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Burkina : Les archivistes planchent sur les enjeux de leur métier

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Publié le dimanche 7 mars 2021 à 19h50min

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Burkina : Les archivistes planchent sur les enjeux de leur métier

« Archives et modernisation de l’administration : les enjeux de la loi 047-2019/AN régissant les archives au Burkina Faso ». C’est sous ce thème que l’Union nationale des archivistes du Burkina Faso (UNAr-BF) marque, ce samedi 6 mars 2020, une halte sur le métier.

Dénommée « Journée de l’Archiviste burkinabè assermenté, JABA », l’activité est placée sous la présidence du directeur de cabinet du président du Faso, Seydou Zagré, le patronage du secrétaire général du gouvernement et président du Conseil national des archives, Stéphane Sanou, et avec pour parrain, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara (qui a été aussi ministre de la Fonction publique), dont la contribution a été saluée dans l’évolution du secteur au Burkina.

De g.à d. Seydou Zagré, Stéphane Sanou, Soungalo Apollinaire Ouattara et Ignace Bationo.

La journée a été essentiellement marquée par des communications relatives à l’historique de l’élaboration de la loi 047-2019/AN régissant les archives au Burkina Faso et ses enjeux. « Il est important qu’on puisse conserver les traces de l’histoire, que les archives puissent éclairer le présent. Aujourd’hui, plus que jamais, dans un monde tourmenté, confronté à des défis multiples, où il n’y a pas de solutions définitives, figées, il est important qu’on puisse suivre les choses au quotidien », justifie le président de l’activité, Seydou Zagré, pour qui, cette journée est une excellente opportunité pour montrer l’importance du métier.

Selon le directeur de cabinet du président du Faso, l’histoire des nations doit se construire aujourd’hui et c’est au quotidien qu’il faut, convainc-t-il, avoir les gestes qui permettent de la conserver pour éviter tout ce qui peut ramener derrière. Il a donc saisi le cadre pour interpeller tout le monde à tout faire pour que les archives au Burkina soient bien gérées.

Le président de la cérémonie, Seydou Zagré

Référence à la politique nationale sur la question, M. Zagré a rappelé que la filière des archives ne date que de 2011 (filière logée à l’ENAM), mais qu’en quelques années, des efforts ont été faits pour que les services des archives puissent occuper la place qui leur revient de droit au sein de leur administration. En dépit de ces efforts consentis, il reconnaît avec les acteurs qu’il faut en faire davantage pour permettre au secteur de jouer pleinement son rôle pour le bonheur à la fois des citoyens et de la nation.

Le parrain, Soungalo Apollinaire Ouattara, a simplement exhorté ses filleuls à persévérer dans leur engagement pour la promotion de la bonne gestion archivistique au service de la bonne gouvernance, de la modernisation de l’administration.

Le parrain, Soungalo Apollinaire Ouattara

L’archivisme, une science

Selon le secrétaire général du gouvernement, Stéphane Sanou, la fonction de « gestion des archives » est enfin valorisée au Burkina, en raison des innovations introduites dans la nouvelle loi de 2019 régissant les archives au Burkina Faso. « De la préservation physique des énormes passifs d’archives créés depuis les indépendances à l’introduction du numérique aujourd’hui dans nos quotidiens, beaucoup d’efforts ont été consentis. Cependant, les risques de pertes et de fuite de données restent des facteurs qui rendent complexe votre profession d’archiviste. C’est en cela que votre capacité d’actualiser vos connaissances et votre professionnalisme est plus que jamais sollicitée. Nous nous accordons pour souligner que l’archivisme est une science. C’est dire que comme toute science, sa scientificité est attachée à sa capacité d’évoluer, d’innover, de créer de la nouveauté », a exprimé le président du Conseil national des archives, Stéphane Sanou.

La cérémonie d’ouverture a enregistré une grande mobilisation

En plus de leurs valeurs comme preuves, les archives servent de mémoire aussi bien pour les citoyens que pour les nations, a-t-il poursuivi, ajoutant que les documents produits sont conservés pour pouvoir se souvenir et disposer d’éléments nécessaires pour retracer l’histoire, car la vérité de l’actualité n’est pas toujours celle de l’histoire.

Les archives forment le patrimoine et l’identité de toute nation, dit-il. « Secret professionnel, respect du droit à la vie privée, devoir de mémoire, droit à l’information sont autant d’obligations qui illustrent une certaine ambiguïté dans l’accomplissement de votre métier », invite M. Sanou, exhortant les archivistes à persévérer dans la valorisation de la profession archiviste en vue d’accroître l’apport des archives à la bonne gouvernance.

Toutes les autorités ont salué la tenue de la journée

Du plaidoyer auprès des autorités

Le président de l’Union nationale des archivistes du Burkina Faso (UNAr-BF), Ignace Bationo, est, quant à lui, revenu sur l’importance de la journée. Il a confié que le Conseil international des archives a décidé de consacrer une semaine au plaidoyer auprès des autorités, pour qu’elles puissent comprendre l’importance des archives et œuvrer à les préserver. « Les archives forment le patrimoine et l’identité de toute nation », affirme M. Bationo avant d’égrener quelques défis liés à leur secteur.

Ignace Bationo, président de l’INAr-BF

Il relève à ce titre qu’il y a un énorme passif d’archives importantes non encore traitées qui traînent dans les administrations pour diverses raisons, l’inexistence d’une politique unique de numérisation et de gestion électronique des documents administratifs, l’absence de formation adéquate en gestion électronique de documents au profit des gestionnaires de l’information documentaire, etc.
Des doléances qui ont rencontré une oreille attentive, le directeur de cabinet Seydou Zagré et le président du Conseil national des archives, Stéphane Sanou, ayant promis d’œuvrer en faveur de la prise en compte des préoccupations.

O.L
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