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Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

Publié le mercredi 24 mai 2023 à 23h55min

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Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

L’Institut supérieur des sciences des populations (ISSP) a organisé un atelier de partage des résultats de la recherche sur les facteurs explicatifs de la stagnation de la fécondité dans la ville de Ouagadougou. C’était ce mercredi 24 mai 2023 au sein de l’Institut. L’atelier a réuni des acteurs de la planification urbaine, de la société civile et des décideurs, notamment la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou.

C’est avec l’appui de l’Union internationale pour l’étude scientifique de la population que l’ISSP a mené, en juin et juillet 2021, une étude sur la stagnation de la fécondité dans la ville de Ouagadougou. À travers cette étude, il s’agissait de comprendre les facteurs explicatifs de la stagnation de la fécondité à Ouagadougou depuis une vingtaine d’années. L’étude a utilisé des données de l’Observatoire de population de Ouagadougou (OPO) et a ciblé des femmes âgées de 15 à 49 ans résidant dans l’un des cinq quartiers de l’OPO entre 2010 et 2017.

À l’issue des travaux de recherche, quatre notes de politiques ont été produites. Il s’agit de « l’intégration socio-économique des femmes migrantes en milieu urbain : une alternative pour une maîtrise de la fécondité à Ouagadougou ». La deuxième note s’intitule « Changer la perception des parents sur la gestion de leur vieillesse pour une maîtrise de la fécondité » ; la troisième, « Changer la perception des couples sur la recherche effrénée des enfants de sexes différents pour une maîtrise de la fécondité » et la dernière, « Engager les collectivités territoriales pour la prise en compte de la planification familiale ».

Quelques résultats de l’étude

Selon Dr Moussa Bougma de l’équipe de recherche, à Ouagadougou, le nombre moyen d’enfants par femme est resté stable depuis une vingtaine d’année et tourne autour de trois enfants par femme, bien que les femmes enquêtées aspirent à avoir en moyenne 5,1 enfants. Il ressort que la recherche de mixité (avoir des enfants des deux sexes) pousse les femmes à faire plus d’enfants et à moins utiliser la contraception. Ainsi, selon l’équipe de recherche, « Les femmes ayant uniquement des garçons et celles ayant uniquement des filles ont respectivement 52% et 48% moins de chances d’utiliser la contraception que les femmes ayant des enfants des deux sexes ». Sur ce point, les chercheurs recommandent donc entre autres, d’axer les politiques de maitrise de la fécondité sur le changement des perceptions sur la recherche effrénée de la mixité de sexe des enfants, d’accélérer l’alphabétisation et l’instruction des femmes pour réduire la demande d’enfants.

Les participants à l’atelier prendront connaissance des résultats de l’étude qui devraient les orienter dans la prise de décision en ce qui concerne la planification familiale

L’étude sur la stagnation de la fécondité a révélé également que les femmes migrantes arrivées à Ouagadougou font plus d’enfants que celles natives de la ville, or leur statut économique est très faible. Le niveau de fécondité est encore plus élevé chez les femmes ayant migré il y a moins de dix ans. Les chercheurs recommandent donc d’améliorer l’offre de services de planification familiale dans les quartiers périphériques où résident le plus souvent ces femmes.

Selon les chercheurs, les quartiers non lotis constituent les principales zones d’accueil des migrants, il sied donc d’améliorer l’offre de services de planification familiale dans ces zones, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent de mieux contrôler leur fécondité.

Près de quatre femmes sur cinq compte sur ses enfants pour vivre dans sa vieillesse
Si les femmes burkinabè font autant d’enfants, c’est parce qu’elles comptent sur eux pour vivre dans leur vieillesse, c’est du moins, l’un des résultats auxquels sont parvenus les chercheurs. Ils soulignent en effet, que près de quatre femmes sur cinq (79,1%) comptent sur leurs enfants pour vivre dans leur vieillesse. Ainsi ces femmes qui comptent sur leurs enfants ont une fécondité plus élevée.

Dr Moussa Bougma, membre de l’équipe de recherche présentant les résultats de l’étude

Au Burkina comme ailleurs en Afrique, les systèmes d’assurance vieillesse sont peu développés, on peut donc comprendre que les familles s’appuient sur l’entraide familiale. Selon les chiffres, en 2015, au Burkina Faso, seulement 2,7% de la population ayant dépassé l’âge légal de la retraite bénéficiait d’une pension vieillesse. Cette proportion était beaucoup plus élevée chez les hommes (5,4%) que chez les femmes (0,7%). L’équipe de recherche recommande donc de sensibiliser les populations à la sécurité sociale, mais aussi à la culture de l’épargne et des plans de retraite afin d’assurer leurs vieux jours.

