Riz paddy : Un prix consensuel n’a pu être dégagé
Sous la houlette du Comité interprofessionnel du riz du Burkina (CIR-B), producteurs et transformateurs de la filière étaient en concertation le 22 janvier 2004 à Bobo-Dioulasso. L’objectif de cette rencontre était la fixation d’un prix consensuel pour le kilogramme de riz paddy. Malheureusement, cet objectif n’a pu être atteint en raison des réalités vécues par chacun de ces deux maillons de la filière riz. Rendez-vous a donc été pris en fin de mois pour une autre concertation.
Les producteurs, en raison de leurs diverses charges (semences, intrants, etc.), ont proposé à la rencontre de Bobo-Dioulasso la fourchette de 100 à 105 F CFA le kilogramme de riz paddy contre 80 à 83 F CFA proposés par les transformateurs. Pour justifier cette fourchette de prix, chacun y va de son argumentaire. Du côté des producteurs, Saïdou Sawadogo qui est en même temps secrétaire général du CIR-B a pris l’exemple de la plaine rizicole de Banzon où il a son exploitation. Le riz paddy y serait produit entre 75 et 78 F CFA le kilogramme si bien que "le vendre à 80 francs est une catastrophe pour le producteur".
A cela, Koflan Traoré, transformateur et président du comité de contrôle du CIR-B répond que si le kilogramme de paddy est acheté entre 100 et 105 F CFA comme l’ont souhaité les producteurs, il serait "invendable" après la transformation eu égard à leurs charges (énergie, salaires des travailleurs, etc.) et du fait que le marché est saturé de riz importé "sous toutes les formes : dons, stocks déclassés". Aussi, ces prix n’arrangent pas le transformateur qu’il est. La concurrence du riz importé aidant (150 francs le kilogramme de riz décortiqué), le riz produit au Burkina Faso n’est pas compétitif sur le marché. Et le prix élevé de notre riz pénaliserait en dernier ressort le consommateur.
Ces arguments et intérêts contradictoires ont fait que ces acteurs, après une matinée d’échanges, n’ont pas pu atteindre le consensus visé par la rencontre . Les producteurs sont restés à 95 F CFA le kilogramme de riz paddy alors que les transformateurs proposaient la fourchette de 80 à 85 francs CFA pour la même mesure de riz en fonction des plaines rizicoles.
Ils se sont donc séparés dos à dos en se donnant rendez-vous pour la fin du mois. Les premiers pour se donner le temps de consulter leurs bases respectives. Quant aux seconds, ils affineront leurs calculs avant de décider de quoi que ce soit.
Urbain KABORE
L’épineux problème de l’écoulement Le problème majeur vécu par la filière riz au Burkina Faso est celui de l’écoulement. Cet écoulement est difficile en raison de la non-compétitivité liée aux facteurs de production du riz au Burkina Faso. Le besoin est là puisque ce sont 25 milliards de francs CFA qui sont déboursés chaque année pour l’importation du riz. Malheureusement, notre riz est jugé trop cher.
Alain Compaoré, chef de la cellule de gestion du Plan d’action de la filière riz (PAFR) présent à la rencontre de Bobo estime que la baisse des coûts de production ne peut se faire sans l’augmentation de la productivité du riz. Cela passe, dit-il, par la mise à la disposition des paysans de semences et d’intrants de qualité et l’augmentation du rendement à l’usinage. C’est à ce prix poursuit-il, que le coût du riz produit au Burkina sera amoindri et cela le fera entrer dans le système concurrentiel imposé par le riz importé.
Le problème d’écoulement est d’autant plus réel qu’une unité de transformation (rizerie Wendyam de Kodéni) de Bobo a des stocks invendus de 77 tonnes. Et jusqu’à présent, son promoteur Boukary Traoré n’y a pas trouvé de solution.
U.K
Sidwaya