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Affiliation des chauffeurs à la CNSS : A travers des contrôles routiers, la CNSS invite les transporteurs à déclarer leurs employés

Publié le lundi 23 octobre 2023 à 18h51min

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Affiliation des chauffeurs à la CNSS : A travers des contrôles routiers, la CNSS invite les transporteurs à déclarer leurs employés

La Direction régionale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de Bobo a effectué du 28 au 30 septembre 2023 sur l’axe Bobo-Ouaga, une opération de contrôle de la carte d’affiliation (OCA) des transporteurs.

Il est à noter que ce contrôle a concerné toute l’étendue du territoire national. Pour la direction régionale de la CNSS Bobo, les contrôles ont concerné en plus de l’axe Bobo-Ouaga, les axes Bobo-Banfora, Bobo-Dédougou, Bobo-Bama et Bobo-Orodara, une équipe au port sec et deux équipes mobiles et une permanence au siège de la CNSS et à l’agence de Sarfalao. Dans cette opération, il s’agit de vérifier si le chauffeur est déclaré à la caisse ou pas.

Une carte d’affiliation CNSS

Ce contrôle loin d’être un acte de répression est plutôt une activité de sensibilisation non seulement à l’endroit des chauffeurs mais aussi et surtout de leurs employeurs. Malheureusement, cela n’est pas toujours compris des chauffeurs, principaux concernés qui, lors des contrôles préfèrent contourner les routes ou carrément rester en brousse le temps que l’opération se termine.

En effet, en compagnie de l’équipe mobile de la CNSS, nous avons assisté à plusieurs cas de contournement où certains chauffeurs passent par la piste ou dans les broussailles, d’autres qui font carrément demi-tour. Mais c’est sans compter sur la vigilance de cette équipe mobile qui les intercepte en compagnie de la police ou de la gendarmerie pour les besoins de contrôle.

Des camions en fuite interceptés sur une piste de détournement

Cela s’explique par le fait que ces chauffeurs ignorent qu’ils sont les bénéficiaires directs des avantages d’être déclarés à la caisse.

Au titre des avantages, en cas d’accident, si la carte d’affiliation du chauffeur est à jour, c’est-à-dire si son patron cotise correctement, il est entièrement pris en charge par la CNSS. En plus il y a les allocations familiales qui permettent à chaque enfant du chauffeur de bénéficier de 2500F par mois dès sa naissance jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de la majorité.

Il y a aussi la pension pour permettre au chauffeur de bénéficier du fruit de sa carrière s’il a pu cotiser pendant au moins 15 ans.

Comme le souligne Bahanla Désirée Larissa Oualy, directrice régionale de la Caisse nationale de sécurité de Bobo-Dioulasso, cela fait plusieurs années qu’ils organisent au moins une fois par an cette activité. « C’est une activité qui concerne surtout les transporteurs routiers. Je dirai que c’est une activité de sensibilisation des employeurs au respect des dispositions réglementaires parce qu’il faut le rappeler la carte d’affiliation a été instituée par décret. Donc tout transporteur routier doit être affilié à la CNSS et à l’issue de cette affiliation il y a la délivrance d’une carte qu’on appelle carte d’affiliation. Donc cette opération vise essentiellement à vérifier sur le terrain, à contrôler sur le terrain l’effectivité de la détention de cette carte par les transporteurs ».

Bahanla Désirée Larissa Oualy, directrice régionale de la Caisse nationale de sécurité de Bobo-Dioulasso

Elle a donc invité les transporteurs au respect des dispositions réglementaires car l’affiliation du chauffeur routier à la CNSS a beaucoup d’avantages et également pour l’employeur lui-même.

Selon Éric Anselme Sou, contrôleur de sécurité sociale, chef de poste Bobo-Ouaga, dans l’ensemble les contrôles se déroulent bien car ils ont constaté que le nombre de chauffeurs affiliés à la CNSS a augmenté par rapport aux années antérieures. Il note néanmoins quelques incidents tels que le refus d’un chauffeur de se faire contrôler le premier jour, et un autre qui les a presque agressé et froissé les fiches de renseignements.