Engager les collectivités territoriales pour de meilleurs résultats en planification familiale

L’équipe de recherche de l’étude sur la stagnation de la fécondité à Ouagadougou est convaincue que les collectivités territoriales, les ONG et la société civile ont un rôle important à jouer afin d’atteindre de meilleurs résultats en planification familiale. L’atelier qui se tient ce 24 mai est le début du processus de dissémination des résultats de l’étude. Ce sera le lieu de sensibiliser ces acteurs sur la situation de la fécondité dans la ville de Ouagadougou. Ils disposeront ainsi d’informations solides à même de les orienter dans la prise de décisions sur les questions liées à la fécondité dans la planification urbaine.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 mai 2023 à 16:17, par SOME En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années est ce un constat amer ou une de jubilation ?

    Il est inutile de sombrer dans les euphemismes : vous savez bien quelle est la source du probleme. Quand les bill gates, stanhope, etc et autres soit disant ONG humanitaires et droits de l’homme et du genre venaient donner les millions, tout le monde prenait et laissait steriliser nos meres, nos femmes, et sœurs et freres, etc. Pour certains c’était le symbole de la liberté et le droit de disposer de son corps, etc. En voila les resultats.

    La politique planifiée de longue date et avérée, a savoir eliminer les africains pour recuperer l’afrique sans les africains, est connue des dirigeants et scientifiques africains. Alors qu’eux, ils viennent nous stereliser, ils aident leurs populations pour qu’elles fassent le maximum d’enfants et les decorent meme.

    …les quartiers non lotis constituent les principales zones d’accueil des migrants, il sied donc d’améliorer l’offre de services de planification familiale dans ces zones, afin de permettre aux personnes qui le souhaitent de mieux contrôler leur fécondité.
    Certaines idees restent persistantes. Alors je peux dire que tout le detour sur la femme migrante pour sacrifier a l’actualité, c’est aussi une tactique pour faire mieux accepter votre idee du planning familial. Inutile donc de faire croire le contraire dans vos formulations. Est-il besoin de mener des recherches scientifiques excepté le fait de donner des statistiques car ces phenomenes etaient déjà connus depuis longtemps des chercheurs en sciences sociales. Il n’y a pas d’originalité dans ces resultats ou propositions, et du meme coup on ne voit pas les tenants et aboutissants réels de cette manifestation.

    il faut que l’intellectuel africain se fasse plus responsable que de voir ses interets egoistes a court terme. La question demogaraphique surtout en afrique est si fondamentale qu’on ne peut pas se permettre de l’aborder avec une telle legerete
    SOME

    • Le 25 mai 2023 à 07:35, par caca En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

      Vieux SOME ! J’espère que tu vas bien ? Eclaire moi ta sortie là, je ne comprends rien des reproches que tu fais au planning familial ? Quand les bill gates, stanhope, etc et autres soit disant ONG humanitaires et droits de l’homme et du genre venaient donner les millions, tout le monde prenait et laissait steriliser nos meres, nos femmes, et sœurs et freres, etc. Pour certains c’était le symbole de la liberté et le droit de disposer de son corps, etc. En voila les resultats.
      Combien d’enfants burkinabé sont-ils terroristes aujourd’hui parce que les parents sont des incapables dans l’éducation ?

  • Le 24 mai 2023 à 19:23, par Souk En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    Les femmes ne choisissent pas le nombre d’enfants qu’elles ont.
    C’est après qu’elles espèrent que grâce à leurs enfants, elles pourront vivre leur vieillesse.

  • Le 24 mai 2023 à 19:51, par jan jan En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    C’est ce sujet que vous avez trouvé pour faire réunion, avec tous les problèmes que le pays traverse c’est ça que vous avez trouvé primordiale pour vous réunir dans grande salle climatisée et lampente. Dites aux hommes qui ce sont réunies dans la salle de prendre chacun au moins 5 cinq femmes et le taux de natalité va redécoller, simple.

