Actualités :: Les faits divers de Sacré : Les frayeurs de Koumbo

L’épouse de Dofini n’a pas tourné sept fois sa langue avant de parler. Elle ne l’a même pas tournée deux fois seulement avant de dire à son mari que si elle avait pris les 100 F CFA, que ses ancêtres et son père qui est décédé et bien enterré reviennent la chercher pour la conduire là où ils sont dans la mort.

Pourtant Dofini était persuadé que son épouse avait bien pris cet argent, lorsque répondant à sa demande, il lui avait dit que les 100 F CFA se trouvaient sur la table de nuit. Aussi il fut très surpris quand un peu plus tard, s’étant fait acheter un sachet de café et quelques carreaux de sucres, il l’entendit lui reprocher amèrement son mauvais comportement d’égoïste caractériel.

Elle lui avait exactement dit qu’elle ne comprend pas qu’il lui refuse un pauvre 100 F CFA lui faisant ainsi croire qu’il n’avait rien, alors qu’il avait suffisamment d’argent pour se faire un café noir qui dit comme elle l’avait prononcé voulait signifier drogue.

Se sentant injustement accusé, Dofini s’était vivement défendu d’égoïsme et ne s’était pas gêné pour accuser en retour Koumbo, de n’être qu’une fieffée ingrate, tant il était sûr qu’il lui avait dit où se trouvait l’argent. Il se leva, alla vérifier sur la table de nuit et ne vit pas la pièce de 100 F CFA qu’il y avait déposée. Il sortit retrouver son épouse et la gratifia alors d’un méprisant "menteuse", ingrate et menteuse. Pour toute réponse, Koumbo s’était maudite elle-même en demandant à ses parents de revenir le chercher si elle mentait n’avoir pas pris l’argent. D’un côté comme de l’autre, chacun restait campé sur sa position. En vérité, l’atmosphère ne fut pas bonne ce soir-là chez les Dofini. Mais la suite des évènements allait les départager.

Trois ou quatre nuits après cette orageuse soirée, Koumbo avait commencé à avoir des cauchemars. Ses nuits étaient peuplées d’esprits et elle avait fini par reconnaître en l’un d’entre eux les traits de son père. Elle se réveillait alors en sursaut, trempée de sueur. A son époux qui s’en était inquiété, elle avait assuré n’avoir rien de plus que des insomnies. Mais les nuits suivantes, les cauchemars se faisaient plus pressants, plus présents. Convaincue que son père à la tête d’une horde de défunts venaient la chercher selon son propre souhait, Koumbo qui savait que seuls des sacrifices pouvaient la sauver de la mort, Koumbo apeurée, finit par en parler à Dofini. Elle lui en parla sans toutefois reconnaître qu’elle avait bien pris la pièce de 100 F CFA qui était à l’origine de cette affaire où elle risquait de perdre la vie.

Dofini se savait cynique lorsqu’il lui répondit que puisqu’elle n’avait pas pris l’argent, il n’y avait donc pas de raison pour que les morts qu’elle avait elle-même invoqués puissent la déranger ; et qu’ils finiraient par repartir lorsqu’ils se rendront compte de leur erreur. En tout cas, il n’était pas disposé en ce qui le concernait à faire des sacrifices pour apaiser des morts à cause d’un pauvre 100 F mystérieusement disparu.

Cependant, les nuits se succédaient et se ressemblaient pour Koumbo. Dofini l’avait laissée mariner dans ses terreurs nocturnes avant de lui donner les moyens de faire les sacrifices demandés en pareilles circonstances. Il le fit se disant que même si son épouse n’avait jamais avoué avoir pris l’argent, ses visions de fantômes lui auront appris que dans de tels cas, il ne faut jamais jurer de rien surtout pas sur la tête des morts quand on sait que l’on n’a pas la conscience tout à fait nette.

Ils pourraient vous surprendre désagréablement en venant nuitamment faire le ménage en vous. N’est-ce pas Koumbo !

Sacré Chédou OUEDRAOGO

Sidwaya

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