Mise en place des Comités de veille et de développement : Les députés disent oui à l’unanimité
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La session parlementaire du samedi 25 mars 2023 a été consacrée à l’adoption du projet de loi portant institution des Comités de veille et de développement (COVED). Après des échanges francs et des amendements sur l’avant-projet de loi, les députés présents, au nombre de 67, ont adopté la loi qui contient 19 articles. L’objectif de cette loi est de doter le Burkina Faso de structures patriotiques de promotion du développement à la base, de renforcer la solidarité de proximité, ainsi que la veille et la défense des intérêts de la communauté. La session a été présidée par le président de l’Assemblée législative de transition, Ousmane Bougouma.
Lors du conseil des ministres du mercredi 15 février 2023, le chef de l’Etat et le gouvernement feuilletaient déjà quelques lignes de l’avant-projet de loi portant institution des Comités de veille et de développement (COVED). Soumis à l’Assemblée législative de transition (ALT) dans la matinée du samedi 25 mars 2023, le texte a été adopté à l’unanimité. L’idée de ce projet de loi est de permettre aux populations d’être les artisans de leur propre sécurité.
Selon le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, le colonel Boukaré Zoungrana, cette institutionnalisation vise à ne pas disperser les forces et permet aux populations de parler d’une seule et même voix. L’adhésion aux COVED se fait de façon bénévole, ce qui laisse sceptiques les députés quant à l’implication des populations dans ces comités.
Une équivoque que le ministre a tenu à dissiper en ces termes : « C’est une pratique qui se fait déjà. Un comité installé au village et qui se réunit pour le village n’a jamais demandé quoi que ce soit. Ce que nous institutionnalisons n’est pas nouveau. Ça n’a pas commencé maintenant. Les gens se réunissent, discutent et trouvent des solutions à leurs problèmes. Ils le font même sans qu’on le leur demande. Donc il n’y a pas de problème pour ce qui est du bénévolat, surtout en cette période où nous avons tous intérêt à ce que la paix revienne ».
Une autre point d’interrogation concernait l’existence des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dont les missions pourraient s’assimiler à celles des COVED. Pour Boukaré Zoungrana, il s’agit de deux institutions différentes. « Les VDP ont été institués pour défendre les villages jusqu’au sacrifice suprême. Au-delà du combat, ils ont également pour mission de renseigner. Mais au niveau des COVED, autant ils font le renseignement, autant ils font le développement et la sécurisation. Seulement, ils ne sont pas armés, contrairement aux VDP qui sont en plus de cela supervisés et encadrés par les Forces de défense et de sécurité. Les COVED d’un autre côté sont autonomes et font des comptes rendus soit au préfet, soit au conseil municipal ou au président de la délégation spéciale », a clarifié le ministre.
Pour faire partie d’un Comité de veille et de développement, il faut d’abord être résident du village. En un peu plus clair, c’est l’ensemble des résidents du village qui forment le COVED. Le hic à ce niveau concerne la probable politisation de ces comités, ce qui pourrait détourner les membres de leurs missions communes. Selon le ministre, cela ne constitue pas en soi un problème, car « aucun acteur politique n’a intérêt à ce que son village sombre. Et même là, un bureau respectant un certain nombre de critères est mis en place pour parer à l’éventualité. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Erwan Compaoré
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