Gouvernance d’entreprise au Burkina : Des responsables de sociétés formés aux bonnes pratiques
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Faire connaître la gouvernance d’entreprise aux administrateurs de société et surtout leur inculquer les bonnes pratiques pour plus d’émulation, de compétitivité et de sécurité. C’est le sens de la formation organisée qui s’est déroulée à la fois en présentiel et en visioconférence au profit de participants. C’était du 24 au 26 novembre 2022 à Ouagadougou. L’activité est initiée par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso.
« Gouvernance d’entreprise : fonctionnement du conseil et responsabilité de l’administrateur ». C’est le thème du premier module de la série de formations destinée à renforcer les capacités d’administrateurs de sociétés et de dirigeants d’entreprises en matière de gouvernance. Cette session de formation s’est tenue dans le cadre de la mise en œuvre du programme de certificat d’administrateur de société et dirigeant d’entreprise de l’Académie internationale pour la gouvernance et le leadership économique (AIGLE).
Ce sont ainsi, au total 30 participants qui y ont pris part au nom de vingt structures que sont notamment Air Burkina, l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) et le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA).
« Nous voudrons témoigner notre reconnaissance pour cette belle initiative. Parce que nous avons compris qu’elle est vraiment basée sur des besoins réels de développement des économies de nos pays. Nous espérons donc en tant que dirigeants de plusieurs sociétés de notre espace UEMOA, tirer grand profit de ce programme et être à la hauteur des besoins de gouvernance de nos entreprises », a déclaré au nom des participants, Zalissa Koumaré/Ouilio, directrice générale du CCVA.
Pour elle, les échanges entre les participants ont été également enrichissants. Cela leur a permis de perfectionner certaines choses telles que celles qu’ils vivent au quotidien, et les conditions dans lesquelles ils peuvent contribuer à l’amélioration du programme d’apprentissage qui leur est destiné. Selon madame Koumaré, les insuffisances ou les améliorations souhaitées ont été prises en compte dans les recommandations portées à la connaissance des organisateurs de l’activité.
Les recommandations formulées
Les recommandations formulées sont entre autres la vérification nécessaire de la validité des mandats par les administrateurs, surtout ceux désignés à la constitution de la société. Mais aussi, l’assurance de la régularité de la désignation des commissaires aux comptes suppléants, à travers le procès-verbal de leur désignation. À cela s’ajoute l’encouragement à la mise en place de référentiel d’éthique. Sans oublier la nécessité de relecture de la loi sur les sociétés à capitaux publics pour y introduire un certain nombre d’innovations en matière de gouvernance d’entreprise.
À en croire Rodrigue Balima, directeur de l’AIGLE, la formation aura permis une bonne assimilation des participants. Et cela, grâce à l’approche interactive utilisée par les consultants, à travers des mises en situation et des exercices sur des cas concrets, des visionnages de mini-vidéos, des présentations virtuelles. Un encouragement au dialogue et à l’échange entre les participants, avec à la clé, une mise en pratique des compétences acquises dans les vies professionnelles diverses sont également à prendre en compte.
La session a été animée par deux principaux consultants. Le premier est le Dr Pierre Edoh Gabiam, administrateur indépendant de la Banque de Dakar (BDK), formateur et professeur associé en gouvernance d’entreprise et auditeur principal de la BCEAO à la retraite. Le second, lui, est le président du tribunal de commerce de Ouagadougou, Dr Alain Zerbo, par ailleurs chargé de cours à l’université Thomas Sankara de Ouagadougou, à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) et à l’École régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA).
L’apport d’un tel apprentissage est primordial pour les administrateurs du Burkina Faso, en ce sens qu’il leur permet d’être avertis des fautes à ne pas commettre, souligne Benoit Ouattara, ancien ministre du commerce et membre du comité de gestion de l’AIGLE. « Au niveau du secteur bancaire dans l’espace UEMOA, même si vous avez fait des hautes études, il y a des règles, des procédures, des fautes et des actes à ne pas poser. Il est donc indispensable de les connaître et de savoir comment se comporter face à des situations que doivent gérer au quotidien les administrateurs ».
Présentation de l’AIGLE
L’AIGLE a pour mission de promouvoir la gouvernance d’entreprise dans le milieu des affaires. Cette mission se décline en deux volets. Le premier est la diffusion et le partage des bonnes pratiques de gouvernance d’entreprise. Le second quant à lui, concerne le renforcement des compétences des administrateurs d’entreprises et des dirigeants pour leur permettre d’exercer leurs fonctions avec professionnalisme.
Tout ceci concourt entre autres à organiser des rencontres, des forums et des partenariats pour diffuser les bonnes pratiques d’entreprise. Mais également à fédérer les administrateurs afin d’agir comme force de proposition. Le plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour une synergie d’actions en faveur de la promotion de la bonne gouvernance d’entreprise, en fait aussi partie. Sans oublier la mise en place de programmes de certification, la proposition de formations sur mesure et de formations continues, la réflexion sur les meilleures pratiques de gouvernance pour les diffuser dans des publications de référence.
Les cibles de l’AIGLE sont les administrateurs, les dirigeants ou cadres exécutifs détenant un mandat d’administrateur, les mandataires sociaux, les dirigeants et cadres susceptibles d’exercer un mandat d’administrateur. Les dirigeants et cadres du top management désireux de renforcer leurs connaissances en matière de gouvernance, les futurs promoteurs et les aspirants à la fonction d’administrateur sont aussi pris en compte.
Hamed NANEMA
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