  • Le 24 mai 2023 à 22:28, par Jeunedame seret En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    Fécondité, un mot malheureusement au féminin. Avant-hier encore on scandalisait la soi-disant montée de la population féminine. Et comme conséquences, divorces et réticences au mariage et fuites de responsabilité, etc. Aujourd’hui c’est leur fécondité qui est déplorée. Les hommes et chercheurs, vous voulez quoi même ? Surpopulation ou limitation ? Yaa ya boin bala ? « Selon Dr Moussa Bougma de l’équipe de recherche, à Ouagadougou, le nombre moyen d’enfants par femme est resté stable depuis une vingtaine d’année et tourne autour de trois enfants par femme.... » Et la fertilité de tous ? Auriez vous essayé autres recherches sur les reins des hommes ? Qui de vous chercheurs a au moins 5 enfants ? Si vous êtes pour l’accélération de la fécondité, alors, je prie pour votre polygamie et action efficace des reins. De qui le coup d’envoi ?

    • Le 25 mai 2023 à 06:34, par SOME En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

      Ma soeur jeune dame seret ; vous etes de mauvaise foi : les femmes c’est elles qui font les enfants toutes seules dnas leur coin. Elles n’ont pas besoin d’hommes ! en plus elles decident de faire 10 enfants et tous les ans. Tout est de leur faute ; Circulez il n’ya rien a voir, voila ce que trouvent nos fameux chercheurs. La vie continue !
      SOME

  • Le 25 mai 2023 à 06:26, par Passakziri En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    C’est quoi le problème au juste ?
    Il nous faut beaucoup plus d’enfants ou le contraire ? Laissez les gens tranquiles avec vos histoire de surpeuplement.. Jouez à ce jeu de dupes et on verra si c’est avec une population vielle dans cinquante ans que le pays s’en sortira mieux.

    Passakziri

  • Le 25 mai 2023 à 07:48, par Espérance En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    Salut ! Avez-vous constaté qu’il y a de nos jours beaucoup de femmes qui n’arrivent pas à concevoir ? Quelles en sont les causes ? Par ailleurs tout le monde aspire à une progéniture mixte. Si tu n’as que des filles c’est normal d’être préoccupé. Peut être encourager ces couples à approcher les techniciens du sujet afin qu’on puisse les aider s’il y existe des méthodes scientifiques pour résoudre ce problème.

  • Le 25 mai 2023 à 10:30, par pia hallal En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    depuis une vingtaine d’année la fécondité est en stagnation, blablabla, qu’attendez-vous ? le peuple Burkinabè dans toute son innocence à placer sa confiance en ses institutions malheureusement vous n’avez eu confiance qu’aux bons samaritains de l’oligarchie occidentale avec leurs ONG sans tête ni queue telles que Bill et Melinda Gates, standhope et autres avec tous les propos des Occidentaux contre la démographie africaine, qu’attendez-vous ?
    Encore aujourd’hui, pendant que des milliers de nos populations meurent comme des mouches de paludisme, d’hépatite, et autres et vous en demandent des meilleurs non c’est planning familiale, covid-19 que vous jugez d’administrer gratuitement à nos populations comme si covid-19 en Afrique faisait des victimes ou que la démographie constituait en problème en soit. alors que les maladies qui nous tuent le plus en sont jamais soignées gratuitement soit les médicaments sont trop chers ou qu’ils sont en manque. Appelez donc le seigneur des anneaux il viendra nous trouver la solution

  • Le 25 mai 2023 à 13:38, par pfff En réponse à : Ouagadougou : La fécondité est en stagnation depuis une vingtaine d’années

    "Le nombre moyen d’enfants par femme est resté stable depuis une vingtaine d’année et tourne autour de trois enfants par femme"
    .
    Bien. Ajoutons que d’après les chiffres de la banque mondiale, ce taux baisse assez rapidement, et on peut anticiper que sans faire grand-chose d’autre que continuer à éduquer normalement la population de Ouagadougou, les habitants calculeront assez vite qu’avec moins d’enfants, il y a besoin d’acheter moins de logements et ce taux rejoindra tranquillement les 2 enfants par femmes qui marque une stabilisation de la population et qui facilitera l’enrichissement du pays. En bref, du point de vue de la fécondité, la ville de Ouagadougou est sur le bon chemin, même si celui-ci est long.

    Par contre, à toutes fins utiles, le taux de fécondité dans l’ensemble du Burkina est de 4.6 enfants (taux moyen) ce qui implique en dehors de cette agglomération, les taux flirtent avec les 5-6 enfants par femmes, et là, ce n’est pas du tout la même limonade...

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