Actualités :: Burkina : « Nous demandons à notre ministre de tutelle de regarder avec (...)

L’Organisation syndicale des inspecteurs de l’enseignement primaire et de l’éducation non formelle (OS/IEPENF) a organisé une conférence de presse le 17 avril 2024 pour dénoncer la coupure des indemnités des inspecteurs qui ont passé le concours spécial entré en vigueur à partir de 2020. Dans une interview accordée à Lefaso.net, le secrétaire général de la structure syndicale, Mahamadi Zoungrana donne les détails.

Lefaso.net : Le 17 avril, vous avez tenu une conférence de presse pour dénoncer la coupure d’indemnités chez certains de vos membres. Pouvez-vous nous expliquer ce qui se passe concrètement ?

Mahamadi Zoungrana : Disons que grâce aux luttes de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), l’État a consenti un statut particulier dit valorisant aux personnels du département de l’Education nationale. La mise en œuvre de ce statut a permis l’organisation de concours spéciaux au profit des Instituteurs principaux (IP) et des Conseillers pédagogiques itinérants (CPI) dont les corps ont été éteints en faveur de la création d’un seul corps unique d’encadrement pédagogique dans lequel les IP, les CPI et les Inspecteurs de l’enseignement du premier degré (IEPD) en gardant chacun sa catégorie. Dès lors que les corps sont éteints, y rester alors qu’on est dans la fourchette des âges autorités à postuler devient irréaliste. En clair, avec l’aménagement des âges limites pour postuler qui passent de 47 ans à 55 ans, pour absorber tous ceux qui étaient dans les corps éteints.

C’était une obligation donc pour les IP et CPI qui ne veulent pas stagner de conquérir la promotion. Ces derniers ont eu foi quant à la volonté des autorités de valoriser le corps. Ils ont passé le concours et sont repartis à L’École normale supérieure pour se perfectionner et pouvoir jouer pleinement et efficacement leur rôle d’encadrement. Malheureusement, à la sortie des premières promotions, les inspecteurs se sont vus appliquer les mêmes conditions que lorsqu’on passait les concours normaux.

L’État n’a pas tenu compte de la spécificité du concours et tous ceux qui ont tenté de régulariser leur situation indemnitaire subissent actuellement les coupures du trop-perçu. Nous ne sommes pas contents d’être traités de la sorte puisqu’il ne reste que quelques années à bon nombre d’entre nous pour faire valoir leur droit à la retraite. Les trop perçus de certains frôlent les deux millions de francs CFA et les coupures se poursuivront au-delà de cinq ans après le départ à la retraite.

Avez-vous rencontré le premier responsable de votre ministère de tutelle pour en discuter ? Si oui qu’est-ce qu’il vous a dit ?

Évidemment, nous avons rencontré le premier responsable en l’occurrence le ministre de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales. Au cours des échanges, il a salué notre démarche et a reconnu le bien fondé et la complexité des points évoqués qui sont trop techniques. Il nous a suggéré de produire des éléments de clarification au directeur des ressources humaines.

Le secrétaire général du syndicat des inspecteurs de l’enseignement primaire, Mahamadi Zoungrana

Il a relevé que la priorité actuelle du gouvernement est la question sécuritaire, ce qui fait qu’il est difficile pour lui de porter certains dossiers au conseil des ministres de peur de ramer à contrecourant de la posture du gouvernement. Nous n’avons pas manqué de lui signifier que ce sont les frustrations dues aux injustices que les gens pensent mineures qui sont le nid de quelques comportements inciviques.

Lire aussi : Burkina : Le syndicat des inspecteurs de l’enseignement primaire et de l’éducation non formelle dénonce une coupure d’indemnités chez certains d’entre eux

Quelles sont les actions que vous comptez mener pour résoudre votre problème ?

Nous sommes un syndicat constitué et nous entendons utiliser les armes habituelles des syndicats. La différence est que le mode de lutte devrait tenir compte des réalités du pays. Nous savons que les arrêts de travail pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail et les marches ne sont pas opportuns dans un pays en guerre. Nous allons travailler à changer l’attitude des autorités qui n’avaient d’écoute que pour ceux qui marchent, cassent ou brûlent pour les amener à répondre aux préoccupations posées, sans que les citoyens n’aient besoin de recourir à la violence.

Lors de la conférence vous avez dit que vous aviez d’autres points revendicatifs. Quels sont ces points ?

Effectivement notre plateforme compte dix points mais nous avons jugé utile d’actionner les deux principaux que sont la question du maintien des indemnités pendant et après la formation des agents ayant subi les concours spéciaux découlant de la mise en œuvre du statut valorisant. Sinon, il y a la question du risque lié à l’itinéraire, la gestion des IEPENF dans les structures éducatives, les moyens de travail, la taille des CEB et leur fonctionnement. Ces points seront posés sur la table en temps opportun.

Quel message avez-vous pour votre ministère ?

Nous sommes conscients que la résolution de certaines de nos préoccupations ne relève pas strictement de la compétence de notre ministère. C’est la raison pour laquelle nous les avons portées au ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale et à l’Assemblée législative de transition. Par contre, pour d’autres, il suffit d’un bon sens, une volonté politique, et un réel engagement à réduire les injustices sociales. Alors, nous demandons à notre ministre de tutelle de regarder avec discernement et sans complaisance nos problèmes et à leur apporter des solutions par lui-même ou en portant le dossier à qui de droit.

Interview réalisée par Rama Diallo
LeFaso.net

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