Lefaso.net : Qu’est-ce qui a motivé la création du CASEC ?

Pingdwende Wilfried Ouédraogo : La création du Cadre de soutien à l’économie communautaire (CASEC), fait suite à un certain nombre de constats et de convictions, qui ont imprégné notre parcours au sein de l’Union des étudiants entrepreneurs du Burkina, durant ces trois dernières années que nous avons passé sur le terrain à promouvoir l’entrepreneuriat communautaire. En effet, nous avons constaté que les crises qui secouent le Burkina Faso depuis plusieurs décennies maintenant, sont une preuve assez évidente que notre pays a plus que jamais besoin de « partir de lui-même pour arriver à lui-même » comme le disait Joseph Ki-Zerbo.

Nous avons remarqué à quel point, le monde entrepreneurial aujourd’hui est un monde impitoyable qui ne favorise pas réellement le développement des communautés dans leur ensemble. Par ailleurs, au regard des réformes audacieuses et louables qui ont commencées à s’opérer dans notre pays chaque jour, tels que le programme de l’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire ou encore le plan d’offensive agropastorale et halieutique, pour ne citer que ceux-là, l’Union a alors pris la résolution de lancer un cadre dynamique et professionnel. Ce cadre ira au-delà du monde estudiantin et de la simple logique promotionnelle, en vue d’accompagner de manière concrète, à travers des projets structurants et bien ciblés, la dynamique gouvernementale.

Présentez-nous plus amplement le CASEC…

Le CASEC est un mouvement qui se veut être la réponse citoyenne aux efforts du gouvernement, à trouver l’équilibre juste pour une économie viable et pérenne pour notre nation. Il s’agit plus concrètement, d’un rassemblement de tous les citoyens nourrissant une ambition entrepreneuriale ou même déjà entrepreneur, quel que soit leur bord politique, leur ethnie, ou leur religion, dans le but de créer un réseau dynamique et populaire à travers lequel l’on envisagera ensemble, en tant que forces vives de la nation, le progrès de notre pays par des approches sociales et économiques endogènes.

Quels sont les objectifs poursuivis ?

Il s’agira pour nous, avant tout, de mener une véritable guerre contre le sous-développement en vue de l’indépendance économique de notre pays, de lutter et poser des actions concrètes pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en participant à l’offensive agropastorale et halieutique qui est en cours, de faire la promotion et la défense de l’entrepreneuriat communautaire, d’initier et exécuter des projets de développement communautaire. L’objectif global étant de parvenir à amorcer le développement national à partir du développement local et de disponibiliser un nombre important de VDEC (Volontaires pour la défense de l’économie communautaire).

De façon concrète, quel sera l’apport du CASEC dans la promotion de l’entrepreneuriat communautaire ?

Je tiens à souligner un point très important, pour qu’il n’y ait pas d’amalgame. Quand nous parlons d’économie communautaire au CASEC, nous ne faisons pas uniquement référence à l’entrepreneuriat communautaire tel que promu par l’APEC. Au contraire, nous regroupons sous le vocable « économie populaire », non seulement l’entrepreneuriat communautaire mais aussi toutes activités relevant de l’économie solidaire et sociale. Pour revenir à la question, je peux vous assurer que l’apport du CASEC dans la promotion de l’entrepreneuriat communautaire sera des plus significatif. D’abord, avec notre programme de Volontaires pour la défense de l’économie communautaire (VDEC), nous ambitionnons constituer une véritable main-d’œuvre qualifiée, en quantité suffisante, patriote et volontaire, qui pourra dans une certaine mesure être mise au service de l’APEC pour l’aider dans la mise sur pieds des entreprises communautaires qu’elle lancera, vu que ces VDEC seront spécialisés dans toutes les catégories d’emploi professionnel (Electricité, mécanique, bâtiment, froid, construction métallique et ingénierie diverse

Quelles sont les activités que vous entendez mener pour apporter votre contribution ? quelles seront vos stratégies d’intervention ?

Il faut reconnaître que les domaines d’intervention du CASEC ne sont pas vraiment délimités. Toutefois, en plus de la promotion et de la défense de l’entrepreneuriat communautaire, les domaines dans lesquels nous interviendrons immédiatement dans les semaines et mois à venir concernent principalement le secteur agro-sylvo-pastoral. Cela se fera à travers la mise en place de nombreuses fermes, l’agroalimentaire, avec la création d’usine de transformation, le commerce, la formation professionnelle en entrepreneuriat, ainsi que des formations pour une meilleure compréhension de l’économie communautaire. Par ailleurs, nous apporterons notre contribution aux projets et programmes mis en place par l’Etat, notamment à travers nos VDEC qui pourront très bien participer à la mise en place des entreprises communautaires et aussi accompagner le gouvernement au niveau du plan de l’offensive agropastorale et halieutique.

Qui peut adhérer au CASEC et quel accompagnement comptez-vous apporter à vos membres ?

Pour adhérer au CASEC il faut tout simplement être Burkinabè (personne physique ou morale), être disposé à travailler comme VDEC permanent ou non permanent pouvant effectuer certaines tâches à titre bénévole, être un vrai patriote qui cherche l’intérêt de tous les Burkinabè et non ses propres intérêts et surtout être convaincu de la pertinence de l’économie communautaire. De manière formelle, il faut simplement ratifier l’Acte constitutif et le Manifeste du Cadre. Tout adhérant au CASEC est d’office un VDEC. A cet effet donc ils seront appelés à servir sur tous les projets que nous mettrons en œuvre. Sans compter sur le fait que tout VDEC peut être initiateur de projet au sein du Cadre.

Quelles sont les zones dans lesquelles vous comptez vous implémenter ?

Notre ambition est d’installer des sections du Cadre dans toutes les zones où la situation sécuritaire permet de mettre en œuvre des projets. Mais d’ores et déjà, dans les jours à venir, il est prévu des installations officielles de section dans les grandes villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou ainsi que Dédougou. Déjà, je vous invite, ainsi que tous les autres organes de presse, à notre conférence de presse inaugurale demain matin à partir de 9h au cours de laquelle nous vous livrerons notre déclaration liminaire ainsi que notre programme d’activité à venir.

Propos recueillis par Armelle Ouédraogo
Lefaso.net