ActualitésDOSSIERS :: Insurrection populaire d’octobre 2014 : Un nouvel ouvrage sur les temps (...)

« L’insurrection populaire, Burkina Faso octobre 2014 : vers un monde plus juste ». C’est le tout dernier ouvrage collectif qui vient de paraitre sur les événements qui ont conduit à la chute du régime Compaoré. Ecrit sous la direction de Peter Stépan, il a été présenté aux Hommes des médias et autres acteurs de la société civile, ce mardi 06 juin 2017 à Ouagadougou.

L’on se souvient encore comme si c’était hier. Le 31 octobre 2014, le peuple burkinabè met fin à 27 ans de pouvoir du régime de Blaise Compaoré. Certains ont baptisé ce réveil d’insurrection ou de révolution. D’autres par contre l’on simplement qualifié de coup d’Etat. Qu’importe. Le peuple aspirait à un véritable changement, « à un monde plus juste », dira tout simplement Peter Stépan qui a coordonné la rédaction de l’ouvrage « L’insurrection populaire, Burkina Faso octobre 2014 : vers un monde plus juste », lequel ouvrage a connu la contribution de quatre auteurs et sept photographes. Publiée par la fondation Friedrich-Ebert-Stiftung, l’œuvre a été préfacée par Cheriff Moumina Sy, ancien président du Conseil national de la Transition, actuellement Haut-représentant du chef de l’Etat. Sa présentation a eu lieu ce mardi matin en collaboration avec le Centre national de presse Norbert Zongo.

Une chronologie depuis l’assassinat de Thomas Sankara

Les participants n’ont pas été avares en questions

L’Ouvrage fait 157 pages et présente une chronologie des grands événements du pays, du 15 octobre 1987 avec l’assassinat du président Thomas Sankara et la prise du pouvoir par Blaise Compaoré jusqu’à la constitution du gouvernement Paul Kaba Thiéba 1, le 12 janvier 2016. 29 ans d’histoire émaillée par des soubresauts notamment avec l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, les manifestations et les mutineries de 2011, les marches meetings et l’insurrection de 2014, le coup d’Etat de septembre 2015 sous la transition. Un arrêt sur images sur les temps forts de l’insurrection donne à cet ouvrage plus de dynamisme et de vivacité.

« Le plus fondamental, c’est le jugement du peuple à la fin du mandat »

L’esprit de l’insurrection a-t-il été trahi par les dirigeants actuels ? Le rêve de changement est-il brisé ? Pour Me Bénéwendé Stanislas Sankara, Vice-président de l’Assemblée nationale, ces questionnements sont actuels et se posent à l’aune de la gestion du pouvoir d’Etat. « Il y en a qui pensent qu’il est difficile que ceux-là mêmes qui ont été les artisans d’un régime pendant 27 ans et qui se retrouvent par les urnes aux affaires puissent créer les conditions favorables au changement », a-t-il formulé avant de se demander : « Est-ce qu’on peut condamner la légitimité du pouvoir issu des urnes ? Est-ce qu’il faut se remettre en cause et dire qu’on a peut-être fait le mauvais choix ? ». Selon Me Sankara, ce qui est fondamental, c’est le jugement que le peuple fera à la fin du mandat. Pour l’instant, il estime que « l’insurrection peut être à la limite un leurre parce que si les espoirs s’estompent, si on n’arrive pas à transformer ce qui a été à la base de l’insurrection en actions politiques capables de redonner espoir et confiance, cette déception fera que le Burkinabè n’aura plus de rêve. Et quand on n’a pas de rêve, on n’a plus envie de lutter ».

« Il va falloir rechausser les crampons »

L’artiste-musicien et activiste Smockey

Pour l’artiste musicien et activiste Serge Bambara alias Smockey, il n’y a pas de grand changement du côté de la gouvernance après l’insurrection populaire. Il reproche aux autorités leur manque de communication notamment sur les dossiers de crimes de sang pendant en justice. Selon l’activiste, « la seule chose qui a changé, c’est l’esprit des Burkinabè : on peut empêcher que le politique se foute de la gueule du peuple ». Pour lui, il va falloir rechausser les crampons, descendre dans la rue pour lutter car c’est le seul langage que comprennent les autorités. « On ne peut pas éternellement sensibiliser dans les quartiers et écoles, alors que c’est au cœur du pouvoir qu’il faille aller sensibiliser », a-t-il conclu.

Une vue panoramique des participants

Quant à Sandrine Nama, également artiste musicienne et activiste, elle a décrié la mollesse avec laquelle les autorités dirigent le pays. « Ils ne nous montrent pas le bon exemple, ils manquent de poigne dans la gestion de la chose politique. On ne les respecte pas à tel point que je disais hier que le président du Faso risquait de se faire gifler en pleine rue », a-t-elle déclaré avant de déplorer l’insécurité dans laquelle se trouvent les Burkinabè.

« Il y avait quand même une ligne de conduite »

L’ex-ministre Frédéric Nikièma de la Transition

Présent à la cérémonie de présentation de l’ouvrage, Frédéric Nikièma, ministre de la Communication sous la transition, a répondu à la question d’un confrère sur le mutisme dans lequel sont restées les autorités de la transition sur ce que certains ont appelé « tentative de diabolisation » de la transition. « Personnellement, j’avais voulu par rapport à certaines choses intervenir pour en parler. Mais quand on fait partie d’un gouvernement, il faut faire attention aux initiatives individuelles. Il faut s’assurer qu’on s’attende sur un certain nombre d’éléments avant de pouvoir parler. Le président Kafando a parlé (dans les colonnes du journal Le Pays, NDLR) mais on a été tous consulté et on a donné notre point de vue. Il y avait quand même une ligne de conduite et des discussions ont fait qu’on n’est pas trop intervenu », a confié M. Nikièma.

Pour l’heure, « L’insurrection populaire, Burkina Faso octobre 2014 : vers un monde plus juste » n’a été tiré qu’en 1000 exemplaires et selon Peter Stépan, il sera reproduit en grand nombre. Il est prévu également une exposition des images de l’insurrection en Allemagne et prochainement au Burkina.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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