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Dépolitisation de l’administration publique : Selon le gouvernement, la loi n’exclut ni les politiques ni les militants de partis politiques dans l’occupation des postes publics

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Publié le mardi 21 mars 2023 à 22h48min

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Dépolitisation de l’administration publique : Selon le gouvernement, la loi n’exclut ni les politiques ni les militants de partis politiques dans l’occupation des postes publics

Les responsables du ministère de la Fonction publique était face à la presse dans la matinée de ce mardi 21 mars 2023 pour expliquer davantage la loi portant renforcement de la neutralité politique et la méritocratie dans l’administration publique. Il s’agit de donner la bonne information aux populations afin d’éviter les mauvaises interprétations de ladite loi.

Face aux mauvaises interprétations ou des incompréhensions suscitées après l’adoption de la loi portant renforcement de la neutralité politique et la méritocratie dans l’administration publique, le ministère en charge de la fonction publique a tenu à apporter des éclaircissements au cours d’un point de presse. Il s’agit de donner la bonne information aux populations afin d’éviter les mauvaises interprétations de ladite loi dont l’élaboration s’est faite de façon inclusive, selon les conférenciers du jour.

Face à la presse, le département en charge de la fonction publique insiste et rassure que la loi ne vise, ni n’exclut les politiques, ni les militants de partis politiques dans l’occupation des postes publics, à condition qu’ils remplissent les conditions fixées. Elle n’a pas vocation à régenter la pratique de la religion notamment le port du voile, comme l’ont laissé penser certaines personnes sur les plateaux télé ou sur les réseaux sociaux, selon le ministère de la fonction publique.

Bassolma Bazié, ministre d’Etat, ministre chargé de la fonction publique

« Le texte n’a pas vocation à empêcher un militant de parti à occuper une fonction technique dans l’administration. Il n’a aucunement vocation à traiter de l’ethnisme, de régionalisme et des questions liées à la pratique de la religion dans l’espace administratif encore moins de régenter sur le port du voile, etc. La mention dans la loi des facteurs religieux, ethniques et régionalistes s’explique par le fait que dans la pratique, ces facteurs sont souvent utilisés comme des moyens permettant d’aboutir à des finalités politiques. Il s’agit donc de lutter contre toutes formes de manipulation de la religion, de l’ethnie ou de l’appartenance régionale à des fins politiques », précise Etienne Kaboré, secrétaire permanent de la modernisation de l’administration et de la bonne gouvernance.

Etienne Kaboré, secrétaire permanent de la modernisation de l’administration et de la bonne gouvernance

Le ministère de la fonction publique compte mener des actions de communication et de sensibilisation afin que les populations puissent s’approprier cette loi et éviter les pratiques répréhensibles dans l’administration publique.

Le ministre d’Etat, ministre en charge de la fonction publique, Bassolma Bazié, a révélé au cours de ce point de presse avoir reçu récemment un rapport d’audit faisant cas de plus de 2000 fonctionnaires recrutés dans l’administration publique via des paramètres douteux. Des situations qui sont des bombes à retardements selon Bassolma Bazié.

Les journalistes mobilisés pour cette conférence de presse

Il a invité les Burkinabè à poser des actes susceptibles d’aider le pays à se développer, à survivre et ce, pour les générations futures. « Les enfants qui ont pris les armes sont des conséquences de tous nos actes à tous les niveaux, notamment la gouvernance. Si quelqu’un estime qu’il a été piétiné dans son honneur et qu’il n’y a pas d’Etat, y a pas une loi sur laquelle il peut se référer, il n’y a pas de traitement d’égalité, il va utiliser la force qu’il a sa disposition. Un leader doit être capable de regarder très loin et commencer à agir aujourd’hui en s’assumant, même s’il faut y perdre la vie. C’est comme ça on construit un pays », a déclaré Bassolma Bazié.

En rappel, la loi a été votée à l’unanimité le jeudi 16 mars 2023 par les députés de l’Assemblée législative de transition. Elle veut rendre l’administration publique plus performante et plus productive au profit des citoyens dans le cadre de la construction d’une nation plus unie et prospère.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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Messages

  • Il faudra aussi poursuivre le dossier de vérification des diplômes qui est toujours en suspend. C’est sûr que tous nos soucis dans l’administration publique sont aussi liès individus qui ont usé du faux pour se faire recruter.

  • C’était plus simple de supprimer les nominations et remplacer par des appels à candidature.

    • Internaute wayaaré (il fallait plutôt prendre Wasida), c’est vraiment la solution définitive et efficace pour affirmer et confirmer la neutralité politique dans l’administration. Même si certains postes vont rester dans les prérogatives de nomination directe du PF et du PM, compte tenu de leur caractère stratégique et sensible, il faut retenir l’appel à candidature comme la règle générale. Ça protège tout le monde et ça garantie une efficacité.

