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Espace UEMOA : De la bureaucratie aux actes concrets

Publié le vendredi 24 février 2006 à 06h42min

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Belle image que celle de douaniers et policiers togolais
traversant la frontière pour visiter, avec leurs collègues
burkinabè et en compagnie du président de la Commission de
l’UEMOA, le chantier du futur poste de contrôle juxtaposé à
Cinkansé.

Au-delà de l’image, c’est la matérialisation d’une
construction communautaire qui a enfin décidé de quitter les
salons feutrés de la Commission pour être visible sur le
terrain. Il était temps, est-on tenté de dire, tant les populations,
dans leur grande majorité, ne voyaient ni ne sentaient l’impact
des actions de l’UEMOA sur leur vécu quotidien.

Le poste de Cinkansé est le premier d’une série de onze qui
vont permettre aux forces de contrôle de travailler ensemble,
mais surtout, qui contribueront à réduire les multiples contrôles
routiers, voire les tracasseries qui font perdre du temps et de
l’argent aux économies des pays de l’Union.

Pendant une décennie, les artisans de l’intégration se sont
attelés à mettre en place un dispositif qui doit aboutir à un
espace communautaire dans lequel existeront la liberté d’aller
et venir, de s’établir et d’investir afin de créer un pôle
économique régional viable et profitable aux populations.
Sans être le premier signe concret d’une intégration véritable,
les postes de contrôle juxtaposés marquent tout de même,
dans l’esprit des populations et de certains observateurs, la fin
de la paperasserie, de la bureaucratie et des études à n’en pas
finir et quelquefois budgétivores. La fin annoncée des
tracasseries sera un vrai soulagement pour les routiers et les
voyageurs, mais peut-être pas la fin de la petite corruption sur
nos routes.

Ainsi la Commission a -t-elle décidé de la mise en
place d’un observatoire des pratiques anormales sur les
corridors inter-Etats. Au-delà de l’observatoire, les populations
attendent des résultats tangibles en matière de fluidité du trafic
et du transit routier.

Si, aujourd’hui, les Européens se sentent citoyens d’un espace
intégré, cela est dû en partie au fait qu’ils perçoivent dans leur
vie de tous les jours, les vertus de l’Union. C’est ce pari que la
commission doit réussir. Faute de quoi, l’intégration tant clamée
par les dirigeants restera un voeu pieux, un objectif jamais
atteint, qui coûte pourtant des milliards aux contribuables et
dont on ne voit pas l’utilité. Il importe donc d’accélérer le
processus afin de rallier toutes les voix encore hésitantes.

Les peuples ne s’engageront effectivement que si les dirigeants
donnent l’exemple par une gestion saine et démocratique pour
assurer la sécurité et la paix à l’intérieur des frontières de leur
pays.

Le premier poste de contrôle juxtaposé aurait été construit à la
frontière ivoiro-burkinabè, n’eût été le conflit inter-ivoirien. La
Guinée Bissau a du mal à suivre le rythme après plusieurs
coups d’Etat. Ce qui a constitué un frein au développement
communautaire.

La Commission de l’UEMOA a sonné la fin des compensations
financières accordées dans le cadre du TEC. Désormais, ces
fonds seront réorientés dans le financement des activités du
Programme économique régional (PER), cet autre chantier de
l’UEMOA consacré au développement des infrastructures
routières et agricoles.

L’objectif de ce programme est de créer
les bases d’une croissance durable tout en soutenant les
secteurs tels la santé, l’éducation, etc. Une perspective
encourageante qu’il convient de bien encadrer pendant sa mise
en oeuvre, afin que l’UEMOA ne connaisse pas le destin
malheureux de son prédécesseur, la CEAO.

"Le Pays"

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