Actualités :: Démission de Me Sankara : Une première dans les annales de l’Assemblée (...)

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, député de l’UNIR/MS pour la
région du Nord, n’est plus membre de l’Assemblée nationale. Il
l’a annoncé le 6 juin dernier à Ouagadougou lors d’une
conférence de presse.

"Je viens de déposer ce matin même, ma lettre de démission
de l’Assemblée nationale", avait-il lancé aux journalistes. De
facto, il n’est plus membre du parlement panafricain. Pour
expliquer l’acte, le président de l’Union pour la
Renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) a évoqué sa
décision de se décharger des activités parlementaires pour se
consacrer aux préparatifs de la présidentielle du 13 novembre
2005, qu’il entend remporter.

Ainsi, il aura, selon lui, plus de
temps pour s’engager à fond dans la conquête de l’électorat de
l’intérieur du pays. Vrai ou faux ? Toujours est-il qu’on est en
politique où rien ne va de soi et tout semble se faire sur la base
de calculs. Et il ne fallait pas plus pour que des observateurs
voient dans ce départ de l’hémicycle, d’autres motifs.

La première raison résiderait dans la volonté de l’intéressé de
marquer un grand coup médiatique et d’améliorer ainsi son
image de marque, qualifiée de ternie et qui serait en rapport
avec l’histoire des enveloppes remises aux élus pour les fêtes
de fin d’année et qui reste encore vivace dans les esprits.

Si tel
est l’objectif de Me Sankara, il peut déjà être satisfait car
presque tous les médias du pays ont mordu à l’hameçon en
affichant chacun à la une l’événement.
Le deuxième motif de la démission du président de l’UNIR/MS
serait lié au fait que cela lui permet de retourner au prétoire. Ce
qui, dit-on, lui offre beaucoup plus d’avantages que sa présence
à l’hémicycle qui limite ses marges de manoeuvres.

A ce sujet,
l’article 172 du code électoral interdit tout avocat de profession,
élu député, de défendre des dossiers de clients.
Après trois ans passés à l’Assemblée nationale, Me Sankara
qui semble être un homme de conviction, pourrait avoir eu un
ras-le-bol de tout ce qui se passe dans les arcanes du
parlement et au-delà.

Enfin, d’autres voient dans cette démission de l’un des héritiers
spirituels du président Thomas Sankara une stratégie visant à
prendre de l’ascendant sur les leaders des autres partis
sankaristes présents à l’hémicycle dans la perspective de
l’élection de novembre prochain.

En effet, en quittant
l’Assemblée nationale, Me Sankara marque un grand coup
politique, en ce sens qu’il donne l’image d’un homme capable
de se sacrifier pour l’intérêt de la nation. Pour ce faire, il n’a pas
hésité à abandonner les privilèges vrais ou supposés de
député pour renouer le contact avec le bas-peuple. Il montre
ainsi une cohérence dans ses actions et convictions
contrairement à d’autres.

Mais qu’à cela ne tienne, l’acte du député du Passoré est
suffisamment rarissime pour être souligné. En effet, de l’avis de
nombreux observateurs, c’est la première fois qu’un
parlementaire prend une telle décision. Cela mérite donc d’être
salué à sa juste valeur.

D’abord, c’est un acte courageux de la
part de Me Sankara qui, à ce qu’on dit, serait toujours impliqué
dans l’affaire de X9. En annonçant son départ de l’Assemblée
nationale, il n’est plus couvert par l’immunité parlementaire dont
il jouissait.

Ensuite, l’autre aspect important de la décision du président de
l’UNIR/MS, c’est que son retrait du parlement national sonne
comme une interpellation par ricochet à tous ceux qui voudraient
à la fois rester en fonction et être directeur de campagne d’un
parti politique. A ce niveau, il y a un choix à faire pour se mettre
au-dessus de tout soupçon. C’est simplement une question de
principe vis-à-vis de la République.

En tout état de cause, le départ de Me Sankara crée un certain
vide, à l’hémicycle qu’il sera peut-être difficile de combler en
raison de la pertinence et de la percutance de ses interventions ;
toutes choses qui contribuaient à relever le niveau du jeu
parlementaire. Les débats risquent donc d’en prendre un coup
et devenir pour ainsi dire moins intéressants.
Mais, la vie, a-t-on coutume de dire, c’est des choix. Me
Bénéwendé Stanislas Sankara vient d’en faire un. L’histoire
nous dira s’il a eu raison ou tort de le faire.

Le Pays

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