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Tribunal de Grande Instance de Léo : Le chef coutumier de Sapouy placé sous mandat de dépôt pour destructions volontaires de biens

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Publié le vendredi 23 décembre 2022 à 09h40min

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Tribunal de Grande Instance de Léo : Le chef coutumier de Sapouy placé sous mandat de dépôt pour destructions volontaires de biens

Dans un communiqué daté du 22 décembre 2022, le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Léo, annonce avoir engagé des poursuites contre trois personnes pour destructions volontaires de biens mobiliers et immobiliers. Des faits qui se sont déroulés en novembre 2021 et en janvier 2022.

Parmi les mis en cause, figure en tête de liste Nama Piebo, chef coutumier de la ville de Sapouy dans la province du Ziro, dans la région du Centre-Ouest. Dans le cadre du traitement de ces dossiers, le juge d’instruction a invité Nama Pebio et trois autres personnes à se présenter à son cabinet le 15 décembre 2022. Après notification des faits, il a décidé, au regard des charges, de mettre en examen trois personnes dont Nama Pebio

Selon le procureur, un mandat de dépôt a été en outre décerné contre ce dernier au regard non seulement de la gravité des faits qui ont sérieusement troublé l’ordre public mais surtout de certains propos tenus par celui-ci qui laissaient redouter une réitération d’autres troubles à l’ordre public.

Lire l’intégralité du communiqué dans le document ci-dessous :

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COMMUNIQUE DU PROCUREUR DU FASO PRES LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LEO

Le 15 novembre 2021, un ressortissant de Tiaben, village situé non loin de la ville de Sapouy, portait plainte à mon Parquet contre plusieurs personnes pour destruction volontaire de biens mobiliers et immobiliers. Le plaignant expliquait que le 13 novembre 2021, un groupe de personnes disant agir sur instructions de NAMA Pebio, chef coutumier de Sapouy, était arrivé à son domicile, l’avait ligoté avant de saccager ledit domicile et incendier ses fétiches ; qu’après ces faits, il était embarqué avec certains membres de sa famille ainsi que ses effets et conduit manu militari chez le chef coutumier susnommé ; que celui-ci lui faisait clairement savoir qu’il était désormais persona non grata à Sapouy ainsi que ses environs ; qu’il était alors conduit avec ses bagages jusqu’à la sortie nord de ladite ville de Sapouy où il était abandonné avec ordre de quitter immédiatement et définitivement la ville.
Par Soit-Transmis en date du même jour, j’instruisais le commissaire central de police de la ville de Sapouy de diligenter une enquête à l’effet d’établir la matérialité des faits et d’identifier les auteurs et leurs complices.

Pendant que cette procédure suivait son cours, le 13 janvier 2022, une ressortissante de la ville de Sapouy, veuve et mère de cinq (05) enfants, résidant à la zone hors lotissement du secteur 04 de la ville, portait plainte à la Brigade territoriale de gendarmerie de ladite ville contre un groupe de personnes pour destruction de ses biens mobiliers et immobiliers.

Déférant à mes instructions, l’unité de police judiciaire diligentait également une enquête à l’effet d’élucider les circonstances des faits. La victime expliquait qu’après le décès de son mari, une famille résidante à Sapouy lui réclamait instamment la propriété de la parcelle laissée par son défunt mari ; qu’elle avait en son temps porté le litige à la gendarmerie de Sapouy mais que par la suite le dossier s’était retrouvé devant le tribunal civil de Léo ; que pendant que le dossier suivait son cours, elle était sommée par ses contradicteurs de quitter la ville de Sapouy dans un délai de deux semaines ; qu’elle était de nouveau repartie à la gendarmerie pour exposer la situation ; que sur le chemin du retour, son fils ainé l’informait au téléphone de ce que des individus étaient venus saccager son domicile.
Les mis en cause entendus par les enquêteurs expliquaient tous avoir agi sur instructions de NAMA Pebio, chef coutumier de Sapouy.

Au regard de la gravité des faits, mon Parquet a engagé des poursuites contre les mis en cause dans ces deux affaires en saisissant le juge d’instruction de deux réquisitoires introductifs à l’effet d’informer contre NAMA Pebio et tous autres, des chefs de destructions volontaires de biens.

