Lutte contre la cybercriminalité : Les acteurs de répression et de prévention formés en technique d’infiltration en ligne et cyberpatrouille
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Afin de renforcer les capacités des pays d’Afrique de l’Ouest à prévenir et à lutter contre la cybercriminalité, une session de formation a été initiée à Ouagadougou du 1er au 5 mars 2021 au profit des forces de la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC). Quels comportements adoptés sur une scène de crime lors d’une investigation ? Comment démanteler un réseau de cybercriminels ? Quels outils utiliser ? Autant de problématiques auxquelles l’expert en cybersécurité, Younoussa Sanfo, apporte des réponses.
Durant cinq jours, l’expert judiciaire en investigation numérique et cybersécurité, Younoussa Sanfo, a instruit les acteurs de répression et de prévention (les forces de l’ordre) sur les stratégies d’approche et d’attaque à travers différents thèmes. Cette séance fait suite à trois précédentes formations.
Octobre 2020 : formation introductive pour les cinq pays du G5 Sahel sur les enquêtes en cybercriminalité et les techniques de recherche de preuves numériques.
Décembre 2020 : formation des primo-répondants sur les scènes de crime et la gestion des preuves numériques.
Janvier 2021 : criminalistique et recherche de preuves numériques en utilisant des logiciels « open source » et des outils d’enquête policière sur Internet.
Mars 2021 : infiltration en ligne et cyberpatrouille pour la prévention des délits et crimes de troubles à l’ordre public.
Les bénéficiaires au Burkina Faso de la plupart des formations sont les éléments de la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité, une équipe du ministère de la Sécurité chargée de la lutte contre les crimes informatiques et électroniques. Cette équipe, dirigée par le commissaire Bantida Samire Yoni, est composée de policiers et de gendarmes.
S’adapter au mode opératoire des cybercriminels
L’infiltration numérique et la cyberpatrouille ont été au menu de la dernière formation qui s’est achevée ce vendredi 5 mars 2021. Selon l’explication du formateur Younoussa Sanfo, les groupes de délinquants sont actuellement organisés en bandes, en réseaux et ne vivent pas forcement dans le même pays. Face à cette situation qui prévaut, les enquêteurs doivent apprendre à investiguer à distance au moyen de leur ordinateur, d’où l’intérêt de la présente formation.
Définissant la cybercriminalité comme une infraction produite grâces aux outils technologiques ou sur l’outil technologique, le commandant de la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), Bantida Samire Yoni, a fait savoir que le Burkina Faso n’est pas en marge de ce fléau technologique. Pour pallier ce mal dont sont victimes des milliers de Burkinabè, le gouvernement burkinabè a jugé nécessaire de conjuguer les efforts de la police et de la gendarmerie en mettant en place une unité mixte de lutte contre la cybercriminalité en février 2020. Pour le commandant de la BCLCC, il était bon que les agents affectés à cette tâche aient un renforcement de capacité. C’est pourquoi dit-il, « ils ont demandé l’accompagnement et l’expertise de l’UNODC (United Nation Office on Drugs and Crime. »
Puis, il poursuit : « Je suis très satisfait parce qu’on peut déjà toucher du doigt les résultats de cette formation. » Il a par la même occasion confié que sur les thèmes abordés par l’expert, un enquêteur a déjà démantelé un gang spécialisé dans la cybercriminalité.
De la vigilance
A l’endroit du public, il a laissé entendre que la cybercriminalité est une réalité. Ainsi, il a demandé à la population plus de vigilance quant à l’usage de l’outil informatique. En outre, Bantida Samire Yoni a invité les victimes à ne pas céder à la panique car dit-il : « Ce n’est pas un mal en soi, ça peut arriver à tout le monde. Il faut aller vers les structures adéquates pour s’informer ».
Selon l’adjudante Judith Badolo, en service à la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité, avant cette formation, beaucoup de notions faisaient défaut sur le terrain. Or, la brigade a pour mission de localiser et de traquer les réseaux de cybercriminalité devenue monnaie courante et dont sont victimes bon nombre de Burkinabè. « A travers ce séminaire de formation, il nous a été donné de connaitre les outils à utiliser, les techniques et tactiques d’approche et d’attaque afin de mettre hors d’état de nuire les malfrats. »
Par ailleurs, elle a émis le souhait que la présente formation ne soit pas la dernière. « Pour moi, une telle initiative est à féliciter et encourager et mon souhait est que cette session ne soit pas la dernière. »
Environ une trentaine d’agents de la brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) ont pris part à cette session de formation. Cette formation en cyberpatrouille et infiltration en ligne pour les forces de l’ordre s’est achevée par la remise des attestations aux participants. Les bénéficiaires de cette session de formation sont principalement les acteurs de la lutte contre la cybercriminalité, le terrorisme et l’exploitation des mineurs sur Internet. La première formation (octobre 2020) qui s’est déroulée en ligne a vu la participation d’une centaine de spécialistes, de magistrats, des gendarmes, des policiers et des médecins légistes.
Dofinitta Augustin Khan
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