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Information judiciaire et juridique pénales au Burkina : Des journalistes et OSC outillés

Publié le mercredi 24 mai 2023 à 21h51min

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Information judiciaire et juridique pénales au Burkina : Des journalistes et OSC outillés

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités, le Cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale (CCACP) de Bobo-Dioulasso, avec l’appui de l’IDLO (l’International development law organisation), organise une session de formation sur les actions pénales et la diffusion de l’information judiciaire pénale au profit des journalistes et des Organisations de la société civile (OSC) du 23 au 25 mai 2023 à Bobo-Dioulasso.

Débutée le mardi 23 mai 2023, cette activité a pour objectif de renforcer les capacités de 25 participants, journalistes, membres d’OSC, OSC de jeunes et femmes sur les actions pénales (enquête, poursuite, instruction et jugement) et la diffusion de l’information judiciaire et juridique pénales.

Elle vise par ailleurs à présenter aux participants les différents acteurs de la chaîne pénale ; présenter l’organisation judiciaire et les institutions judiciaires ; présenter les différents actes posés aux différentes phases de la procédure pénale : enquête, poursuite, instruction, jugement et exécution des peines.

Le présidium

Il s’agira également de présenter les exigences du procès pénal en matière de communication et de diffusion de l’information judiciaire et juridique pénale et de familiariser les participants avec les principes gouvernant la diffusion de l’information judiciaire et juridique pénale. Et aussi de plaider l’implication des journalistes et OSC dans la sensibilisation de la population sur la sensibilité de l’information judiciaire et juridique pénales.

Les réformes judiciaires entreprises par le ministère en charge de la justice dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique sectorielle justice et droits humains 2018-2027, notamment la loi nº040-2019/AN portant code de procédure pénale prévoient de réprimer les infractions commises au moyen des technologies de l’information et de la communication.

En effet, les réformes entreprises par l’autorité judiciaire veillent à l’information et à la garantie des droits des victimes au cours de toute procédure pénale. Ces réformes ne sont pas maîtrisées par bon nombre d’acteurs de la société civile et de journalistes, ce qui peut compromettre leur contribution et les exposer à des sanctions pénales. C’est dans ce contexte et dans l’objectif de permettre à ces acteurs d’être suffisamment outillés et de jouer pleinement leur rôle de veille citoyenne et d’information du public que le Cadre de concertation des acteurs de la chaîne pénale de Bobo-Dioulasso organise cette session de formation sur les actions pénales et la diffusion de l’information judiciaire et juridique pénale avec l’appui de l’International development law organisation (IDLO).

Vue des participants

Comme l’indique le procureur du Faso, près le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso Roger André Zoungrana, le monde de la presse aujourd’hui joue un rôle très important quant à la sensibilisation et l’information du grand public. Cependant, lorsque ces acteurs ne sont pas outillés ou ne maîtrisent pas véritablement les concepts de base des concepts juridiques ou des pratiques du monde judiciaire, cela pose problème.

Par ailleurs avec la naissance des réseaux sociaux, le public a tendance à partager très rapidement des informations sans les vérifier au préalable. « Lorsque vous n’avez pas pris le soin au préalable vous-même de vérifier l’information que vous répercutez, les conséquences peuvent être très graves. Donc c’est une opportunité qui est donnée aux acteurs du monde des medias, mais également à ceux qui gèrent les différentes pages sur les réseaux sociaux de pouvoir mieux comprendre le monde judiciaire et permettre ainsi d’avoir une information de qualité qui est donnée à nos populations » a-t-il indiqué.

Urbain Kiswend-Sida Yaméogo représentant de IDLO, mentionne pour sa part que beaucoup de journalistes n’ont pas forcément une formation juridique et judiciaire alors que le droit a souvent un langage ésotérique c’est-à-dire un langage que tout le monde ne comprend pas. Des expressions qu’on a des difficultés à décortiquer. Pourtant, les journalistes sont amenés à diffuser des informations sur des infractions qui se commettent dans leurs localités et à travers le Burkina Faso surtout dans le contexte du terrorisme. Ils sont également amenés à porter l’information au public.

Roger André Zoungrana, procureur du Faso, près le TGI de Bobo-Dioulasso

Il est donc important qu’ils puissent eux-mêmes comprendre déjà le fonctionnement de la justice, l’organisation du système judiciaire, certains concepts juridiques et judiciaires. Et surtout comprendre quelles sont les règles, les exigences qui sont rattachées à la procédure pénale parce qu’il y a des exigences comme par exemple le principe de la présomption d’innocence qui ne sont pas toujours compris par tout le monde. « Si nous travaillons donc à renforcer les capacités des journalistes, nous pensons que nous pouvons aider à la diffusion de la bonne information et, par ricochet, à renforcer aussi la connaissance du public en général relativement à la question judiciaire et à l’acceptation aussi et surtout des décisions de justice », a-t-il souligné.

L’Organisation internationale de droit du développement (OIDD ou IDLO), dont le siège est basé à Rome, avec un bureau national au Burkina Faso depuis 2020 met en œuvre au niveau du Burkina, un programme d’appui intégré au système de justice pénale du Mali, du Burkina Faso et du Niger en appui au gouvernement burkinabè.

Haoua Touré
Lefaso.net

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