Éric Anselme Sou, contrôleur de sécurité sociale, chef de poste Bobo-Ouaga

Présent sur les lieux pour appuyer l’équipe de contrôle de la CNSS, Bamory Sanogo, vice-président national de l’Union des conducteurs routiers du Burkina (UCRB) explique son rôle dans cette opération : « Je peux dire que l’initiative est venue de nous parce que nous sommes des conducteurs routiers. A chaque fois que nos militants font des accidents, ils sont laissés à eux-mêmes. Pourtant, il y a la Caisse nationale de sécurité sociale qui peut vraiment nous aider à combler beaucoup de trous. Nous avions demandé au gouvernement de nous accompagner. On a mené beaucoup de luttes pour ça, on a fait des arrêts de travail, Dieu merci, notre doléance a été prise en compte. Aujourd’hui nous remercions Dieu parce que la Caisse nationale de sécurité sociale nous a vraiment entendu et nous les en remercions ».

Bamory invite cependant la CNSS à redoubler d’efforts parce qu’apparemment l’information ne passe pas comme ça se doit, or, la sensibilisation est beaucoup nécessaire dans cette opération.

Bamory Sanogo, vice-président national de l’Union des conducteurs routiers du Burkina (UCRB)

Il poursuit « Souvent quand on écoute d’autres transporteurs, ils n’ont pas la main mise sur l’information d’affilier un routier. Donc nous pouvons dire que c’est l’ignorance qui fait que beaucoup de gens refusent de nous affilier. Si la CNSS peut vraiment multiplier la sensibilisation, faire même des journées portes ouvertes pour les transporteurs, pour qu’ils puissent vraiment avoir l’engouement de venir affilier leurs employés ».
Il a invité par ailleurs ses collègues routiers à ne pas fuir les contrôles, à se renseigner dans les agences de la CNSS car les avantages c’est avant tout pour eux-mêmes.

Borgnima Ouattara, chef de l’équipe mobile explique le processus de contrôle à son niveau : « Quand on arrête un véhicule, on regarde les papiers. Si le chauffeur n’est pas à jour vis-à-vis de la CNSS, nous récupérons la carte grise ou la carte CCVA pour le pousser à venir régulariser la situation. S’il n’a aucun papier, on immobilise le véhicule et la gendarmerie ou la police l’emmène à la fourrière. Il y a certains quand on les prend, ils partent déclarer à la police qu’ils ont perdu leurs pièces et demandent qu’on en établisse de nouvelles. Mais depuis un certain temps et à la fin de l’opération de contrôle, la CNSS établit la liste de pièces récupérées et les transmet à la Direction Générale ou régionale des Transports Terrestre et Maritime afin d’éviter l’établissement de duplicata sur la base de fausses déclarations de perte.
Il s’est chagriné du fait que malgré les différentes sensibilisations et les avantages qui leurs sont offerts par la CNSS, ils sont encore nombreux qui développent des stratégies et autres types de réticences afin de se soustraire au contrôle de la carte d’affiliation des transporteurs routiers.

Borgnima Ouattara, chef de l’équipe mobile

L’appel de la CNSS à l’endroit des transporteurs et chauffeurs est de toujours aller à l’information dans les agences de la CNSS mais surtout, que les transporteurs fassent l’effort de déclarer leurs chauffeurs à la caisse qui est avant tout leur droit.
Elle saisit l’occasion pour remercier une fois de plus ses partenaires que sont la police, la gendarmerie, l’inspection du travail, le patronat, l’union des chauffeurs routiers et la presse dans son ensemble qui ne ménagent aucun effort à chaque opération pour sa réussite.
Rendez-vous est pris pour une nouvelle opération, très bientôt, sur toute l’étendue du territoire national.

Haoua Touré
Lefaso.net

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