Burkina : Environ 700 incendies avec 17 décès enregistrés depuis janvier 2023, selon le ministre Emile Zerbo
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L’Assemblée législative de transition (ALT) s’est réunie en séance plénière ce vendredi 15 septembre 2023 à Ouagadougou. Trois questions orales étaient au menu du jour. La première portait sur le dispositif envisagé pour renforcer le système de sécurité incendie dans l’administration publique et les mesures urgentes à mettre en œuvre en cette période de saison des pluies pour contrer les effets des éventuelles inondations.
Le ministre en charge de la sécurité Emile Zerbo a donné quelques éléments de réponse à cette question de Edouard Savadogo, membre de l’Assemblée législative de transition.
Dans ses explications, le ministre a signalé que les incendies au Burkina Faso restent l’un des risques récurrents qui entraînent d’énormes pertes. « Pour l’année en cours, la Brigade nationale de sapeurs-pompiers a enregistré depuis janvier 2023 environ 700 incendies qui ont causé 17 décès. Ces incendies ont concerné des habitations, des établissements recevant du public et des installations classées. Ce nombre représente environ 6% des interventions de la brigade nationale de sapeurs-pompiers », a révélé le chef du département en charge de la sécurité.
Selon Émile Zerbo, l’analyse des circonstances de ces incendies révèle le plus souvent que les causes sont liées à des facteurs humains, électriques, environnementaux, météorologiques et à des facteurs liés à la gestion et à la prévention (malveillance, les causes résultant de l’emploi d’énergie notamment l’électricité, les installations vétustes, la négligence ou le non-respect de la réglementation).
« Le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) envisage soumettre au conseil des ministres un projet de texte qui impose dans le processus de passation de marchés de constructions, le respect des règles de sécurité incendie (notice de sécurité incendie, contrôle suivi des travaux de sécurité incendie). A cet effet, un comité a déjà été mis en place par la direction générale de la protection civile pour réfléchir sur la question », a indiqué Emile Zerbo.
D’après lui, des mesures coercitives seront instaurées en cas de non-respect de la réglementation.
« Le MATDS est le ministère en charge de la protection civile et à ce titre, il s’est engagé, en collaboration avec le ministère en charge de la défense dans une politique de recrutement important de personnel dans le but d’ouvrir à court et moyen termes, plusieurs centres de secours pour raccourcir les délais d’intervention dans les grandes agglomérations et mieux mailler à terme, l’ensemble du territoire national », a fait savoir le ministre.
Les actions menées au cours de l’année 2023 en termes de renforcement des effectifs concernent essentiellement : le recrutement de 500 élèves sapeurs-pompiers, pour le compte de la session 2023. Les actions menées au cours de l’année 2023 en terme de maillage du territoire sont entre autres l’ouverture et l’opérationnalisation de la Compagnie d’incendie et de secours (CIS) de Ziniaré, l’ouverture et l’opérationnalisation de la compagnie d’incendie et de de secours de Fada N’Gourma.
Afin de répondre efficacement aux éventuelles situations de catastrophes dues aux inondations et autres intempéries, la direction générale de la protection civile et ses partenaires ont par anticipation pris certaines mesures préventives et prévisionnelles pour faire face aux risques d’inondation en cette période d’hivernage. Un guide des risques et menaces a été élaboré en 2023 et distribué dans les régions. Des instructions sont données chaque année à travers des circulaires aux unités de sapeurs-pompiers et aux chefs de circonscriptions administratives pour leur rappeler les différentes mesures à prendre contre les risques d’inondation. Aussi, des prospectus de sensibilisation sont élaborés et distribués aux populations chaque année pour rappeler les mesures à adopter en cas d’inondation, a souligné Emile Zerbo.
Il a rappelé néanmoins que les communes doivent mettre en place des plans communaux de sauvegarde comme l’indiquent les textes, toute chose qui leur permettra d’anticiper sur ces problématiques.
« Les discussions se poursuivent avec les structures techniques et les départements ministériels concernés pour prendre en compte le risque incendie dans les différents textes et activités (le code de la construction et de l’urbanisme, le code des mines, le code de l’environnement, et le code du travail) », a terminé le ministre.
Pour rappel, cette année, des établissements d’importance économique ont été touchés par les incendies. Il s’agit entre autres des marchés de Sankar-Yaaré, l’usine NOVATEX de Bobo Dioulasso, des magasins de dépôts pharmaceutiques de la CAMEG, des hôpitaux de Fada et de Tengandogo.
Rama Diallo
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