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Burkina Faso : Le marketing de santé, l’autre moyen pour sauver les structures de santé

Publié le vendredi 17 février 2023 à 16h01min

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Burkina Faso : Le marketing de santé, l’autre moyen pour sauver les structures de santé

La conférence publique des étudiants de la deuxième promotion du « master spécialisé en management des structures de santé », de l’Ecole burkinabè des affaires s’est tenue dans la soirée du jeudi 16 février 2023. Organisée en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, cette conférence publique s’est penchée sur la contribution du marketing de santé dans l’amélioration des structures et services de santé au Burkina Faso.

Le master spécialisé en management des structures de santé est une nouvelle filière de formation de l’Ecole burkinabè des affaires (EBA). En collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et Toulouse Business School (TBs), ce master vise à associer aux compétences techniques, scientifiques ou de gestion, des connaissances et savoir-faire dans toutes les dimensions du management appliqué aux entreprises de santé. Le programme prévoit l’organisation de conférences en groupe de 5 à 6 étudiants sur les thématiques choisies en collaboration avec l’équipe du master.

L’équipe du master et les panélistes

C’est dans cette lancée que s’est tenue cette conférence publique sur le marketing de santé organisé par les étudiants de la deuxième promotion. « Quel marketing pour sauver les structures de santé au Burkina Faso ? », c’est le thème choisi pour les échanges. Selon les organisateurs, il s’agit d’attirer l’attention et faire prendre conscience aux apprenants et aux participants, de la nécessité de développer le marketing de santé pour la croissance et la pérennité des structures de santé, qu’elles soient publiques ou privées. Il s’agit aussi de poser les bases d’une réflexion sur les types de marketing à faire, tout en respectant les règles de la déontologie de ce secteur particulier qu’est la santé.

Nina-Astrid Ouédraogo, Pr agrégée et apprenante en management des structures de santé

Nina Astrid Ouédraogo est Pr agrégée en radiologie à l’université Joseph Ki-Zerbo et apprenante à ce master en management des structures de santé et par ailleurs membre du comité d’organisation. Pour elle, c’est une conférence imposée, un exercice au cours duquel les apprenants doivent mettre en pratique ce qu’ils ont appris au cours des deux ans de formation. C’est-à-dire, savoir monter un projet, rechercher des partenaires, des financements et l’organiser de bout en bout.

Pour ce faire, trois panélistes se sont entretenus avec les participants sur les aspects du marketing de santé. Romaric Sawadogo, spécialiste en marketing a conduit les échanges sur le marketing de santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien et ancien ministre de la santé est revenu sur les règles qui régissent la communication dans le domaine de la santé. Dr Nicole Komboïgo, directrice de la clinique Frany est venue partager son expérience avec les participants. Une conférence publique qui a eu pour marraine, Gisèle Gumedzoé/Ouédraogo, directrice générale de Coris Bank International et modérée par Bintou Diallo, présidente du comité directeur Afrika Tomorrow.

Marou Zoungrana, représentant le DG de la CCI-BF

Prenant la parole, Marou Zoungrana, représentant Issaka Kargougou, directeur général de la CCCI-BF, a tout d’abord rappelé que l’Ecole burkinabè des affaires (EBA) est l’une des écoles de la CCI-BF, avec pour ambition de mettre au service de l’économie nationale, des ressources humaines compétentes et suffisantes en qualité et en quantité, capables de gérer les structures de santé.

« Le secteur de la santé est un élément constitutif de la dynamique de développement économique et social de tout pays. Il est donc important de former les futurs leaders de ce secteur pour les aider à relever les défis futurs y relatifs. Le développement des structures sanitaires, la multiplication des contraintes économiques et réglementaires imposent donc aux acteurs de comprendre l’environnement externe et de maîtriser les mécanismes internes de management et de gestion des structures de santé », a déclaré, le représentant du directeur général de la CCI-BF.

Romaric Sawadogo, expert en marketing et l’un des panélistes

Romaric Sawadogo confie que l’expérience patient (client) fait beaucoup défaut dans les structures de santé au Burkina Faso. « Tout ce qui touche vos clients ou à un système d’organisation, peut toucher aussi le marketing et les structures de santé ne sont pas en reste. Ils doivent intégrer le marketing. Il faut nuancer, le marketing ce n’est pas que la publicité. Il y a des composantes que nous avons détaillées au cours de l’exposé et nous espérons que les participants ont pu tirer le meilleur », souligne-t-il.

Les participants à cette conférence publique

« Le client-patient est maintenant plus informé et donc plus exigeant sur la qualité et le résultat des soins. C’est pourquoi, tous les enjeux des structures de santé publiques comme privées doivent se recentrer sur les besoins du patient. Le marketing est plus que jamais un vecteur d’adaptation et d’évolution de l’offre de santé au Burkina Faso, bien sûr dans le respect strict de la loi. Placer le patient, le malade au cœur de la structure de soins à travers une offre différenciée, un parcours patient attractif et un personnel engagé », a-t-il conseillé lors de son intervention.

Pr Charlemagne Ouédraogo, l’un des panélistes du jour

Le Pr Charlemagne Ouédraogo s’est penché sur la législation en matière de marketing médical, notamment comment communiquer pour partager l’offre de services d’une clinique privée ou d’un établissement sanitaire privé. Il s’est aussi attelé sur les enjeux et l’état des lieux du marketing de santé au Burkina Faso. « Il y a un cadre règlementaire qui régit le marketing médical au Burkina Faso notamment le code de santé publique, la loi portant création des établissements privés de santé, le code de déontologie médicale. Ce sont un certain nombre d’outils juridiques qui permettent d’encadrer la communication en matière de marketing médical. Et tout établissement sanitaire privé au Burkina Faso se doit de respecter cette réglementation afin de ne pas être en porte-à-faux avec la loi », explique-t-il.

Dr Nicole Komboïgo, directrice de la clinique Frany, venue partager son expérience

Le Pr Charlemagne Ouédraogo reconnaît que les textes sont certes, contraignants mais cela n’empêchent pas la promotion des activités des cliniques privées. « Il est important que le marketing ne fasse pas la promotion des services qui ne sont pas de qualité ou qui n’existent pas. Il faut respecter la déontologie médicale », a-t-il précisé.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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