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Coopération bilatérale : Le Japon octroie 3 000 tonnes de riz d’une valeur de 2,5 milliards de francs CFA au Burkina Faso

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Publié le mardi 24 janvier 2023 à 21h40min

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Coopération bilatérale : Le Japon octroie 3 000 tonnes de riz d’une valeur de 2,5 milliards de francs CFA au Burkina Faso

Plus de 3 000 tonnes de riz d’une valeur de 2,5 milliards de francs CFA ont été livrées au Burkina Faso par le gouvernement japonais au titre de l’année fiscale 2021. Cet appui en nature entre dans le cadre de l’aide financière non remboursable. Ce 24 janvier 2023, l’ambassadeur du Japon au Burkina Faso Kato Masaaki a procédé à la remise officielle du don au ministre burkinabè de l’agriculture, Dénis Ouédraogo, en présence du directeur général de la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS).

La coopération entre le Japon et Burkina Faso se porte bien. Le 12 mai 2022, le pays du soleil levant remettait au gouvernement burkinabè une aide constituée de vivres au titre du « KR 2020 », portant sur une quantité contractuelle de plus de 2 860 tonnes d’une valeur d’environ 1,5 milliards de francs CFA. Aujourd’hui, 24 janvier 2023, il a renouvelé cet appui, cette fois-ci au titre de l’année fiscale 2021, à travers la remise d’une aide alimentaire de plus de 3 000 tonnes de riz. Le coût de cet investissement est estimé à 2,5 milliards de francs CFA. Livré dans les magasins de la SONAGESS à Koudougou et à Ouagadougou par la société Futurebud International CO, le riz est conditionné dans des sacs polypropylène de 30kg et est d’origine japonaise, thaïlandaise et américaine.

Le ministre de l’agriculture, Denis Ouédraogo

Cette aide non remboursable au Burkina Faso a un double sens. Le ministre de l’agriculture qui a réceptionné le don, a souligné que conformément aux engagements entre les parties dont les notes ont été signées le 21 juillet 2021 pour la gestion de cette aide, une grande partie, soit plus de la moitié, sera monétisée à travers les points de vente de la SONAGESS pour financer des projets de développement dans notre pays.

Vue des participants lors de la cérémonie de remise officielle du don

« En la matière, le Burkina Faso est un des meilleurs exemples de gestion des fonds de contrepartie du KR. La semaine dernière par exemple, j’ai été heureux de constater que ces fonds ont permis de renforcer les capacités d’accueil et la qualité de formation du lycée technique national Sangoulé Lamizana. L’université Joseph Ki-Zerbo a déjà bénéficié de ce fonds, l’hôpital Saint Camille également. L’échangeur de l’Ouest est aussi un fruit des fonds de contrepartie », a relevé avec satisfaction l’ambassadeur du Japon au Burkina Faso. La deuxième partie, à savoir le reliquat, est réservée à la distribution gratuite aux personnes vulnérables et aux personnes déplacées internes sur le territoire national.

Selon l’ambassadeur du Japon, Kato Masaaki, le Burkina Faso a l’ambition d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en intensifiant la production agro-pastorale

Cette assistance octroyée par le gouvernement et le peuple japonais au Burkina Faso à cette période de l’année intervient non seulement dans un contexte de crise sécuritaire ayant entraîné le ralentissement des activités économiques mais aussi de déficit céréalier constaté suite à la campagne agricole 2020-2021 au Burkina Faso. En effet, le bilan céréalier montre que le taux de couverture des besoins céréaliers était de 104%. Les prévisions de la campagne agricole 2022-2023 sont également alarmistes. Le taux de couverture des besoins céréaliers s’élève à 96%. C’est ce qui ressort des résultats des travaux de la récente session du comité de prévision sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle qui viennent d’être validés.

Au regard de ce qui précède, l’appui du Japon vient à point nommé car il va servir de support pour les interventions du gouvernement en matière de sécurité alimentaire et de lutte contre la faim. Le ministre de l’agriculture a saisi l’occasion pour formuler des requêtes. Il demande à la coopération japonaise de densifier ses appuis dans le domaine de la production végétales en accompagnant leurs efforts d’adaptation aux effets des changements climatiques. L’autre doléance se rapporte à l’épineuse équation de la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations et de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes climatiques qui ont induit des baisses drastiques des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques.

Photo des officiels

Revenant sur le sens de ce don, l’ambassadeur du Japon au Burkina Faso a fait savoir que c’est un symbole de solidarité du peuple japonais envers le peuple burkinabè. « Le Japon est préoccupé par la crise humanitaire et sécuritaire sans précédent que connaît le Burkina Faso avec environ deux millions de personnes déplacées internes. Ce soutien a été réalisé pour atténuer les effets de ces crises ». Tout en insistant sur la gestion efficiente du KR 2021 conformément aux accords, Kato Masaaki fonde l’espoir qu’à la prochaine remise officielle de riz du KR japonais, le Burkina Faso ait retrouvé la stabilité et la quiétude.

