La recherche en sciences de la santé entend renforcer la prise en charge de la population à travers une formation en ethnopharmacologie. Selon le délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique, Dr Emmanuel Nanéma, l’Afrique est confrontée à un défi de médicaments sur le plan de la qualité, un défi accentué aujourd’hui par le développement de maladies chroniques. Or, l’exploitation rationnelle de la médecine traditionnelle africaine, riche et variée, peut contribuer à résoudre le problème d’accessibilité géographique et économique de la majorité des populations à des médicaments efficaces essentiels.

« Nous chercheurs, enseignants-chercheurs, et acteurs de la santé d’une manière générale, avons l’impérieux devoir d’apporter des réponses endogènes adéquates à ces problèmes », a déclaré Dr Emmanuel Nanéma, délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique.

C’est l’objectif de cours régional en ethnopharmacologie, qui se tient cette année du 12 au 18 décembre 2022 à Ouagadougou. C’est une formation spécifique de courte durée, qui permet aux apprenants d’accéder à d’autres niveaux de connaissances et de compétences dans le domaine de la recherche-développement des médicaments à base de plante.

Plusieurs thématiques sont abordées au cours de cette formation : l’ethnologie/anthropologie, l’ethnobotanique phytochimie /standardisation, la pharmacologie, la toxicologie, la technologie pharmaceutique, la règlementation pharmaceutique, le protocole d’essais cliniques...

Il convient rappeler que l’IRSS à travers son Laboratoire de recherche-développement de phytomédicaments et médicaments (LR-D/PM) a acquis une notoriété dans la recherche sur les plantes médicinales et dans la mise au point de phytomédicaments. C’est fort de cette expérience avérée qu’il s’est engagé à promouvoir le développement de phytomédicaments en Afrique en organisant, depuis 2015 et 2020 une formation internationale en ethnopharmacologie.

La présente formation réunit les enseignants-chercheurs, les chercheurs, les professionnels travaillant dans la production ou la recherche des phytomédicaments, le personnel de santé (médecins, pharmaciens, biologistes, vétérinaires), les tradipraticiens de santé, les étudiants en Master et en PhD, etc. Ils sont issus de plusieurs pays notamment le Burkina Faso, le Bénin, le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, le Togo, et le Sénégal.

Au terme des travaux, ils devraient être capables d’utiliser les méthodes adéquates d’étude de terrain pour recenser les savoirs et savoir-faire traditionnels en matière de santé ; capables de mettre en pratique les méthodes d’étude de laboratoire pour l’évaluation scientifique de l’intérêt thérapeutique des plantes médicinales utilisées dans la médecine traditionnelle africaine. Ils doivent aussi pouvoir élaborer des protocoles d’évaluation clinique des médicaments à base de plantes et concevoir un plan de conservation de la biodiversité….

Carine Daramkoum
lefaso.net