Projet RECOSA : « Plus de 7 000 ménages burkinabè et nigériens ont vu leurs conditions de vie changer » Fabrice Yonli, coordonnateur
Réduire la pauvreté dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire, telle était le leitmotiv du consortium d’association et d’organisations non gouvernementales qui a œuvré à la mise en place du projet intitulé "Renforcement de la résilience et de la cohésion sociale des populations vulnérables des régions transfrontalières du Burkina Faso (région du Sahel) et du Niger (région de Tillabéry" (RECOSA), fiancé par l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence (FFU). Démarré en 2019, c’est ce mercredi 6 décembre 2023, soit après quatre années d’exécution, que le projet s’est clos. Un atelier a été tenu à cet effet, pour faire le bilan des acquis, des difficultés rencontrées et évaluer les perspectives.
17 575 000 euros. Voilà le montant qu’il a fallu pour dérouler l’entièreté du projet RECOSA, qui a été exécuté durant ces quatre dernières années. L’objectif du projet était de renforcer la résilience et la cohésion sociale des populations à travers une approche multisectorielle. Les domaines d’intervention étaient entre autres la santé, la sécurité alimentaire, la réduction des risques de catastrophes, la promotion de l’inclusion et du genre, la gestion et la mise en valeur des ressources naturelles adaptées au contexte sahélien, des aménagements agro-pastoraux et pastoraux.
Au Burkina, ce sont neuf communes des provinces du Séno et du Yagha dans le Sahel qui ont été touchées par le projet. Au Niger, ce sont sept communes issues des départements de Téra, Tillabéry et Gothèye qui ont bénéficié des largesses du projet. Selon Fabrice Yonli, coordonnateur du consortium RECOSA, après 48 mois de vie, il y a de quoi se réjouir des acquis engrangés par le projet. "Nous avons travaillé avec plus de 7 000 ménages bénéficiaires directs au Burkina et au Niger. Nous les avons accompagnés dans l’obtention de moyens d’existence durable et un environnement propice à accroître leurs capacités de production pour se prendre en charge de manière durable. Pour ce qui est de l’accès aux services sociaux de base, nous avons travaillé avec les autorités sanitaires et les activités que nous avons menées ont favorisé l’accès aux services sociaux de base de plus de 700.000 personnes. Dans le domaine de la gouvernance, nous avons travaillé avec les collectivités territoriales et les organisations de la société civile, elles qui sont plus aptes à participer activement à la gouvernance locale et inclusive" a-t-il résumé.
Dans sa mise en œuvre, le projet RECOSA s’est heurté à deux difficultés majeures. La première tient au changement de contexte d’intervention. La seconde était liée à la COVID 19, alors que les équipes du projet étaient prêtes à intervenir sur le terrain. Qu’à cela ne tienne, le projet a pu sortir plusieurs personnes de la pauvreté et leur permettre de s’autonomiser. "J’ai bénéficié d’un noyau de quatre chèvres. J’ai été formé et ai reçu des intrants. Grâce au projet RECOSA, j’ai aujourd’hui quatorze têtes de chèvres et un bœuf. J’ai considérablement améliorer mes conditions de vie et j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille, sur le plan sanitaire, éducationnelle et alimentaire" s’est réjoui Hama Boly, bénéficiaire vivant dans la commune de Bani, province du Séno.
Comme perspective, les acteurs ont formulé le vœu que s’enchaîne une phase 2 du projet, histoire de permettre à d’autres Burkinabè et Nigériens de sortir de la pauvreté, surtout dans ce contexte de crise sécuritaire et humanitaire. "Le projet a été une réussite pour la région du Sahel. Les bénéficiaires ont témoigné et les services techniques aussi. Si le projet venait à être reconduit, nous souhaitons que les acteurs reviennent encore vers les autorités locales pour identifier les besoins comme cela a été fait au départ, pour qu’ensemble nous identifions les besoins des populations" a souhaité le gouverneur de la région du Sahel, Fabien Sorgho.
Erwan Compaoré
Lefaso.net