ActualitésDOSSIERS :: Insurrection populaire : Qui a demandé à l’armée de prendre le pouvoir (...)

Après le départ de l’ex-président Blaise Compaoré, il régnait un flou artistique autour de la prise du pouvoir par l’armée. A-t-elle été sollicitée par la société civile ou l’opposition politique à prendre ses responsabilités ? A la conférence nationale sur l’insurrection qui se tient ce samedi 29 octobre, Guy Hervé Kam du Mouvement Balai Citoyen et Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, ont tenu à rétablir « la vérité » sur la question.

« Aucun civil, à notre connaissance, n’a appelé l’armée à prendre le pouvoir. Lorsqu’on a discuté avec l’armée, le message était qu’à la date d’aujourd’hui (30 octobre 2014, NDLR) le peuple ne reconnaissait plus le président et qu’il irait le lui dire à Kosyam au prix de plusieurs morts. Nous avons dit à l’Armée que si elle pouvait aller lui (Blaise Compaoré, NDLR) dire de démissionner on pourrait obtenir le même résultat avec moins de morts » , a confié Me Guy Hervé Kam, porte-parole du Mouvement Balai Citoyen. Pour lui donc, la fin de l’histoire n’autorise pas les uns et autres à dire que l’armée a été appelée à gérer le pouvoir. En passant, Me Kam a tenu également à rétablir une vérité selon laquelle l’activité du 30 octobre 2014 a été lancée par la société civile même si cela a été fait dans le cadre de l’unité d’action qui était autour du Chef de file de l’opposition politique (CFOP).

Le CFOP n’a également rien demandé selon Zéphirin Diabré

Quid de l’opposition politique ? A-t-elle appelé de tous ses vœux, la Grande muette à prendre le pouvoir ? « Non ! », répond énergiquement Zéphirin Diabré. Pour lui, le CFOP n’a jamais demandé à l’armée de prendre le pouvoir et les partis de l’opposition n’ont jamais été associés à cela. En faisant un flashback, le Chef de file de l’opposition politique, a relaté ce qui s’est passé le jour où le peuple s’est révolté contre les 27 ans du pouvoir de Blaise Compaoré.

« On (le CFOP, NDLR) a eu un coup de fil du chef d’Etat-major de l’armée autour de 11h, raconte Zéphirin Diabré. Il a même cherché longtemps avant de me joindre parce qu’il n’avait pas mon numéro. Il m’a demandé si l’opposition pouvait envoyer une délégation à l’État-major pour une rencontre. Je lui ai répondu que nous étions des civils et qu’eux, des militaires. Nous leur avons dit de passer au siège du CFOP. Il a dû me rappeler, environ une heure après, pour me dire qu’ils arrivaient. Nous les avons reçus. Il a demandé à connaitre notre lecture de la situation. Je lui ai répondu, au nom des autres membres du CFOP, en disant que notre lecture était simple. Nous avons fait deux communiqués. Une première communication qui a été signée par le chef de file de l’opposition et envoyée à la presse et qui donnait une certaine idée de la situation. Et une deuxième communication qui a été refaite par le même chef du file de l’opposition mais qui a été improvisée et qui demandait la démission du chef de l’Etat » .

Le jeu trouble de l’armée

Dans son récit, Zéphirin Diabré a rappelé que la déclaration du CFOP, jugée molle par des insurgés qui voulaient brûler son domicile, était une déclaration commune rédigée à partir des points de vue de chaque parti. Constatant la gravité de la situation au regard des blessés et des morts qu’il y a eu, l’opposition politique par la voix de son chef avait alors demandé la démission de Blaise Compaoré. Mais comme, elle n’avait pas les moyens d’aller déloger l’enfant terrible de Ziniaré à Kosyam, et dans le souci d’éviter un bain de sang, l’opposition, à en croire Zéph a simplement signifié que si l’Armée pouvait le faire, elle ne serait pas contre.

Mais le scénario fut tout autre et pour l’opposition « faire partir et aller prendre le pouvoir » ne signifient pas la même chose. Et de conclure que « peut-être que toutes ces gens-là étaient forcément en discussion avec d’autres civils » .

Herman Frédéric Bassolé
Photos : Bonaventure Paré
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