  • En rappel, la loi a été le 16 mars 2023 à l’unanimité mais cher lecteur je ne connais pas le contenu de cette loi pour vous en faire un résumé. Je suis chargé de vous informer mais je ne vous fourni pas l’information. Contentez-vous de la réaction du ministre et du secrétaire d’Etat pour alimenter la polémique.

    Quant à l’information réelle pour en faire votre opinion, allez y sur les réseaux sociaux où de toute façon il n’y aura que des polémiques venant de comptes à l’authenticité douteuse. En gros juste la polémique et les contre polémiques. L’information attendra....

  • Hum.Comment dans un.pays les fonctionnaires recruté avec le.même diplôme les écarts de salaire colossaux ? Votre prochaine bataille est la révision du code du travail. Pas un.mot sur la suppression de ll’IUTS et la remise à plat des salaires.C est cela la justice,.

  • C’est à vous qui êtes au pouvoir de donner l’exemple en mettant en application la loi. Depuis que vous êtes là, vous avez nommé beaucoup de personnes. Sur quelles bases ces nominations ont été faites ?

  • Il doit avoir une autre loi qui allège la procédure de licenciement dans l’administration publique. Quand on est travailleur du public, c’est la garantie totale jusuq’à la retraite. c’est pas normal

  • Mr le Ministre d’Etat,BASOLMA, vos syndicats ont empêché ceux qui voulaient procéder à la vérification des diplômes de faire leur travail car ils savaient que parmi vous, il y a plein de malhonnêtes qui ont accéder à la Fonction Publique par cette étape ! C’est aussi cela la base de la tricherie ! Aujourd’hui, devenu Ministre, vous semblez ne plus vous rappeler ce dossier ! Et puis, justice pour justice, que dites-vous du grand chantier de la remise à plat des salaires dans la Fonction Publique, de la suppression de l’UITS, du Fonds Commun que vous vouliez instaurer partout où cela semble être possible pour vos militants syndicaux, etc..! Maintenant que vous avez utilisé les syndicats pour avoir un Poste ministériel, vous voulez donner la leçon à vos concitoyens ! Pauvre de nous ! Si vous êtes courageux, renvoyez de la fonction Publique les 2000 agents frauduleusement recrutés et veuillez avoir les couilles pour achever la vérification des faux diplômes qui nous permettra également de renvoyer tous ceux qui sont rentrés dans cette Fonction Publique en usant de faux diplômes. Si vous le faites, alors on croira en vous, sinon, pour le moment, vous n’êtes aux yeux de certains Burkinabè, qu’un ministre populiste et un syndicaliste malhonnête ! D’ailleurs, pouvez_vous affirmer que l’organisation des concours de la Fonction Publique 2022 n’a pas connu de fraudes et de tricheries dans le recrutement ? Etes-vous sûr que les tous admis le méritent ? En tous cas, depuis les indépendances, on a jamais vu un bordel pareil dans l’organisation et la publication des résultats des concours de la Fonction Publique ! Le cas de l’EAREF en est un exemple parfait ! Mr le Ministre, le soleil continuera de se lever à l’Est et se couchera toujours à l’Ouest avec ou sans vous. Vous avez intérêt à être juste de bout en bout et traiter tous les Burkinabè avec équité ! Vous avez intérêt à adopter un profil bas au lieu de vouloir donner la leçon à tout le monde ! Sinon, vous n’échapperez au Jugement de l’Histoire comme tant d’autres !

  • Dans ce pays, on a l’impression qu’il y a des gens qui se plaisent à semer sciemment ou inconsciemment le doute dans l’esprit des populations pour des desseins inavoués. La loi votée parle de dépolitisation ou de neutralité dans l’Administration ; mais il se trouve des gens en manque d’inspiration pour mêler la question sensible de la religion à ce sujet dans une tentative de semer la confusion dans l’esprit du citoyen lambda. Le constat fait remarquer que c’est surtout les politiciens véreux en perte de crédibilité mais qui rêvent toujours d’un retour aux affaires à la fin de la Transition, qui ne souhaitent pas voir l’application de cette loi qui mettra fin aux mauvaises pratiques par lesquelles ils ont fait de notre Administration un instrument de corruption et d’affairisme au sommet de l’Etat.
    Il est vrai que l’adage dit que "le chien ne change pas sa façon de s’assoir", mais je pense qu’il est vraiment temps pour les politiciens qui ont été formatés dans l’art du mensonge et de la manipulation, de prendre une retraite ou de s’inscrire dans une bonne dynamique pour la restauration des fondamentaux de notre Etat, en vue d’un futur heureux pour tous les enfants de ce pays. Cela passe nécessairement par mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, c’est-à-dire que la promotion ou la nomination dans les postes de responsabilité doit se faire sur la base du mérite et non du copinage comme cela a été souvent le cas jusque là. Il faut absolument un changement de mentalité dans le bon sens.

  • Allons à l’appel d’offre pour l’occupation des postes.

    Même avant ce projet, la loi interdisait le favoritisme.
    Ya pas de plus value. Soyez concret et clair. Si non c’est un projet médiatisé pour rien

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