Actualités :: Délocalisés de la ZACA : La vie quotidienne à la trame d’accueil

Petit à petit, la trame d’accueil de Ouaga-2000 aménagée pour les anciens occupants de la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA) prend l’allure d’une cité "new look".

Maisons en dur, école, poteaux téléphoniques, électriques, caniveaux, routes, bref, l’endroit donne l’impression d’une zone paradisiaque pour les nouveaux venus du centre ville. Au-delà de cette apparence, le chômage, l’éloignement, les agressions nocturnes constituent le lot quotidien des habitants.

Depuis près d’un an, les délocalisés de la ZACA s’attellent chacun à trouver, un "chez-soi’’ à la trame d’accueil de Ouaga-2000.

Plusieurs logements y sont construits grâce aux indemnisations accordées aux anciens occupants de la ZACA située au cœur de la ville de Ouagadougou.

A la trame d’accueil, la vie reprend son cours normal même si les uns et les autres égrènent des chapelets de besoins. Dans cette zone, la plupart des familles essaient de s’adapter à la nouvelle situation (plantations d’arbres, aménagement de cours, constructions diverses etc.).

Pour Mme Awa Maïga, (ménagère), cette nouvelle vie est très difficile. "Nous n’avons rien à faire pour subvenir à nos besoins financiers. Nous vendrons beaucoup de choses en ville pour avoir des revenus. Mais maintenant nous sommes devenues des vagabondes de même que chez nos enfants". Même son de cloche de Sadatou Wemba assise à côté de ses coépouses : "Vous nous voyez assises ; tous les jours, c’est comme cela. Tous les travaux que nous faisons sont des travaux domestiques. On n’a plus de marché pour faire le commerce et on a des difficultés à rejoindre le centre- ville".

Elle reconnaît cependant que la zone est plus propre, avec de grands espaces aérés pour les familles. A plusieurs endroits, on aperçoit des maçons en pleins travaux (coffrage, chaînage, carrelage, creusage de fondation...).

Ce que demandent les délocalisés

El Hadj Boukaré Koanda est chef de famille. Tout comme bien d’autres occupants de la trame d’accueil, il déplore l’insuffisance des indemnités accordées aux familles et surtout, la non concrétisation des promesses faites avant la délocalisation.

"Nous avons besoin de trois à quatre bornes fontaines dans la zone pour permettre à ceux qui ne disposent pas d’eau courante dans leurs concessions de pouvoir s’approvisionner en eau. Nous souhaitons que la zone soit le plus rapidement possible éclairée pour mieux nous sécuriser", précise El Hadj Boukaré Koanda.

Selon Mme Awa Maïga, les attentes sont nombreuses. "Il nous faut, dit-elle, des voies plus larges pour réduire les accidents, des lieux de commerce, un dispensaire doté d’un minimum de produits pharmaceutiques pour les soins élémentaires, un dépôt pharmaceutique et l’éclairage de toute la zone".

Ces doléances sont les préoccupations majeures des nouveaux arrivants à la trame.

Sébastien Tiendrébéogo, Haïdara Thalib Bouna et Cheick Oumar Ouédraogo avec leurs amis réunis autour d’un thé, racontent leur nouvelle vie. "Ici, déclare Sébastien Tiendrébéogo, ce n’est pas la joie. C’est la dèche-land" (zone de misère). Tous les jours on est assis, c’est la musique accompagnée parfois de thé pour oublier la galère". Haïdara Thalib Bouna embouche la même trompette : "De l’autre côté, nous avions de petites activités que nous exercions pour nous en sortir. Mais maintenant, ici on nous interdit de construire de petites boutiques ou de salons de coiffure pour nous débrouiller. Il n’y a pas de marché, il n’y a pas de lieux de culte, pas de lieux de distraction, pas non plus de moyens pour aller en ville..., franchement c’est dur et il faut que les autorités songent à la jeunesse".

Quant à Cheick Oumar Ouédraogo, son casse-tête chinois en tant qu’étudiant est la distance engendre par la délocalisation de sa famille.

Disposer de moyens conséquents pour emprunter les bus pour rejoindre son établissement situé à la cité AN III de Ouagadougou, est devenu un problème. "Je vis avec ma maman ici et ce n’est pas facile. Tout est devenu cher dans cette nouvelle zone et nous ne comprenons plus rien. L’eau, l’électricité, ce sont des factures élevées que nous recevons à la fin de chaque mois sans qu’on ne comprenne grand-chose. Et l’argent que nous avons reçu pour nous reloger dans le cadre de projet ZACA est insignifiant : 8 millions alors qu’on avait une villa de 17 millions".

Mme Mariam Ilboudo déplore également le montant des indemnités allouées à sa famille. "Nous avons pris l’argent et ça n’a pas suffi pour la construction de notre habitat. Nous avons des difficultés à nous nourrir parce qu’il n’y a plus de marché où nous pouvons vendre quelques produits. Nous avons de l’eau courante mais avec quoi , allons-nous régler la facture ?". S’il est vrai que des difficultés existent dans cette nouvelle zone, cela ne semble pas décourager les habitants. Ils espèrent que la vie sera meilleure dans les années à venir, d’où les nombreuses constructions çà et là dans cette trame d’accueil .

Comme le disent les résidants, la trame d’accueil attend actuellement l’éclairage de ses rues pour réduire les risques d’agressions nocturnes et de morsures de serpents et surtout des infrastructures sociosanitaires. Tout début est difficile mais vivement que le mieux-être dont rêvent les ex-occupants de la ZACA se concrétise.

Enok KINDO
Sidwaya

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