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Burkina/Communications électroniques : Près de 700 sites radioélectriques détruits

Publié le vendredi 11 août 2023 à 22h20min

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Burkina/Communications électroniques : Près de 700 sites radioélectriques détruits

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina Faso (ARCEP) a tenu un atelier d’échanges avec les professionnels des médias les 3 et 4 août 2023, à Koudougou. À cette occasion, la directrice de la régulation des marchés fixe et mobile, Salamata Rouamba/Illy, a présenté un exposé intitulé « Marchés des communications électroniques : Bilan et perspectives ». Son exposé a évoqué les défis à relever pour davantage améliorer la qualité des communications électroniques au profit des consommateurs. À ce jour, ce sont près de 700 sites radioélectriques sur un total de 2 700 qui sont hors d’usage du fait du climat sécuritaire.

L’exposé de Salamata Rouamba/Illy a mis en lumière les enjeux majeurs du secteur des communications électroniques auxquels fait face le Burkina Faso. Parmi ces défis, la problématique de l’identification complète des abonnés dans un contexte de terrorisme et d’insécurité croissante a été accentuée. Il est donc impératif en pareille circonstance de renforcer les mesures de sécurité en garantissant l’identification précise des utilisateurs des services de télécommunications.

Près de 700 sites radioélectriques détruits

L’accès limité dans les zones à forts défis sécuritaires pour le déploiement et la maintenance des réseaux a également été abordé. Les infrastructures télécoms ont souvent été la cible d’actes de destruction perpétrés par des groupes terroristes, ce qui entrave la qualité des services de communication dans certaines régions. À ce jour, ce sont près de 700 sites radioélectriques sur un total de 2 700 qui sont hors d’usage du fait du climat sécuritaire.

Une autre problématique soulevée est celle de la connectivité pour les pays enclavés, qui ne disposent malheureusement pas d’accès aux câbles sous-marins en raison de leur inaccessibilité à la mer. Cela crée des obstacles majeurs pour l’amélioration de la connectivité dans ces pays comme le Burkina Faso.

État des lieux des sites radioélectriques détruits au Burkina Faso

La directrice de la régulation des marchés fixe et mobile de l’ARCEP est également revenue sur la question de l’aménagement numérique du territoire, en soulignant les défis liés au déploiement des infrastructures comme les sites radioélectriques et les réseaux en fibre optique. Elle a mentionné l’opposition des populations quant aux effets potentiels que peuvent avoir ces infrastructures sur leur santé en faisant allusion aux rayonnements non ionisants (RNI).

De plus, le manque de textes nationaux sur la protection contre les RNI a été identifié comme une entrave au déploiement des infrastructures nécessaires pour améliorer les services de communication.

La contribution de l’incivisme en matière de dégradation d’infrastructures, à travers des actes de vandalisme et les travaux de voirie endommageant fréquemment les installations, ont été aussi listés parmi les obstacles. Selon la directrice, ces actes impactent considérablement la qualité des services télécoms.

S’attaquant aux défis liés à l’accès aux services, Salamata Rouamba/Illy a fait cas de la multiplicité des offres promotionnelles et la nécessité d’une plus grande transparence dans les règles de tarification des services, tels que la connexion et la gestion des volumes Internet.

Salya Koné, animateur d’émissions interactives, a suggéré de traduire toutes ces informations en langues nationales

Ce qui faciliterait la compréhension du public illettré sur les différents éléments qui impactent la qualité des services des communications électroniques. Les participants ont apprécié la clarté et la pertinence de la communication de la directrice de la régulation. Les animateurs d’émissions interactives ont souhaité l’accompagnement de l’ARCEP afin de pouvoir communiquer au mieux sur ses réalisations et les défis auxquels l’institution est confrontée.

Les opérateurs doivent régulariser leurs offres en septembre 2023

En réponse à ces défis complexes, l’ARCEP a prévu un ensemble de mesures pour améliorer la situation. Ces mesures comprennent la mise en place d’une réglementation plus stricte encadrant les offres promotionnelles des opérateurs de téléphonie mobile, ainsi que l’admission de nouveaux opérateurs et fournisseurs par l’attribution de licences. Les opérateurs ont pour ce faire, un délai de 90 jours pour régulariser l’ensemble de leurs offres promotionnelles et permanentes « selon les règles de l’art » à compter de la date du mardi 13 juin 2023.

Une approche de co-régulation a également été proposée pour surmonter les limites des compétences institutionnelles et opérer avec d’autres autorités de régulation concernées, notamment la BCEAO et la Commission de l’informatique et des libertés (CIL).

« L’ARCEP est seulement compétente pour intervenir dans la fixation des tarifs sur les services que se fournissent les opérateurs entre eux », Salamata Rouamba/Illy, directrice de la régulation des marchés fixe et mobile

Les perspectives pour le secteur des communications électroniques au Burkina Faso sont ambitieuses. L’ARCEP s’engage à mettre en œuvre un identifiant unique pour améliorer l’identification des abonnés, ainsi qu’à introduire le Roaming national pour élargir l’accessibilité aux services de communication électronique.
L’adoption d’outils de régulation modernes, la mise à jour du cadre législatif et réglementaire pour favoriser l’évolution du secteur, et un accent renforcé sur la sensibilisation, la formation et l’information des acteurs, sont également envisagés afin d’atteindre les objectifs fixés.
Dans un climat où la coopération est essentielle, l’ARCEP entend collaborer avec d’autres institutions régulatrices pour relever ensemble les défis complexes qui se présentent dans le domaine des communications électroniques au Burkina Faso.

L’opérateur de téléphonie mobile Orange Burkina se taille la plus grande part du marché de l’Internet mobile

Estimation du marché des communications électroniques à fin 2022

Rappelons que la part de marchés des opérateurs suivant le parc de l’Internet mobile est de 7,04% pour Telecel Faso SA, de 42,10% pour Moov Africa Burkina et de 50,86% pour Orange Burkina SA, selon l’ARCEP. Le marché de téléphonie mobile quant à lui, pour tous les trois opérateurs en questions, est évalué à 25 659 436 abonnements et un taux de pénétration de 115,66%. Le marché de téléphonie fixe, lui, est partagé entre les opérateurs de Moov Africa Burkina et de Orange Burkina SA avec un parc de 82 473 abonnements et un taux de pénétration de 0,37%.

Selon la BCEAO, l’utilisation de la monnaie électronique via la téléphonie mobile constitue une opportunité d’accès des populations aux services financiers numériques. Le taux d’utilisation de la monnaie électronique calculé sur la base des comptes de monnaie électronique actifs s’est établi à 77,64% en 2022 en légère hausse par rapport à 2021 où il était à 75,41%

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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