Actualités :: Crise au CDP : Salia Sanou crache ses vérités

L’ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), est traversé par une crise mettant en exergue trois groupes protagonistes (la direction politique dirigée par Eddie Komboïgo, le groupe de Léonce Koné et celui de Mahamadi Kouanda). Aux fins de concilier les positions, le fondateur et président d’honneur du parti, Blaise Compaoré, a adressé des lettres à l’ensemble de ces protagonistes et militants du parti. C’est pour réagir à ces missives de Blaise Compaoré qu’un groupe de sanctionnés (la grande majorité), avec à leur tête, Léonce Koné, a animé une conférence de presse ce lundi, 21 octobre 2019 à Ouagadougou.

« Nous sommes prêts à engager un dialogue constructif au sein de la direction du CDP, dans un climat de respect mutuel, en ayant en vue l’intérêt supérieur du parti, qui dans les circonstances présentes, coïncide avec celui de notre pays, en cette période d’incertitude qui appelle au rassemblement et à la cohésion de la nation burkinabè », a déclaré Léonce Koné, principal intervenant à la conférence, porte-parole de ce groupe de sanctionnés.

Selon les conférenciers, Boureima Badini (qui a déposé sa démission le 23 septembre 2019) a adressé un courrier ce lundi, 21 octobre à la direction du CDP pour notifier sa décision de réintégrer les instances...

Selon Léonce Koné et ses camarades, les problèmes au CDP sont nés d’un déficit de gouvernance. « Les difficultés sont dues à des problèmes de gouvernance ; mauvaise gestion des interventions lors des instances, mauvaise prise en compte des propositions de nombreux militants. C’est cela qui a amené nombre de militants à s’exprimer en dehors du cadre du parti », illustre Léonce Koné.

Une pilule amère pour l’ancien patron du CDP dans la capitale économique, Salia Sanou.
« Personne n’a un problème avec Eddie Komboïgo, c’est lui qui a un problème avec les gens. Au niveau des structures, il est en train de chasser toutes les personnes engagées dans le CDP pour mettre des gens qu’on ne connait même pas », dénonce l’ancien secrétaire général de la section provinciale CDP du Houet.

…. quant à Kadré Désiré Ouédraogo (a démission également le 23 septembre), il prendra la décision qu’il juge adéquate au moment qu’il jugera opportun

Salia Sanou poursuit en révélant : « Le cas de Toussiana (commune située à l’ouest du Burkina, à une cinquantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, ndlr) est là. Il a enlevé le responsable du parti et il a mis quelqu’un d’autre, qui est du MPP (parti au pouvoir, ndlr), conseiller même du MPP. Il lui dit d’attendre d’abord, après le mandant, il va prendre officiellement le poste ».

L’ancien maire de la commune de Bobo-Dioulasso s’insurge : « Le CDP, ce n’est pas la pagaille. Le CDP, ce n’est pas sa boutique. Dans tous les départements (communes, ndlr) de ma province (le Houet), il a fait la même chose. Nous voulons le bien-être du parti et nous voulons gagner les élections ; donc, il faut mettre les gens qu’il faut. Et je lui ai dit expressément : le parti, c’est ton vélo de course. Chacun essaie donc d’arranger son vélo pour pouvoir bien courir et toi, tu es en train de démonter ton vélo. Tu vas courir comment ? ».

De gauche à droite Jean Koulidiati, Yahaya Zoungrana, Léonce Koné, Salia Sanou, Rasmané Daniel Sawadogo

Selon les conférenciers du jour, depuis sa création en 1996, le CDP n‘a jamais assisté à des sanctions aussi massives (que celles du 22 septembre 2019), quand bien même les contradictions n’ont pas manqué depuis ce temps.
« Pour que le CDP existe aujourd’hui, les militants dans les campagnes les plus profondes ont fait des sacrifices immenses, qu’on ne peut pas évaluer. Je cite toujours l’exemple, dans la commune de Tougri. En janvier 2019, un militant de cette commune, ayant entendu qu’au CDP, les choses n’allaient pas, a pris son vélo et a fait 45 kilomètres pour rejoindre le maire à son domicile afin de s’enquérir des nouvelles du parti. Le maire a été tellement touché, qu’après l’avoir rassuré, il a sorti son véhicule pour le prendre (c’est une personne âgée en plus) et son vélo pour le ramener dans son village. Cela n’a pas de prix. Et ces exemples sont nombreux. Dans la salle, beaucoup ont perdu leurs biens, de 2014 à aujourd’hui. Beaucoup ont été brimés dans leur chair. Tout cela doit être mis aujourd’hui dans la balance… », relate le député Zoungrana.

OL
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