Burkina-Ghana-Niger : Un dialogue régional pour une agriculture durable
Le Programme Afrique centrale et occidentale (PACO) de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), à travers deux projets, organise un dialogue régional sur l’agriculture du 30 novembre au 1er décembre 2023 à Ouagadougou.
Ces projets sont, entre autres, « Accélérer la transition mondiale vers une agriculture durable - IKEA » et « Créer des terres d’opportunités : transformer les moyens de subsistance par la restauration des paysages au Sahel », désigné par « Terres d’opportunités au Sahel ».
Ce dialogue régional connaît la participation du Burkina Faso, du Ghana et du Niger. Il s’agit d’identifier les points de consensus pour faire progresser l’agriculture durable dans la sous-région ouest africaine. L’objectif général est de démontrer que les solutions fondées sur la nature stimulent la biodiversité dans les exploitations. Il s’agit également de démontrer que les solutions fondées sur la nature conservent la biodiversité hors exploitation dans les paysages agricoles et protègent contre la perte d’habitat en maintenant la viabilité.
Selon Dr Jacques Somda, chef de programme UICN-Burkina, l’UICN, dans son programme quadriennal 2021-2024, veut construire ou reconstruire les bases de la sécurisation du système de survie planétaire d’ici à 2030. « Cela se fera à travers des terres et des eaux saines, des océans sains, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, et la gouvernance équitable des ressources naturelles. La vision de l’UICN est un monde juste qui valorise et conserve la nature. Une vision basée sur la science et sur la conviction que la nature demeure la principale solution aux problèmes alimentaires, de vulnérabilité climatique, de réchauffement, de développement économique durable », a indiqué Dr Jacques Somda.
Pour le chef de programme UICN-Burkina, la force de cette nature est fortement liée à la santé des terres. « Il apparaît clairement qu’en l’absence de terres en bonne santé, la durabilité de l’agriculture est compromise et notre survie avec. Il est donc plus que jamais urgent de repenser les politiques agricoles dans le monde entier en général et dans notre sous-région en particulier, pour faire de nos terres des opportunités économiques pour les populations », a expliqué Dr Jacques Somda.
Pour Ousséni Yarga, le représentant du ministre de l’environnement, une contribution significative à cette transformation peut être apportée par les Solutions fondées sur la nature (SfN). Ces solutions offrent des avantages considérables pour l’homme, la société et l’environnement en préservant et en soutenant les écosystèmes qui les fournissent. Les SfN reposent sur la conviction que des écosystèmes sains et bien gérés peuvent fournir des avantages essentiels tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la sécurisation des ressources en eau et la promotion de la sécurité alimentaire. Dans le domaine de l’agriculture, les SfN jouent un rôle crucial en promouvant des pratiques agroécologiques et des techniques de régénération pour restaurer la biodiversité des sols, améliorer la santé des terres et assurer des rendements durables », a confié le représentant du ministre de l’environnement.
C’est dans cette perspective que I’UICN organise le dialogue régional sur l’agriculture durable, poursuit Ousséni Yarga. « L’objectif global de ce dialogue est de démontrer que les solutions fondées sur la nature peuvent stimuler la biodiversité dans les exploitations, conserver la biodiversité dans les paysages agricoles et protéger contre la perte d’habitat tout en maintenant la viabilité et la productivité à long terme des terres existantes. À la fin de ce dialogue avec l’UICN, les pays et les partenaires publieront un document de synthèse régional montrant le consensus pour l’agriculture durable au Burkina Faso, au Ghana et au Niger », a expliqué M. Yarga.
Carine Daramkoum
Lefaso.net