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Burkina/Processus de décentralisation : La problématique au cœur d’un panel

Publié le vendredi 8 décembre 2023 à 21h40min

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Burkina/Processus de décentralisation : La problématique au cœur d’un panel

Ce vendredi 8 décembre 2023, l’Association monde rural a organisé un panel pour questionner la décentralisation dans le processus de post transition. Co-organisé par le Laboratoire genre et développement de l’université Joseph Ki-Zerbo, la présente activité a connu la participation de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Soungalo Ouattara.

« Repenser l’action des collectivités post transition pour construire un nouveau contrat social ». C’est sous ce thème que s’est tenu à Ouagadougou un panel sur la décentralisation organisé par l’Association monde rural en collaboration avec le Laboratoire genre et développement de l’université Joseph Ki-Zerbo.

« Nous sommes une association qui accompagne les communautés qui ont besoin des actions structurées et assez réfléchies pour que ces activités s’inscrivent dans une dynamique qui réponde aux préoccupations nationales. Le cadre idéal que nous avons trouvé, c’est de soumettre l’ensemble de nos acteurs sur le terrain à une réflexion scientifique. C’est pourquoi, nous avons approché le Laboratoire genre et développement pour qu’on puisse réfléchir ensemble », a signifié le coordonnateur national de l’AMR, Amadou Wangré. L’objectif global de ce panel est de faire une analyse sans complaisance du processus de décentralisation à l’aune des délégations spéciales. Afin d’atteindre les résultats du panel, trois sous-panels sur la thématique centrale de la décentralisation ont été animés par des universitaires et chercheurs ayant la décentralisation comme centre d’intérêt. Il s’agit de la contribution des délégations spéciales dans le processus de décentralisation au Burkina Faso, l’agenda 2030 et décentralisation au Burkina Faso et enfin quelles réformes politiques pour la décentralisation au Burkina Faso.

Le coordonnateur national de l’AMR, Amadou Wangré lors des interviews

« A l’issue de cette réflexion, nous allons essayer de voir comment est-ce que on peut tirer un certain nombre d’expériences mais aussi de belles idées pour pouvoir améliorer la pratique de l’AMR sur le terrain en matière de décentralisation. C’est le domaine le plus outillé au niveau de notre organisation parce que nous accompagnons les collectivités territoriales du Burkina Faso. En phase de transition, les délégations spéciales sont nos partenaires. Il faut les accompagner avec des idées cohérentes », a laissé entendre le coordonnateur national, pour qui, la rupture institutionnelle au niveau des collectivités n’est pas sans incidence. « Le changement de partenaire au niveau local pose problème. Parce que ça change les pratiques et les relations. C’’est pourquoi, nous avons pensé qu’il était intéressant de réfléchir pour voir comment améliorer les relations entre les populations et les délégations spéciales », poursuit-il.

La responsable du LGD de l’université Joseph Ki-Zerbo, Pr Valérie Rouamba/Ouédraogo a saisi l’occasion pour présenter sa structure. Selon ses explications, le LGD est une entité de l’école doctorale Lettre-sciences humaines et communication. « C’est un laboratoire qui regroupe des enseignants chercheurs de plusieurs domaines. Il est structuré autour de trois axes de recherches à savoir genre, accès aux ressources économiques et sociales ; genre décentralisation et accès aux ressources naturelles et enfin genre, enjeux et défis sécuritaires. C’est dans le deuxième axe que se situe notre rencontre d’aujourd’hui que nous co-organisons avec l’AMR pour questionner la décentralisation dans le processus de post transition », a indiqué Mme Rouamba.

Pr Valérie Rouamba/Ouédraogo a présenté le LGD

S’exprimant sur l’objet de la présente rencontre, elle a relevé que ce panel devra aboutir à des propositions de réformes qui peuvent être utiles aux décideurs pour repositionner la décentralisation au sortir de la période de transition au Burkina Faso. Dans sa communication, l’ancien ministre de l’enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, a fait l’état des lieux de la décentralisation. Spécifiquement, il a abordé le processus d’implémentation, les points forts de ce processus, les difficultés et les problèmes liés à ce processus avec les atouts, les potentialités les contraintes qui ont été observés lors de la mise en place de ce processus de décentralisation.

L’ancien ministre de l’enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, est membre de l’AMR

A l’en croire, la décentralisation a été implémentée au Burkina Faso afin de permettre à la population à la base de participer à la gestion du pouvoir mais surtout d’avoir la responsabilité d’être elle-même porteuse de son développement. « Nous avons eu des séries d’élections interrompues pour mettre en place les exécutifs au niveau local à travers les mairies, les conseils régionaux et les conseillers au niveau des villages. A un moment donné, nous sommes rentrés dans une rupture brutale de ce processus de décentralisation du fait d’un coup d’Etat. Aujourd’hui, c’est le moment de réfléchir et de faire le bilan pour savoir ce qu’on a pu faire à travers la décentralisation. Ce que les délégations spéciales apportent et voir quels sont les réformes dont on a besoin pour pouvoir dès qu’il y aura des élections mettre en place un processus décentralisé qui soit efficient et efficace pour la prise en charge des attentes et aspirations de notre peuple et de notre population », a-t-il laissé entendre.

Vue des participants

En somme, le présent panel est une réflexion structurée qui part de l’état des lieux pour aller vers des propositions concrètes par rapport à la gouvernance de notre pays. Évoquant le thème de la présente activité, l’ancien ministre de l’enseignement supérieur a insisté sur le mot « Repenser ». « Ce mot révèle que le modèle qui a été fait comporte des insuffisances qui seront développées par le panel. Mais comme c’est le chemin qui a été identifié pour mieux impliquer les populations à la gestion de la chose publique, on ne peut dire de le jeter dans les poubelles mais c’est de dire qu’il faut que la réflexion soit au-devant afin qu’on puisse construire un modèle qui porte le mieux nos aspirations avec le maximum d’impact par rapport à la mise en œuvre ». C’est ce à quoi ils se sont attelés au cours de cette rencontre de réflexion scientifique.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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