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Burkina/Sport : « Nous devons arriver à représenter le pays à l’international », promet Ibrahim Ndiaye, président de la Fédération burkinabè de cricket

Publié le mardi 1er août 2023 à 22h50min

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Burkina/Sport : « Nous devons arriver à représenter le pays à l’international », promet Ibrahim Ndiaye, président de la Fédération burkinabè de cricket

La Fédération burkinabè de cricket est officiellement reconnue par le ministère des Sports, de la jeunesse et de l’emploi, il y a à peine deux mois. Dirigée par Ibrahim Ndiaye, cette nouvelle fédération ambitionne déjà de se positionner parmi les meilleures fédérations sportives du Burkina Faso. Dans un entretien accordé au journal Lefaso.net, Ibrahim Ndiaye nous dresse les principaux défis de son mandat. De la formation à la vulgarisation du cricket en passant par sa professionnalisation, le tout premier président de cette fédération veut mettre les petits plats dans les grands pour faire rayonner la discipline, aussi bien au Burkina Faso et qu’à l’international.

Lefaso.net : Présentez-vous à vos lecteurs…

Ibrahim Ndiaye : Je suis Ibrahim Ndiaye, je suis le président de la fédération burkinabè de cricket. Je suis également superviseur de la zone de Ouaga au niveau d’Orange Burkina.

Avant de présider à la destinée du cricket burkinabè, avez-vous été un praticien de cricket ?

J’ai commencé d’abord avec le baseball, j’ai géré même la fédération burkinabè de baseball. Après 2016, il y a eu des changements et y a eu un nouveau président qui est venu et nous sommes partis. Avec des collaborateurs, on s’est dit pourquoi ne pas lancer une nouvelle discipline parce que normalement on devrait faire baseball, softball et cricket. Vous savez que le baseball même est dérivé du cricket. Les Américains se sont inspirés du cricket pour inventer le baseball. Donc le cricket c’est l’ancêtre du baseball. On connaissait un peu mais pas tellement. Moi, j’ai suivi une formation avec la fédération française pour développer le baseball, le softball et le cricket parce qu’en ce moment, les trois disciplines étaient ensemble.

J’ai reçu aussi un diplôme d’entraîneur de baseball. Donc représenter le cricket, c’est un peu la même chose puisque ce sont des sports de mains et de battes. Donc c’était plus facile pour nous de nous convertir en cricket, on s’est dit pourquoi ne pas relancer le cricket aussi. Donc, on a lancé le cricket au Burkina Faso en 2017. On a fait le lancement avec les clubs de Ouaga et la fédération ivoirienne est venue nous appuyer ainsi que le consul honoraire de l’Inde au Burkina Faso qui nous a beaucoup aidé. On a commencé avec les clubs, ensuite les ligues, les districts et puis on a demandé à être une fédération.

Pourrait-on avoir une idée du nombre de clubs affiliés à la fédération ?

On a une ligue à Ouaga avec 5 clubs, on a créé aussi le district de Bobo avec 2 clubs et on a lancé le cricket à Gaoua, à Ouahigouya, à Gourcy avec 2 clubs et bientôt le district de Gourcy. On envisage créer la ligue du Nord avec Ouahigouya et Gourcy. On est en train de travailler pour vulgariser la discipline.

Quels sont les principaux défis de votre tout premier mandat ?

Comme je l’ai dit dans mon programme de mandat, on a trois objectifs. D’abord, pérenniser la pratique de la discipline. C’est très important, c’est pour dire qu’on doit fidéliser nos pratiquants. C’est ce travail que nous sommes en train de vouloir faire actuellement, c’est l’un des challenges pour nous. C’est une nouvelle discipline, il faut forcément travailler à fidéliser les pratiquants et avoir un plus grand nombre. C’est pourquoi, nous avons déjà entamé la vulgarisation au niveau de Ouagadougou.

En plus des clubs, on a développé aussi le programme des petites catégories. On a quatre écoles primaires et lycées dans lesquels on a lancé le cricket. Notre objectif, c’est la vulgarisation et ça commence d’abord par la base. Notre objectif aussi, c’est de pouvoir inscrire le cricket à l’USSU-BF. Le développement d’une discipline passe par la base surtout les écoles. On n’a pas oublié les filles, l’accent est mis sur la pratique des filles. On a lancé le cricket au niveau des centres de couture pour filles. Il y a cinq centres qui sont actuellement actifs.

On a même organisé un championnat pour les filles. On a aussi encouragé la pratique dans les régions aussi. On a fait des championnats des clubs à Ouaga et à Bobo et on voudrait le faire dans les autres régions (Gaoua, Gourcy, Ouahigouya). Au plan national, il n’y a pas encore de championnat mais dans chaque région, les gens organisent des compétitions. On est en train de s’organiser pour organiser le championnat national l’année prochaine.

Le deuxième point, c’est offrir l’offre à la pratique. Il faut des infrastructures et du matériel. Il faut donner aux clubs les potentialités de pratiquer. Le matériel de cricket n’est pas facile mais on a fabriqué localement nos matériels. Mais on a déjà reçu du matériel pour 25 clubs avec l’aide des uns et des autres et le consul de l’Inde. On va faire une remise de ce matériel et essayer de faire des compétitions pour se faire connaître. Il faut localiser les terrains parce que le cricket utilise un terrain très grand, plus grand qu’un terrain de football (150/135m). On a déjà touché le cadastre pour repérer les terrains parce qu’on ne peut pas développer une discipline sans infrastructures. On a aussi un terrain au centre-ville, le deuxième terrain de l’EFO, que l’on remercie sincèrement. C’est un peu petit mais c’est là-bas, on joue nos matchs.

