les autorités du moment, notamment, le ministre en charge de la communication et la direction générale de la RTB, il y a un travail qui est en train de se faire pour totalement nous donner des moyens de production numérique. La tendance est de retrouver l’auditeur partout où il est. Et tout le monde sait qu’aujourd’hui, les gens sont beaucoup plus présents sur les réseaux sociaux que sur tout autre support.

Selon le directeur de radio Burkina, Prosper Da, tout est mis en œuvre pour réussir la transition digitale

De ce fait, la radio va se déporter sur les téléphones à travers des liens pour être omniprésente et conquérir au-delà de l’espace national, l’espace international. C’est vrai que nous sommes encore dans une phase timide de mise en œuvre, mais il y a quand-même de bons retours. Il y a un travail qui est en train de se faire. Il y a du matériel qui est en train d’être acquis pour évoluer, pourquoi pas vers la radio filmée. Nous voulons anticiper les besoins des auditeurs, des travailleurs qui souhaitent avoir une autre phase de radio. C’est vrai que la radio a son importance mais les gens, au-delà d’entendre, veulent voir aussi. Donc, il faut aller dans ce sens pour combler leurs besoins.

Quelles sont les initiatives numériques entreprises par la radio pour répondre au changement digital ?

Il y a une plateforme typique à la radio qu’on appelle RTB-radio qui vous permet d’avoir la radio en live avec notamment les éditions du Journal parlé (JP) et certaines grandes émissions. Il est vrai que la plateforme de la RTB est partagée entre la radio et la télé mais il y a un travail pour faire en sorte que la radio ait une plateforme exclusive qui marche 24/24. Le mécanisme se met en place. Notre rêve est de faire en sorte que l’on puisse monter sur le terrain. Nous allons exploiter les potentialités du numérique pour répondre au besoin de nos auditeurs.

Ce qui permettra d’envoyer déjà à la rédaction pour ne pas attendre que le chauffeur amène le journaliste pour commencer à faire le travail. C’est une vision que nous avons. Du reste, cela se fait déjà avec nos confrères des médias en ligne qui arrivent à travailler dans l’instantanée ; à envoyer leurs éléments (reportages) depuis le terrain. En la matière, Lefaso.net le fait si bien. C’est un canal qui inspire et nous appelle à faire autant.

Comment voyez-vous l’avenir de la radio dans une ère ultra-digitalisée ?

La radio a son mot à dire dans cet environnement digitalisé. Elle a obligation de s’adapter au numérique pour essayer de garder toujours son auditoire et le satisfaire davantage. La radio a un avenir prometteur. En allant vers la radio numérique ou le digital ça va faciliter le travail des journalistes dans le traitement de l’information mais aussi pour les auditeurs qui n’auront plus besoin forcément de tourner des boutons. Il suffit tout simplement de cliquer quelque part et c’est OK. La radio ne va pas disparaître. On avait prévu sa chute avec l’avènement de la télé tout comme on avait prévu la chute de la presse écrite avec l’avènement du web.

Comment la radio nationale du Burkina affronte le défi comme l’insécurité ?

La radio Burkina à l’instar de tous les autres médias baigne dans le même système. Mais nous travaillons à contourner les difficultés. Et à trouver les solutions idoines pour toujours satisfaire notre public. Nous avons cet avantage d’être un média de service public et nous pouvons dire que nous sommes plus ou moins privilégiés par rapport aux médias privés qui, peut-être, connaissent le contrecoup de cette situation. En tant que média public, je peux dire que nous bénéficions aussi de cet avantage de la proximité de l’autorité pour recevoir les informations en temps réel.

La radio ne va pas disparaître malgré l’influence du numérique selon Prosper Da

Nous souhaitons que la paix revienne au Burkina Faso parce qu’aujourd’hui, mes équipes ont besoin d’aller à Falangoutou, Djibo, Diapaga comme avant pour faire des reportages. Mais il y a l’espoir qui renaît parce qu’on arrive à reconquérir un certain nombre de ville de plus en plus. On est convaincu que la victoire est proche et tout se passera bien. Les choses vont repartir pour le bonheur de la presse dans son ensemble qui subit le contrecoup de cette crise.

Quelles perspectives voyez-vous pour la radio nationale du Burkina ?

Dans l’immédiat, c’est la radio filmée. Je pense que d’ici les 65 ans de la radio, on pourrait éventuellement mettre en œuvre ce projet qui est très cher aux responsables du moment, même au ministre en charge de la communication. Il faut relever ce défi pour ne pas se laisser distancer.

Serge Ika Ki
Lefaso.net

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