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Ultimatum de la CEDEAO à la Guinée-Conakry : « Cela n’engage que ceux qui ont parlé », réplique le gouvernement guinéen

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Publié le lundi 28 mars 2022 à 12h44min

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Ultimatum de la CEDEAO à la Guinée-Conakry : « Cela n’engage que ceux qui ont parlé », réplique le gouvernement guinéen

Les relations entre le pays du colonel Mamadi Doumbouya et la CEDEAO ont pris une autre tournure depuis le dernier sommet des Chefs d’État de l’organisation sous-régionale, le 25 mars 2022.

Les Chefs d’État et de gouvernement, réunis à Accra (Ghana) pour un sommet extraordinaire sur le Mali, la Guinée-Conakry et le Burkina Faso, ont donné un ultimatum d’un mois à la junte guinéenne pour se prononcer sur le calendrier de la transition.

Ce qui n’a pas tardé à susciter la réaction du gouvernement guinéen, dès samedi, à travers son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo. « Cela n’engage que ceux qui ont parlé. La Guinée n’était pas représentée à cette réunion. Ceux qui ont donné ce calendrier-là, en sont responsables. La Guinée continue d’évoluer au rythme de son peuple et en tenant compte des impératifs de sa situation », a martelé le porte-parole à travers une interview accordée au média Guinéenews. Le ministre y a affirmé que les Guinéens sont « déçus » par le communiqué des Chefs d’État de la CEDEAO. Parlant des sanctions économiques et financières brandies par la CEDEAO, la junte guinéenne pense que c’est la population locale qui va en souffrir.

« Le seul effet que cela représente, c’est d’asphyxier la population. Est-ce la mission de la CEDEAO de créer des conditions de précarité et de pauvreté pour les peuples de la sous-région ? Donc, nous, nous continuons à travailler dans le sens et dans le rythme dictés par le contexte de notre pays », a opposé le gouvernement.

Ce qui contraste d’avec sa réaction au sommet de décembre 2021. « Ne pas avoir des sanctions renouvelées, c’est une très bonne chose qu’il faut saluer. Deuxième chose effectivement, c’est du fait qu’il n’y a pas encore le calendrier. Nous comprenons. Cela, est une inquiétude à la CEDEAO en même temps, je pense qu’ils comprennent la nécessité par la pédagogie d’aller en incluant tous les acteurs pour éviter d’avoir des calendriers pris comme ça, sous le feu de la pression interne ou externe et qui ne tiennent pas la route. (...). L’essentiel pour nous, c’est de donner un calendrier qu’on peut respecter, c’est ce qui est plus fondamental que de donner une date simplement pour satisfaire des besoins immédiats et dans la durée, ne pas arriver à respecter le contenu de cela », s’était réjouie Conakry.

Pour rappel, les Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO ont, à ce rendez-vous extraordinaire, examiné la situation au Mali, en Guinée-Conakry et au Burkina Faso. Les sanctions ont été maintenues pour le Mali (dirigé par une junte depuis août 2020) tandis que la Guinée-Conakry (dirigée par une junte depuis septembre 2021) et le Burkina Faso (en transition militaire depuis 24 janvier 2022) reçoivent des ultimatums pour proposer un chronogramme de transition « acceptable ».

Passé le délai du 25 avril 2022, prévient la CEDEAO, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur.

Les nouvelles autorités burkinabè, elles, ne se sont pas encore prononcées sur le sujet, auquel faut-il ajouter l’injonction de libération de l’ex-président du Faso, Roch Kaboré.

O.L.O
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