Le 2e congrès extraordinaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) s’est tenu du 17 au 18 juin 2005 à la Maison du peuple. La décision qui était attendue à l’issue de cette rencontre portait sur le choix du candidat de ce parti à la présidentielle du 13 novembre prochain : ce sera donc Blaise Compaoré.
Dès l’ouverture du congrès extraordinaire le vendredi 17 juin 2005, on lisait son nom entre les lignes des différents discours. On voyait donc le nom venir, même si le mystère était soigneusement entretenu. Pour Patrice Nikiéma, secrétaire général de la section provinciale du Kadiogo, « Notre parti triomphera toujours grâce à la clairvoyance politique de Blaise Compaoré. C’est pourquoi le peuple lui a confié son destin. Et cela durera longtemps ».
Le porte-parole Kiélo, Celestin Dabiré de la mouvance présidentielle, dans un discours fleuve, présentera d’abord les différents responsables de ces partis signataires d’une convention le 20 avril pour soutenir le candidat du CDP. Pendant l’énumération de ces quelque 23 partis, on apprendra qu’il y en a un qui s’appelle même « RFI ». Espérons qu’il n’ y aura pas de guerre de sigles entre ce parti et...la Radio mondiale. Le porte-parole de cette mouvance conclura qu’ils saluent « par avance les résultats qui en sortiront ».
Quant au président du parti, Rock Marc Christian Kaboré, il fera remarquer que « les jours avancent à grands pas et le nombre de candidats ne fait qu’augmenter. Mais il y a candidat et candidat ». Il fustigera également, en passant, la déclaration, parue dans la presse, des trois candidats d’Alternance 2005 sur la candidature du chef de l’Etat et l’article 37. Pour lui, cela n’est que « la chronique d’une défaite annoncée » pour eux et que s’agissant de l’article 37, le Conseil constitutionnel est là pour statuer.
Ça y est ! Le nom a été lâché à la cérémonie de clôture. C’était samedi dernier, aux environs de 10 heures 40 minutes dans l’enceinte de la Maison du Peuple. D’abord pendant la lecture du rapport de synthèse par le député Achille Tapsoba, suivie d’une acclamation un peu dosée. Le summum de l’ambiance eut lieu quand la députée Fatou Diendéré, dans la lecture de la résolution sur l’investiture du candidat du parti à l’élection du 13 novembre prochain, prononça la phrase suivante : « Nous, participants...investissons Blaise Compaoré comme candidat du Congrès pour la Démocratie et le Progrès ».
Il n’en fallait pas plus pour que la cérémonie prenne un tour carnavalesque ou, pour faire plus politique, le rythme d’une investiture à l’américaine. Comme un seul homme, tout le monde se mit debout. Fanions et banderoles à l’effigie de Blaise Compaoré déployés, bruit d’enfer des manifestants, orchestré par une chorale de jeunes chanteuses sous la coupe de Jacob Daboué, directeur-général du CENASA, celui-là même qui a mis l’hymne du CDP en musique. L’auteur de cet hymne n’est autre que le ministre d’Etat Salif Diallo qui, pour l’occasion, a certainement déployé des talents de parolier.
Issa K. Barry
Observateur Paalga
