Mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) : Des états généraux pour faire le bilan
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Les états généraux de la mise en œuvre de la Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) se tiennent du 12 au 14 octobre 2023 à Ouagadougou. Placés sous le thème « mise en œuvre de la GIRE au Burkina Faso : acquis, défis et perspectives », ces états généraux se tiennent 30 ans après l’adoption du plan d’action de la GIRE. Ils devraient permettre aux acteurs, d’échanger autour des acquis engrangés et d’explorer des pistes de solutions pour relever les défis, en vue d’atteindre le plein développement de la GIRE au Burkina Faso.
La GIRE se présente comme un processus qui favorise le développement et la gestion coordonnée de l’eau des terres et des ressources connexes. Au Burkina Faso, un plan d’action a été élaboré et adopté et mis en œuvre, sur la période 2003-2015. Actuellement, un programme national pour la GIRE couvrant la période 2016-2030, est en train d’être déroulé. Après plusieurs années de pratique, il était de bon ton selon les acteurs, de marquer une pause pour réfléchir sur le travail abattu et les difficultés rencontrées.
Les participants vont donc au cours des travaux, analyser les acquis et les insuffisances en ce qui concerne le cadre institutionnel et juridique de la mise en œuvre de la GIRE, le financement, la réalisation des activités de protection, de prévention et de restauration des ressources en eau au Burkina ainsi que le système national d’information sur l’eau.
Et les acquis ne manquent pas. En effet, grâce à la GIRE, ce sont des actions de protection, de préservation et de restauration des ressources, de développement de compétences, de mobilisation de ressources financières, de développement d’outils pratiques de gestion des ressources en eau et de gestion de conflits liés à l’utilisation de l’eau, qui ont été menés.
A cela s’ajoutent, à en croire le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, la création du sous-secteur de l’eau notamment à travers un ministère dédié, ainsi que l’institution de la police de l’eau, des agences de l’eau, de la contribution financière en matière d’eau et des comités locaux en eau.
Ces acquis ne doivent cependant pas occulter, les défis qui demeurent en matière de GIRE. « Les grands défis sont de s’adapter à la situation sécuritaire actuelle et aux changements climatiques. Il faut faire les ouvrages hydrauliques autrement. Il y a surtout le défi du financement, parce que l’heure est à l’auto prise en charge. Il faut que le mécanisme de prise en charge soit efficace. C’est pourquoi nous avons la contribution financière en matière d’eau qui existe. Nous allons renforcer sa mise en œuvre, afin de pouvoir financer l’eau par l’eau », a laissé entendre Roger Baro.
Selon le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, patron de la cérémonie d’ouverture, les états généraux de la GIRE se tiennent dans un contexte, où le Burkina Faso, à l’image des autres pays du Sahel, est confronté au défi de la mobilisation et de la gestion durable de l’eau, pour répondre aux besoins de consommation domestique des populations.
Le Premier ministre dit donc espérer, que la présente rencontre entre experts venus du Burkina et d’ailleurs, contribue à « dégager les moyens qui permettront à nos Etats de relever efficacement le défi de l’exploitation et de l’usage optimal des ressources en eau face à l’accentuation de la pression anthropique et aux effets du changement climatique ».
Le représentant des partenaires au développement du secteur eau, Daniel N’Doye, s’est réjoui du fait que le Burkina, avec leur accompagnement, soit devenu le creuset de la GIRE en Afrique de l’Ouest en trois décennies. Il n’a pas manqué de renouveler l’engagement des partenaires au développement aux côtés du Burkina Faso pour l’amélioration des conditions de vie des populations, à travers une bonne gestion des ressources en eau.
Pays invité d’honneur aux états généraux de la GIRE, le Niger ne s’est pas fait compter l’évènement. Le colonel Maizama Abdoulaye, ministre de l’hydraulique de l’assainissement et de l’environnement du Niger, conduit une délégation d’experts qui vont prendre part aux travaux.
Armelle Ouédraogo
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