Pour rappel, le Japon intervient au Burkina à travers trois modalités de coopération. Il s’agit de la coopération technique, la coopération financière non remboursable et les prêts de l’aide publique au développement. La JICA intervient prioritairement au Burkina dans les domaines de l’éducation de base, de l’agriculture et de l’intégration régionale. Cependant, bien que n’étant pas prioritaire, les secteurs de la santé, de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement font partie des secteurs d’intervention de la JICA au Burkina Faso.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Messages

  • Comme d’habitude une grande partie de ce riz va se retrouver dans les magasins des commerçants véreux. Les detourneurs impénitents se frottent dejas les mains sachant qu’ils vont s"engraisser sans le moindre effort.Ce pays est tellement pourri qu’on a du mal à le désinfecter

  • On retiendra que le Japon souhaite au Burkina de trouver son autonomie de productions agricoles.
    Produire du fonio, du mil, du sorgho car ce sont les céréales du pays alors que le riz nécessite beaucoup d’eau.

  • Humm, 3000 tonnes d’une valeur de 2,5 milliards soit 833.333 f cfa / tonne. ce qui revient à 41.666 f cfa le sac de 50 kg de riz Japonais. Bon c’est le nouveau monde. merci au donateur mais la valeur du don là ?? COMME C’est un don , on prend.

  • Nous ne « devons » pas être en veste devant ces dons de la honte. Si et seulement si on pouvait cravacher les ministres de l’agriculture qui n’arrivent pas a faire bouger le secteur. On a tellement de potentialités que c’est une vrai honte d’être là à tendre la main pour du riz. Je reste convaincu qu’un gestionnaire homme d’affaire ferai mille fois mieux à la tête de ce département que tout ces soient disant agronomes expert en subvention et en aide au développement.

  • Une véritable honte ce don de 3000 tonnes de riz par le Japon au Burkina Faso en 2023. Sommes-nous vraiment un pays et un peuple fiers, ayant de l’amour propre ?

  • Voilà un « don » qui n’aurait pas plu à un certain Sankara Thomas.
    TS aurait sûrement préféré une rizière avec une école de formation pour les pausans burkinabè.
    Ou, mieux encore, une exploitation modèle d’une céréale adaptée au dur climat burkinabè, qui servirait de centre de formation.
    Mao-Tsé-Toung a dit :
    « Ne donnez pas du poisson, apprenez leur à pêcher »

    • Bonjour Renault HELIE,
      Ben, ça fait plaisir, vous le néo-libéral (et parfois à outrance) venez nous citer Mao-Tsé-Toung .
      Néanmoins, si Mao avait vu l’état actuel du Burkina, nul doute qu’il eut rajouté : "mais en attendant qu’ils aient appris à pêcher, assure-toi qu’ils ne meurent pas de faim" et éventuellement, de rajouter : "apprends leur aussi à se défendre, pour que les terroristes ne puissent leur voler leur poisson". (cf article sur le Sourou, grenier du Faso).
      N’allez pas croire tout ce qu’écrivent nos fiers panafricanistes de clavier, bien planqués à Ouaga ou à l’étranger,... ici, on crève de faim !

  • Effectivement cela fait honte 60 ans apres les indépendances d’être là a attendre quon vienne nous donner a manger. Pire, ce riz peut etre périmé et c’est pour cela que le Japon s’en débarrasse. Vous aurez remarqué que le riz de l’année est plus cher. Et au fur et à mesure qu’il est vieux, il devient invendable, et à ce moment on s’en debarasse au profit des pays comme le Burkina . Quelle honte ! Et nous, nous nous réjouissons.

  • *Revolutionary Greetings Comrades*

    *Comrade Thomas Sankara*
    "He who feeds you, controls you.
    Imperialism is a system of exploitation that occurs not only in the brutal form of those who come with guns to conquer territory. Imperialism often occurs in more subtle forms, a loan, food aid, blackmail . We are fighting this system that allows a handful of men on Earth to rule all of humanity.
    Our revolution is not a public-speaking tournament. Our revolution is not a battle of fine phrases. Our revolution is not simply for spouting slogans that are no more than signals used by manipulators trying to use them as catchwords, as codewords, as a foil for their own display. Our revolution is, and should continue to be, the collective effort of revolutionaries to transform reality, to improve the concrete situation of the masses of our country."

  • Bon, merci au Japon. Noua attendrons comme d’habitude le riz dans les boutiques du quartier. C’est comme cela que ca se passera, c’est comme cela que ca s’est toujours passé. Pauvre Burkina.

  • 3000 T pour 2.5 milliards ? 116 000 FCFA pour le sac de 100kg ? N est ce pas une erreur ?

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