Le troisième point, c’est la participation aux compétitions internationales. Il faut qu’on arrive à représenter le Burkina Faso sur le plan international aussi. C’est pourquoi, dès que la fédération a été créée, nous avons mis en place un comité pour s’affilier à la fédération internationale de cricket. Nous sommes là-dessus. Cela va beaucoup nous aider parce que si nous sommes reconnus sur le plan international, nous pourrons faire des sorties. Le cricket est bien structuré sur le plan international, l’affiliation ce n’est pas facile. Il faut être vraiment bien structuré pour être accepté, ils vont venir même visiter le Burkina Faso, voir les réalités. Mais dès qu’on sera affilié, ils vont pouvoir nous aider.

Nous voulons aussi changer la vision au niveau des fédérations sportives. Nous voulons quitter les associations sportives et aller vers les sociétés sportives comme la loi 050 que le ministère veut faire sortir. Nous voulons créer des sources de revenus pour les clubs et aller vers la professionnalisation. On ne veut pas faire un sport de maintien, il faut qu’on ait des professionnels avec des championnats de haut niveau. Cela va permettre de fidéliser nos pratiquants. Il y a des problèmes parce que les gens jouent sans issue, sans sortie et il faut donc parvenir à changer cela. Les gens doivent pouvoir vivre des sports qu’ils pratiquent. Il faut que les fédérations sportives essaient de voir ça. Un joueur doit pouvoir vivre de son sport. Ce sont entre autres les grands axes de notre mandat.

Ibrahim Ndiaye, président de la fédération burkinabè de cricket

Quelles ont été les conditions de création de votre fédération ?

Les conditions sont d’être reconnue d’abord en tant qu’association, faire ses preuves aussi sur le terrain (nous on a organisé des compétitions, on a prouvé que chaque année on peut faire des activités). Il faut être structuré, il faut respecter les textes que le ministère a demandé, avoir des clubs, des ligues, des districts, etc. Je profite remercier le ministère des Sports pour la création de notre fédération malgré le contexte difficile. Nous n’allons pas les décevoir. Notre objectif, c’est de faire partie des 10 meilleures fédérations et pourquoi pas du top 5. Mais il ne faut pas tout attendre du ministère, les fédérations doivent faire des efforts elles-mêmes. Il faut qu’elles arrivent à avoir des sponsors, faire des activités autonomes sans l’apport du ministère des sports. En ce moment, on vous prend plus au sérieux.

C’est une jeune discipline au Burkina Faso, est-ce qu’à un certain âge, on peut toujours pratiquer le cricket ?

C’est possible mais le cricket quand on le pratique depuis le bas âge, c’est un peu facile. Nous avons commencé avec la base, les petits de 9 ans, 10 ans, 12 ans depuis 2016. Maintenant on a quelques juniors normalement. On va continuer avec ces joueurs pour les faire monter en seniors. Quand on commence depuis le bas âge, on a les réflexes, on sait comment jouer, comment utiliser les battes, comment taper, les bons gestes, etc. Sinon, c’est permis, ceux qui veulent jouer peuvent le faire.

Comment se fait la détection les écoles, une école ou une structure qui souhaite se lancer dans le cricket peut-elle avoir l’accompagnement et le suivi de la fédération ?

Ils nous contactent, nous partons voir comment ils sont structurés. Il faut qu’ils mettent en place un bureau sérieux et on va les doter en équipements et essayer de voir la formation. Dès que les gens sont intéressés, ils nous contactent parce qu’on a besoin de vulgariser.

Quelles sont les qualités requises pour être un bon joueur de cricket ?

Il faut la discipline d’abord, aimer vraiment le sport, être à l’écoute. Il faut se fixer des objectifs à atteindre aussi. Il faut rappeler que le cricket est le deuxième sport le plus populaire après le football avec 270 ans de gouvernance. La fédération internationale de cricket a été créée en 1909.

Quel est votre mot de fin ?

C’est de dire merci à tous ceux qui nous ont permis de mettre en place cette fédération. Ils peuvent compter toujours sur nous et nous comptons aussi sur eux. Nous disons merci au ministère des Sports grâce à qui, on a pu créer la fédération. Ça rend davantage crédible. Merci également au journal Lefaso.net pour l’accompagnement. Nous comptons beaucoup sur les médias parce qu’ils jouent un rôle important. Notre stratégie, c’est de former des journalistes sportifs afin de leur permettre de pouvoir lire les bases du cricket, comprendre les règles, la discipline. C’est une nouvelle discipline et c’est possible, on peut représenter le Burkina Faso à l’extérieur et on espère qu’on aura de grands joueurs de cricket au Burkina Faso.

Quelques précisions sur le cricket

Selon Wikipédia, le cricket est un sport collectif de balle et de batte opposant deux équipes composées normalement de onze joueurs chacune. Il se joue généralement sur un terrain de forme ovale, en herbe, au centre duquel se trouve une zone d’une vingtaine de mètres de longueur, à chaque extrémité de laquelle on trouve une structure de bois, le guichet.

Une rencontre est divisée en plusieurs manches. Au cours de chacune d’entre elles, l’une des équipes essaye de marquer des points (courses), et possède simultanément deux batteurs sur le terrain, chacun devant l’un des guichets. Un point est notamment marqué à chaque échange de position de ces deux joueurs lorsque la balle est en jeu. Leurs onze adversaires sont également présents sur l’aire de jeu. La balle est lancée par l’un de ceux-ci en direction du guichet d’un des deux batteurs. L’objectif de la seconde équipe est d’empêcher la première de marquer, principalement en éliminant les batteurs adverses, par exemple en détruisant le guichet avec la balle sur le lancer.

Plus de cent pays sont affiliés à l’International Cricket Council (fédération internationale de cricket), qui organise notamment la Coupe du monde de cricket.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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