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Burkina/Hivernage : Une période d’anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

Publié le mercredi 19 juillet 2023 à 22h25min

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Burkina/Hivernage : Une période d’anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

Au Burkina Faso, de juillet à septembre, le pays connaît de grosses pluies. Pendant cette période, nombreux sont les Burkinabè qui, lorsqu’ils aperçoivent des nuages se former, sont dans l’anxiété, craignant que les eaux de pluies n’inondent leurs maisons ou ne les fasse tomber.

A Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, dans la nuit du 18 au 19 juillet 2023, une grande pluie s’est abattue sur la ville. Dans le quartier non loti de Goundrin, certaines personnes n’ont pas pu fermer l’œil à cause de la pluie.

Il est 7h passé. Charles Ouédraogo, assis dans sa maison, écoute les informations à la radio. Ce père de famille n’a pas passé une nuit agréable à cause de la pluie. Sa maison a été inondée. « Hier, quand il pleuvait on dormait déjà. On n’a pas eu le temps de ramasser nos affaires. Certains de nos habits sont mouillés. Même le riz que j’avais acheté pour le mois est totalement mouillé. Nous sommes restés debout jusqu’à 4h moins avant que les enfants ne se couchent. Moi je n’ai presque pas dormi. Regardez, ma maison est à un pas du ravin. Et cela fait vraiment peur quand il pleut, surtout quand on a des enfants », a indiqué ce père de quatre enfants.

Il habite le quartier Goundrin depuis 1998. Selon ses dires, il y a 10 à 15 ans en arrière, il n’y avait pas d’inondations dans leur quartier. Le ravin qui est juste derrière sa maison n’existait pas. C’était une route. Mais à cause de l’érosion, la route a fini par devenir un grand ravin. Chez lui, quand il pleut, les effets sont déposés sur une table. Après la pluie, les enfants raclent l’eau, balaient la maison et redéposent les effets par terre.

Selon lui, s’il vit toujours dans cet endroit, c’est parce qu’il n’a pas les moyens de s’acheter une parcelle ailleurs. Et aussi, en tant que tâcheron il n’a pas les moyens pour louer une maison dans un quartier loti. Monsieur Ouédraogo assure qu’il a été inscrit sur une liste de la mairie pour bénéficier d’une parcelle. Malheureusement, il n’a pas eu de réponse favorable.

Il demande aux autorités de se pencher sur leur cas. Car ils sont dans une zone à risques. A tout moment il peut y avoir un éboulement, vu l’état du ravin.

Déplacée interne venue de la région de l’Est, Assétou Sana lave ses affaires mouillées à cause de l’inondation de la nuit. Sa famille et elle habitent le quartier Goundrin depuis deux ans maintenant. A chaque pluie, ses enfants et elle doivent rester debout jusqu’à la fin de la pluie avant de pouvoir s’asseoir où se coucher.

« Quand il pleut, l’eau remplit la cour et entre dans les maisons. Mes enfants et moi sommes obligés de nous arrêter jusqu’à ce que la pluie cesse. Aussi, notre maison est au bord de ce grand ravin donc quand il pleut, nous avons peur qu’il y ait un éboulement. Lorsque nous sommes arrivés à Ouagadougou, cette maison était la seule qu’on pouvait prendre au regard de nos moyens. Nous sommes conscients qu’à tout moment, il peut y avoir un éboulement mais nous n’avons pas le choix », a expliqué madame Sana.

Assetou Sana, riveraine du quartier Goundrin

Boukaré Guigma, avec un air triste, dit qu’il s’est réveillé à 2h du matin dans l’eau. « J’étais fatigué hier. Je n’ai pas su à quel moment la pluie a commencé. C’est quand j’ai senti mon matelas mouillé que je me suis réveillé. J’ai constaté que l’eau était dans la maison. Après cela, je n’ai plus fermé l’œil jusqu’à cette heure », raconte-t-il. D’après ses dires, quand il voit les nuages son cœur commence à battre fort, parce qu’il ne sait pas ce qui peut arriver s’il pleut trop.

Notre interlocuteur souhaite que les autorités trouvent des solutions aux prix exorbitants des parcelles et des loyers pour que chaque Burkinabè puisse avoir un logement digne.

Pour lui, c’est la cherté du loyer et des parcelles qui poussent certaines personnes à aller habiter dans les zones non loties et à risques.

Rama Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2023 à 16:46, par ancien En réponse à : Burkina/Saison hivernale : Une période d’anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

    Le jour où les maisons vont tomber, vous allez sûrement trouver un autre endroit. Vous attendez donc qu’il ait éboulement avant de partir ? Votre entêtement risque de couter la vie à vos enfants.

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  • Le 19 juillet 2023 à 18:53, par Tow Rodrigue En réponse à : Burkina/Saison hivernale : Une période d’anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

    A ce que je sache, il n’y a pas d’hiver au Burkina.dites plutôt saison d’hivernage

    Répondre à ce message

  • Le 19 juillet 2023 à 22:12, par Jeunedame seret En réponse à : Burkina/Saison hivernale : Une période d’anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

    « « Quand il pleut, l’eau remplit la cour et entre dans les maisons. Mes enfants et moi sommes obligés de nous arrêter jusqu’à ce que la pluie cesse. Aussi, notre maison est au bord de ce grand ravin donc quand il pleut, nous avons peur qu’il y ait un éboulement. Lorsque nous sommes arrivés à Ouagadougou, cette maison était la seule qu’on pouvait prendre au regard de nos moyens. Nous sommes conscients qu’à tout moment, il peut y avoir un éboulement mais nous n’avons pas le choix », a expliqué madame Sana. » DOMMAGE ! Pourquoi toujours Ouagadougou comme refuge ? Il y a Kombissiri, Pô, etc.. Et vous attendez les éboulements pour dépêcher les choix ? Et vous attendez le gouvernement, déjà emporté par la guerre, de venir vous faire le choix ? Wahouuu !!!! À votre place je penserai rejoindre mon village natal reculé. Quitte à défier les terroristes. Il y a plus de sécurité à côté des parents qu’à côté des ravins.

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  • Le 20 juillet 2023 à 14:31, par Zango En réponse à : Burkina/Hivernage : Une période d’anxiété dans le quartier non loti de Goundrin

    Je condamne ceux qui encouragent l’état en appellant ces zones Non Lotis, je dis non .appellez ces (Zones non Viabilisées.) La plus part des villes au Ghana sont viabilisées mais non loties, même au Gabon. Nous donnons l’opportunité aux autorités de faire certaines choses. Nous devons vivre dans des milieux viabilisés, mais tout le monde à le lotissement cloué dans son crâne. Loti ou pas, au pays bas ,on se plaind pas.(chacun dans tombe au cimetière) pour que vous comprenez.

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