Dans le cadre du traitement de ces dossiers, le juge d’instruction a invité NAMA Pebio et trois autres personnes à se présenter à son cabinet le 15 décembre 2022. Après notification des faits, il a décidé, au regard des charges, de mettre en examen trois personnes dont NAMA Pebio. Un mandat de dépôt a été en outre décerné contre ce dernier au regard non seulement de la gravité des faits qui ont sérieusement troublé l’ordre public mais surtout de certains propos tenus par celui-ci qui laissaient redouter une réitération d’autres troubles à l’ordre public.

Ces deux procédures distinctes, mais liées par l’identité de certains des mis en cause, suivent toujours leurs cours au cabinet du Juge d’instruction.
Mon parquet voudrait, par cette occasion, inviter la population à se départir de la désinformation et à inscrire ses revendications dans le respect des textes en vigueur. Il la rassure de son entière disponibilité à œuvrer pour une paix sociale durable.
Il traduit enfin sa reconnaissance aux autorités administratives et à tous ceux qui se sont mobilisés pour ramener le calme suite aux manifestations suscitées par l’émission de ce mandat.

Fait au Parquet de Léo le 22 décembre 2022
Le procureur du Faso
Abou Bakary HIE

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Messages

  • Quelqu’un s’est entêté aller construire sur ma parcelle ; parcelle que la mairie de la localité m’a attribuée. Si je vais detruire ce que ce bandit à érigé sur ma parcelle, est ce qu’il y aura un mandat de dépôt me concernant ? Car ce bandit a été avisé de ne pas investir sur la parcelle malgré tout il l’a fait. Comme il est bandit, je voudrais lui montrer que moi, je suis Chef-bandit. Par conséquent la justice ne doit pas mettre sa bouche dans notre affaire ; on va la regler à notre manière.

  • Quel pays quand même !
    Tout le monde est arrivé à la conclusion que la justice ne sert à rien et il faut passer par le désordre pour obtenir gain de cause.
    Et de quelle intégrité peut-on oser parler dans un pays où on est capable de déposséder une veuve pour aller boire de la bière ?

  • FORCE RESTE A LA LOI. PERSONNE N’EST AU DESSUS DE LA LOI. SOYEZ INTRANSIGEANT ET FAITE APPLIQUER LA LOI DANS TOUTE SA RIGUEUR.

  • Vivement une justice impartiale. Et le cas du sieur SINNON qui a menacé de mort le journaliste NAB ? Les cas du capitaine avec 400 million ? Etc.... Bon courage à la justice !

  • Et Yirgou ? As-ton emprisonné les chefs coutumiers de Yirgou qui ont ordonné le massacre de paisibles et innocentes populations ? Peut-on aujourd’hui mettre en prison un puissant chef coutumier mossi même s’il se rend coupable de forfaits répréhensibles ? Notre pays a un problème. Nous ne sommes pas traités de la même manière devant la loi. Et c’est pour cela que nous vivons le terrorisme aujourd’hui. Ayons le courage de nous regarder en face.

    • Que reproche t-on à ceux qui ont été massacrés ? C’est leur raz de bol qu’ils ont exprimé autrement ils vivaient ensembles en symbiose depuis des centaines d’années mais pas eu de massacres.

    • Savez-vous le nombre de Chefs mossi qui ont séjourné ou qui séjournent actuellement en prison pour diverses raisons ? N’amenez pas ces genres de considération ethnique dans des dossiers de justice. Renseignez vous au parquet ou faites un tour à la MACO.

    • Ne confondons pas les problèmes. Yirgou s’est produit suites à des attaques terroristes donc faites très attention avec ce genres de comparaison. S’il vous plait.

  • Le chefs coutumiers doivent être des exemples et par conséquent si un chef est lui même l’instigateur du désordre, il doit être rappelé à l’ordre car le Burkina appartient à tous, car être chef ne veut pas dire faire la force pour prouver qu’on est fort.

  • Bonsoir Webmaster
    Pourquoi avez-vous censure mon dernier post ? J’ai toujours beaucoup de choses sur le coeur. Quand le terrorisme prendra il sera necessaire que les burkinabe s’asseyent et se parlent. Il faut guerir ce pays a tout prix !

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