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Burkina : Le procès en diffamation ministre des finances contre journal Le Reporter est renvoyé au 14 septembre 2023

Publié le jeudi 10 août 2023 à 22h20min

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Burkina : Le procès en diffamation ministre des finances contre journal Le Reporter est renvoyé au 14 septembre 2023

Le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Aboubakar Nacanabo, este en justice contre le bimensuel burkinabè d’enquêtes et de reportages, Le Reporter, pour « diffamation et complicité de diffamation » à travers un article paru dans son N°360 du 15 au 30 juin 2023 sous le titre : « Finances publiques : Le ministre des Finances, les DG et les milliards de FCFA d’Essakane ». Le dossier, appelé à l’audience ce jeudi 10 août 2023 devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance Ouaga II, a été renvoyé au 14 septembre 2023 « pour une meilleure coordination de la défense ».

Il ressort des faits que l’article de Le Reporter contient des informations supposées faire l’économie d’une transaction intervenue entre la société Essakane et l’Etat burkinabè à travers le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, et que l’auteur de l’article utilise des termes peu glorieux à l’égard des responsables qui ont conduit cette transaction. « C’est quelques trois mois après l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré, que le ministre de l’économie, des finances et de la prospective, Aboubakar Nacanabo, et son directeur général des douanes, Mathias Kadiogo, ont décidé de signer un protocole d’accord transactionnel avec la mine. Dans cette entente, la mine s’engage à payer certains montants. Ça se passe à la DGD et au finances. Seulement, les contours sont tout de même scandaleux pour le Trésor public. Les agissements des acteurs ne le sont pas moins. L’Etat a perdu environ 97 milliards dans l’affaire, au moment où les Burkinabè sont pressurés de partout pour renflouer les caisses de l’Etat, afin de soutenir la lutte contre le terrorisme. Le dossier a été clôturé en décembre 2022. Mais il y a des zones d’ombre. A quoi jouent le ministre des finances, son directeur général des douanes et le DG des impôts ? Coup de projecteurs sur une affaire pas si clean ! », reprend la citation directe à comparaître, qui dit que dans ses développements, le journaliste impute au ministre Nacanabo, au directeur général des douanes Mathias Kadiogo et au directeur général des impôts Daouda Kirakoya, d’avoir « pris des libertés avec le dossier ».

Par des moyens de droit en appui de sa requête, la partie civile, à savoir Aboubakar Nacanabo, inspecteur des impôts, ministre de l’économie, des finances et de la prospective ; Mathias Kadiogo, inspecteur des douanes, directeur général des douanes et Daouda Kirakoya, directeur général des impôts, estime que l’article est constitutif des infractions de « diffamation et complicité de diffamation ». D’où l’action en justice contre Boureima Ouédraogo, journaliste, directeur de publication du journal Le Reporter ; Aimé Kobo Nabaloum, journaliste, rédacteur en chef et auteur de l’article et le journal Le Reporter.

Les requérants demandent donc au tribunal de condamner les prévenus Boureima Ouédraogo et Aimé Kobo Nabaloum à solidairement, et entre autres, payer à chacun d’eux, la somme de 20 000 000 FCFA à titre de dommage-intérêt et à l’ensemble, la somme de 2 000 000 FCFA à titre des frais exposés et non compris dans les dépens.
A l’audience de ce matin, toutes les parties étaient présentes, la demanderesse ayant été représentée par son conseil, la Société civile professionnelle d’avocats (SCPA) Ouattara-Sory et Salembéré. Mais après quelques échanges entre les parties et le tribunal, le dossier va être renvoyé au 14 septembre 2023.

« C’est une citation directe, une procédure en diffamation. Nous sommes venus nous constituer, c’est-à-dire produire des lettres pour dire que c’est nous qui allons assurer la défense des personnes qu’on a attrait en justice. Nous avons demandé que le dossier soit renvoyé, parce qu’il y a deux cabinets (SCPA Légalis et la SCPA Birba-Guitanga et associés) ; un cabinet a pu avoir une séance de travail avec les concernés, mais il y a l’autre qui n’a pas encore pu le faire. Donc, pour une meilleure coordination de la défense, on a suggéré que le dossier soit renvoyé, pour que tout le monde soit en harmonie, en matière d’information », explique un des avocats de la défense à la sortie de la salle d’audience.

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 11 août 2023 à 18:17, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Burkina : Le procès en diffamation ministre des finances contre journal Le Reporter est renvoyé au 14 septembre 2023

    Voici les paradoxes de nos systems judiciaires. Des gens (30 personnes) sont emprisonnés à Ouaga à la Brigade Anti-Drogue dans une cellule de 9m2 selon les avocats de la partie civile. Il s’ensuit des morts par asphyxie. Les dedommagements les plus elevés sont de 20 millions. Des vies humaines contre 20 millions. Et ici pour des amour-propres, on reclame 20 millions de dommage et interets, même 30 millions ont été reclamés à d’autres occasions. Vivement, qu’on continue de depenaliser les delits de presse. Il y a des pays où si tu compte sur diffamation pour être riche, tu as mordu poussière. Le Mali etait cité parmi les pays où ces choses de diffamation ne constituent pas une catastrophe.
    Du courage à "Le Reporter". Que Dieu pourvoie à leur victoire au procès.

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