L’ADF/RDA a mis fin au suspens sur sa position par rapport à la présidentielle de 2005 en déclarant son soutien à Blaise Compaoré. C’était au cours de son 13e congrès qui s’est tenu les 2 et 3 juillet 2005 à la Maison du peuple.
"Considérant les objectifs et les stratégies électoraux de notre parti, nous, militants de l’ADF/RDA, réunis en congrès ordinaire (...) décidons en toute responsabilité, de soutenir le président sortant, son Excellence Blaise Compaoré comme le candidat de l’ADF/RDA à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005". Telle est la principale décision du parti de l’éléphant au sortir de son 13e congrès. Surprise pour certains, prévisible pour d’autres, le choix de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) est selon son premier responsable, Me Gilbert Ouédraogo, une décision autonome qui grandit son parti.
D’autant plus que "c’est la volonté affichée du parti de mettre en commun les forces pour lutter contre le sous-développement". D’ailleurs, Gilbert Ouédraogo estime qu’en se présentant à l’élection, cela ne fera que rajouter à la confusion et mettre un frein à l’alternance qui est déjà hypothéquée avec la multitude de candidatures de l’opposition. "Au lieu de se retrouver dans un combat de chiffonnier où on cherchera qui parmi les douze candidats de l’opposition est le plus gâteau, nous avons préféré aller à l’utile", a-t-il précisé.
En revanche, Me Ouédraogo a souligné que la position du parti ne se prête pas à une volonté quelconque de se fusionner avec le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Et le président d’honneur à vie de l’ADF/RDA, M. Gérard Kango Ouédraogo, de renchérir que la décision de son parti s’explique par la fibre patriotique et l’intégrité qui animent ses responsables.
Loin de conduire les militants dans le CDP, a-t-il martelé, l’ADF/RDA est là où est l’intérêt du peuple. A l’endroit des sympathisants qui persistent et signent pour une candidature de Gilbert Ouédraogo, il a lancé ce proverbe mossi : "c’est celui qui se presse qui achète la tête du chien".
Gilbert ne se réclame plus chef de file de l’opposition
L’une des décisions majeures du parti de l’éléphant au sortir de son congrès a également été de décliner les responsabilités de chef de file de l’opposition. En effet, comme pour éviter tout amalgame, l’ADF/RDA, désignée chef de file de l’opposition depuis 2003, a demandé à qui de droit de décharger Me Gilbert Ouédraogo. Cela en attendant que le statut et les prérogatives du chef de file de l’opposition soient clarifiés. En tout cas, pour Gilbert et ses compagnons, les priorités de l’heure sont les élections municipales de 2006 et législatives de 2007.
P. Pauline YAMEOGO
Alassane KARAMA
