Les gouverneurs et les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont réunis du 14 au 16 juin 2022 à Koudougou, dans le Centre-ouest autour d’un atelier de renforcement de capacités sur la gestion intégrée des frontières. Il s’agit de leur donner les rudiments nécessaires pour qu’ils puissent prendre à bras le corps la gestion des frontières et minimiser les conflits.
Sur les treize régions que compte le Burkina Faso, dix sont considérées comme frontalières. Ces frontières et espaces frontaliers couvrent de nombreux enjeux d’autant plus qu’au lendemain des indépendances, les États africains ont hérité des limites territoriales qui ont été définies par le colon sans tenir compte des réalités socioculturelles. La plupart de ces frontières n’ont pas été matérialisées. Ce qui n’est pas sans conséquences pour nos pays.
Le Burkina Faso, pays enclavé situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, partage 3 615 kilomètres avec six pays voisins. Les populations de la quasi-totalité de ces zones frontalières connaissent des difficultés de cohabitation. Suite aux récents changements institutionnels, plusieurs gouverneurs sont nouveaux, d’où la nécessité de leur donner des rudiments pour représenter l’Etat tout en tenant compte des frontières du pays.
La secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières au Burkina Faso, Léontine Zagré, a expliqué que plusieurs thèmes seront développés pour les participants au cours de cette rencontre de 72 heures. Il s’agit de l’histoire des frontières du Burkina Faso, des référentiels de gestion des frontières, de la libre circulation des biens et des personnes. En outre, les gouverneurs et les FDS se familiariseront avec la reconnaissance de la ligne frontalière et de la gestion des ressources naturelles partagées.
Selon Boubacar Nouhoun Traoré, gouverneur de la région du Centre-ouest, représentant le ministre en charge de l’administration du territoire, ces conflits de cohabitation sont liés à l’insécurité mais aussi à la gestion des ressources naturelles partagées, au foncier et à l’orpaillage. « Ces faits donnent très souvent lieu à des situations tendues qui sont heureusement désamorcées grâce aux efforts et à la perspicacité des acteurs frontaliers que vous êtes », a-t-il reconnu avant d’ajouter que dans un contexte national où toutes les ambitions et initiatives de développement sont mises à rude épreuve, la gestion des frontières est plus que jamais d’actualité.
Car a-t-il insisté, il convient que les représentants des Etats puissent davantage s’accorder sur un nouveau paradigme de développement frontalier. M. Traoré est confiant que cette formation de 72 heures va suffisamment outiller les acteurs frontaliers réunis ce jour pour leur permettre d’être efficaces sur le terrain.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net
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