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Coopération : L’Agence italienne de coopération évalue l’impact de ses interventions au Burkina

Publié le samedi 28 janvier 2023 à 21h00min

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Coopération : L’Agence italienne de coopération évalue l’impact de ses interventions au Burkina

Ouagadougou a abrité, le 27 janvier 2023, un atelier de restitution de l’étude d’évaluation de l’impact des initiatives de lutte contre la malnutrition chronique, financées par l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS) sur la période 2015-2022. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la représentante du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Ella Compaoré.

Selon les résultats de l’enquête nationale nutritionnelle, entre 2009 et 2018, la prévalence de la malnutrition chronique au Burkina Faso a diminué de 35% à 25%, et le nombre d’enfants présentant un retard de croissance est passé de 1 000 000 à 800 000, conformément à l’objectif de 2025. Malheureusement, l’on constate que de 2018 à 2020, au niveau national, la prévalence du retard de croissance n’a plus diminué et s’est stabilisée à 25%.

Dans le cadre du renforcement de la lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes, le Burkina Faso s’est doté d’une politique nationale multisectorielle de nutrition (2020-2029) dont l’objectif est d’améliorer l’état nutritionnel des populations, en particulier les femmes, les enfants et les groupes vulnérables, à travers la mise en œuvre d’interventions multisectorielles de nutrition.

Les échanges au cours de cet atelier ont été constructifs.

En soutien aux efforts du gouvernement, l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS) a financé, à hauteur de 13 millions d’euros, sept projets de lutte contre la malnutrition chronique au cours de la période 2015-2022. Il s’agit, entre autres, des projets « Amélioration des conditions nutritionnelles des femmes et des enfants dans les districts sanitaires de Garango et Tenkodogo », « Lutte contre la malnutrition infantile chronique dans les régions du Centre-Nord et du Sahel du Burkina Faso », « Santé et nutrition de la mère et de l’enfant dans la région du Centre-Ouest ».

Ces projets ont été réalisés grâce à l’expertise et aux compétences des différents acteurs chargés de la mise en œuvre. Dans l’optique de connaître l’impact de ses interventions sur les populations, l’AICS a commandité, en septembre 2022, une étude d’évaluation, réalisée par l’expert de santé Dr Ousmane Ouédraogo. La réalisation de l’évaluation des projets a consisté en une analyse des documents des projets. Cet atelier est organisé dans le cadre de la dissémination des résultats de cette étude.

Vue des participants.

De l’appréciation générale du directeur adjoint de l’AICS, Michèle Civita, les résultats engrangés sont encourageants. Pour preuve, les initiatives, qui ont permis de toucher plus de 830 000 bénéficiaires dans six régions du Burkina Faso, ont contribué à améliorer l’état nutritionnel des communautés dans ces régions et à réduire le taux de malnutrition chronique, notamment des enfants de moins de deux ans, des mères allaitantes et des femmes enceintes.

Un autre point fort qu’il a relevé, c’est le fait que certaines interventions ont contribué à adresser les besoins alimentaires croissants des personnes vulnérables touchées par la crise humanitaire. Toutefois, une bonne nutrition n’est possible que lorsqu’un éventail de facteurs sont réunis et offrent un cadre de développement optimal aux individus : l’agriculture, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau, etc. C’est pourquoi, la politique multisectorielle de nutrition mise en place par le gouvernement burkinabè est partie intégrante du PNDES du Burkina Faso.

Le directeur adjoint de l’AICS, Michèle Civita, satisfait de la mise en œuvre des projets.

Une diversité d’actions

Le consultant Ousmane Ouédraogo, en charge de la réalisation de l’étude, a, dans sa présentation, rappelé les champs d’intervention de la coopération italienne dans le cadre de la lutte contre la malnutrition. Il y en a plusieurs : les interventions spécifiques à la nutrition comme la prise en charge à travers le dépistage de la malnutrition précoce ; la promotion des pratiques optimales d’Alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE) ; les démonstrations culinaires mais également la lutte contre les carences en micronutriments à travers la supplémentation en micronutriments. A cela s’ajoutent les interventions sensibles à la nutrition à travers la dotation des ménages et familles vulnérables en éléments tels que des plants de produits forestiers non-ligneux qui permettent de produire et qui sont sources d’activités génératrices de revenus pour ces familles.

Après avoir fait la genèse de la coopération entre le Burkina Faso et l’Italie, vieille de plus de trente ans, l’ambassadeur d’Italie Andrea Romussi a expliqué que cette coopération repose sur cinq piliers, à savoir la personne, la planète, la prospérité, le partenariat et la vie. Il a, pour terminer, réaffirmé l’engagement de l’Italie à soutenir le secteur de la santé et de la nutrition, pour le mieux-être de la population rurale et urbaine du Burkina Faso.

L’ambassadeur Andrea Romussi a réitéré l’engagement de l’Italie à accompagner le gouvernement burkinabè.

Au cours de l’atelier, divers personnes actives dans le secteur de la nutrition ont eu l’opportunité de partager leurs expériences en termes de bonnes pratiques et de leçons apprises. Ce qui a donné vie à un débat vif, franc et productif, dans le but de renforcer les acquis des initiatives des partenaires de développement et l’alignement avec les priorités nationales du Burkina Faso.

Cette activité marque également la clôture du projet Lutte contre la malnutrition infantile chronique dans les régions du Centre-Ouest et Sud-Ouest. Pour renforcer et maintenir les acquis de ce projet, un nouveau projet de trois millions d’euros est en cours d’approbation à Rome.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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