Un bilan à chaud de la campagne agricole écoulée. C’est ce qu’il convient de dire du propos de Mathias Bado, directeur régional en charge de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun, en pleine tournée à Fara. D’emblée, il a déclaré que la campagne agricole 2023-2024 s’est, grosso modo, bien déroulée dans la Boucle du Mouhoun. « Les cultures ont pu, dans l’ensemble, boucler leur cycle de production. Les récoltes sont presque terminées pour les céréales et les légumineuses », a-t-il laissé entendre.

De l’avis du technicien, l’activité essentielle qui occupe à présent la paysannerie est la récolte du coton, toujours en cours dans les champs. « En plus, ce sont les activités de traitement post-récolte à savoir le battage et le conditionnement des productions de saison humide », qui sont aussi d’actualité chez les acteurs du monde agricole, souligne-t-il.

A en croire Mathias Bado, la saison agricole humide qui touche à sa fin « n’a pas été facile » dans la Boucle du Mouhoun. En effet, le directeur régional pointe du doigt le retard observé dans l’installation de la campagne et les poches de sècheresse qui ont jalonné la saison agricole. « Durant toute la campagne humide, nous avons connu des poches de sècheresse, souvent de courte durée », a-t-il rappelé. Selon le directeur, les poches de sècheresse ont malheureusement eu un impact considérable dans certaines localités. « Des localités ont été plus touchées que d’autres. A savoir les provinces du Nayala, du Sourou et du Mouhoun qui ont enregistré un déficit important en termes de pluviométrie », a-t-il avoué, avant d’informer que ces différentes localités ont connu un arrêt précoce de la campagne. « Autour du 20 septembre, certaines de ces localités n’ont plus reçu de pluies », révèle le premier des agriculteurs de la Boucle du Mouhoun, qui confie toutefois que « les récoltes sont dans l’ensemble bonnes dans les autres parties de la région ».

Le directeur régional en charge de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun, Mathias Bado, invite les producteurs à éviter de vendre précipitamment leurs productions

Mathias Bado a reconnu que les objectifs de production agricole dans la région sont affectés par la faible pluviométrie enregistrée de part et d’autre. « Comparativement à l’année passée, nous avons connu un petit recul, mais la situation n’est pas trop alarmante car le gap n’est pas trop ça », rassure-t-il néanmoins.

Aux producteurs de la région en général et particulièrement ceux victimes des aléas climatiques, le directeur régional les invite à s’orienter vers l’assurance agricole. C’est un mécanisme « qui permet de prendre en charge les pertes », a-t-il expliqué. Il les appelle à mettre un accent particulier sur les productions de campagne sèche en vue de combler un tant soit peu les déficits, mais de surtout s’abstenir de se précipiter dans la vente de leurs productions.

Yacouba SAMA
Lefaso.net