Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités et disparités de genre, le gouvernement et ses partenaires ont développé plusieurs initiatives dans l’optique de favoriser l’accessibilité aux services sociaux de base et à l’emploi de ménages les plus pauvres et les plus vulnérables. Le Projet filets sociaux est l’une de ces initiatives que le gouvernement a mis en place avec l’appui de la Banque mondiale.

Ces domaines d’intervention prioritaires sont les transferts monétaires qui constituent l’une des pierres angulaires des filets sociaux du Burkina Faso et les mesures d’accompagnement dont le but est, entre autres, d’accroître les possibilités des ménages, de rompre le cycle de transmission intergénérationnelle de la pauvreté, de réduire l’incidence de la malnutrition.

Les participants lors de la cérémonie d’ouverture

De 2014 à nos jours, ledit projet a concerné huit régions du pays. Il s’agit des régions du Nord, de l’Est, du Centre-ouest, du Sahel, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-nord, du Centre-est et du Centre. Ce projet prévoit passer à l’échelle nationale. Dans la perspective d’une démarche participative et inclusive, le ministère en charge de la solidarité a organisé un atelier national de redevabilité et d’échanges avec les gouverneurs des treize régions du pays. Prennent également part à cette rencontre des représentants de la primature, des ministères en charge des finances, de l’administration territoriale et de l’agriculture.

Les travaux ont été ouverts par la première responsable du département en charge de la solidarité nationale Nandy Somé/Diallo qui dans son allocution a rappelé l’objectif de cette rencontre. Il est question de faire le point des actions déjà menées, tirer les enseignements et formuler des recommandations pour les prochaines interventions. A l’en croire, des insuffisances ont été constatées dans la mise en œuvre des programmes de filets sociaux. Ces difficultés sont, entre autres, liées à la multiplicité des acteurs sur le terrain et le manque d’harmonisation des modes d’interventions.

La ministre de la femme Nandy Somé Diallo a, au nom du gouvernement, réitéré ses remerciements à la Banque mondiale pour le soutien au Burkina Faso

« C’est pourquoi, nous avons organisé cette rencontre pour renforcer la coordination dans le domaine et également donner les modes opératoires uniques à l’ensemble des intervenants afin d’améliorer l’objectif visé par ces filets sociaux à savoir renforcer la résilience des populations et surtout les ménages qui regroupent les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants de moins de quinze ans », a-t-elle argumenté. La crise sécuritaire que traverse le pays a également impacté la mise en œuvre du projet. Des personnes qui bénéficiaient de ce programme ont abandonné leurs villages pour sauver leur vie du fait de l’insécurité. Ce qui complique le transfert monétaire, selon la ministre. L’inaccessibilité de certaines zones par les opérateurs complique également le suivi et la mise en œuvre de ce projet.

Malgré tout, les interventions ont permis d’atteindre plus d’un million de bénéficiaires directs. En vue d’améliorer les prochaines interventions dans le domaine des filets sociaux, le gouvernement en collaboration avec les acteurs concernés envisagent mettre en place un Programme unique qui va fédérer l’ensemble des intervenants dans le domaine ; mettre en place un registre social unique où tous les intervenants vont tirer la liste des personnes ciblées et moderniser la base de données des personnes déplacées internes. Démarré en 2021, le Projet filets sociaux prendra fin en 2024.

Les participants promettent des échanges francs et constructifs.

Environ 63 milliards de francs CFA, c’est le budget mis à la disposition du gouvernement par la Banque mondiale, pour la mise en œuvre de ce projet. Au cours de cette rencontre, les participants vont échanger autour des communications suivantes : dispositif institutionnel de la protection sociale au Burkina Faso : concepts, cadres juridique et d’intervention ; état des lieux des filets sociaux au Burkina Faso ; expérience du projet filets sociaux comme instrument pertinent de programmes de protection sociale ; méthodologie de ciblage du Registre social unique.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net